pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: A halászó macska utcája 13.02.07 0:05 | |
| Le roman hongrois le plus connu" la rue du chat qui pêche"A halászó macska utcája de Jolán Földes
Jolán Földes est née à Kenderes, un village de Hongrie, en 1903. Après des études secondaires à Budapest, elle est emportée par la vague d'émigration des années vingt, conséquence de la défaite de la guerre mondiale, des révolutions écrasées et de la terreur blanche. Elle part pour Vienne et ensuite pour Paris, où elle fréquente assidûment la Faculté des Lettres tout en exerçant différents métiers. Elle écrit, en 1936, La rue du chat-qui-pêche, roman dans lequel elle évoque ses années parisiennes, et qui sera sélectionné pour le Grand Prix International du Roman. Le jury international, réuni à Londres, décerne la suprême récompense à Jolán Földes. Ce prix lui confère la place de l'auteur hongrois le plus lu et le plus connu dans le monde. On peut penser qu'il y a quelque chose d'universel dans ce récit où un Russe blanc, un Lithuanien rouge et surtout une famille de Hongrois se retrouvent dans une rue de Paris, tous pour des raisons différentes mais avec le sentiment commun d'avoir été exclus du pays natal à qui ils vouent pourtant un attachement aveugle. [...)C'est en effet l'existence déracinée de ceux que les cruautés du temps, le malheur des crises politiques et économiques ont privés de leur patrie, qui constitue le thème essentiel du livre. Aux yeux de tous, Jolán Földes apparaît comme un auteur brillant, capable de s'émouvoir devant la nature humaine et de parler de choses graves avec simplicité. Il semble même que, avec le temps, ce livre gagne chaque jour, en fraîcheur et en authenticité.
Tamas Szende (texte 4ème de couverture)....
photo de mon ouvrage personnel, trouvé d'occasion C'est en effet l'existence déracinée de ceux que les cruautés du temps, le malheur des crises politiques et économiques ont privé de leur patrie, qui constitue le thème essentiel du livre. Une famille ouvrière hongroise, les Barabas, émigrée en France pour s'installer dans une rue qu'on «traverse en deux pas; en moins de trente, on la parcourt», où «les entrées sont invraisemblalement étroites, invraisemblalement sombres... il y a quatre étages à chaque maison. La lessive sèche aux fenêtres. » Mais derrière les images pittoresques et savoureuses du Paris de l'entre-deux-guerres que Jolán Földes peint avec humour, se profilent les spectres de l'angoisse et de la solitude : le monde des étrangers qui survivent avec courage, obstination et mélancolie dans cette ville contrastée. Des infortunés de toutes origines et de toute condition sociale se retrouvent dans ce quartier et vivent côte a côte leur vie inutile, tantôt soutenus, tantôt rejetés par une société qui exclut les faibles et essaye de réprimer les rêveries. Et pourtant, la petite Klari se livre a le recherche onirique du chat qui a forcément habité la rue et devait, pense-t-elle, la traverser avec une canne a pêche. Parfois l'un de ces êtres en quête d'une seconde patrie se laisse emporter vers un autre continent, comme si l'éloignement pouvait le guérir... D'autres, très rares, regagnent leur patrie. Le roman s'achève par des phrases inquiétantes mais dont le caractère universel concerne incontestablement les exilés de tous les pays: «Un ou deux plantent leur tente sur le sol étranger. Les autres ? Ils disparaissent lentement et ne laissent pas de trace... Le mal du pays ne s'endort jamais... » Amenée par une succession de tableaux brossés avec réalisme tout au long du récit, cette conclusion marque de son empreinte ce livre a la fois pudique et pathétique dont on ne peut oublier les personnages attachants, en tout premier lieu Anna Barabas. Incarnant la tendresse et la solidarité, elle semble très proche de l'auteur qui, jeune, avait fait l'expérience des charmes, des mystères et des misères de Paris. Et surtout de la chaleureuse entr'aide des déshérités... Sa soeur, Klari, révoltée et fiere, représente, au milieu des épreuves et des échecs, celle qui s'en sort à la force du poignet. Si ses camarades d'école l'appellent « la sauvage », la « petite brute » ou « la cannibale », cela lui vaut « une espèce de droit de cité dans la classe, les élèves ont compris que Klari est une petite fille comme elles, qu'elle connaît le langage des pieds-de-nez et celui de la langue tirée». Klari, comme son frère Jani, poursuit des études qui les mèneront tous deux vers la réussite sociale. Ce roman s'inscrit dans la tradition de la littérature hongroise qui a souvent abordé le thème de la « hontalanság » (déracinement), à commencer par l'oeuvre de Kelemen Mikes qui, au XVIIIème siècle, écrivait loin de la terre natale, en Turquie, des lettres d'une sincérité absolue qu 'il n 'enverrait jamais. Une autre constante des lettres hongroises est l'attrait exercé par Paris. Depuis que János Batsányi, en 1789, incitait ses compatriotes a « tourner leurs regards vers Paris », cette ville n'a pas cessé de fasciner les écrivains hongrois. Des poètes tels que Endre Ady, Attila József ou Gyula Illyés étaient des amoureux de Paris où ils retournèrent sans cesse comme autant d'Antée hongrois reprenant leurs forces sur le sol français. Même Aladâr Kuncz, interné dans les prisons françaises de 1914 à 1919, et qui a fait dans « Le monastère noir » le récit de ces années de souffrance, a toujours gardé une foi inébranlable dans la civilisation française. Enfermer ce livre dans la seule catégorie des best-sellers, serait commettre à l'égard de Jolán Földes une lourde injustice. Certes, elle n 'exige pas de ses lecteurs une ascèse intellectuelle: pas de langage codé ni d'ellipses étourdissantes. On admire chez Jolán Földes l'atmosphère, les couleurs et l'inimitable délicatesse avec laquelle l'époque est restituée. Les réflexions sur le problème de l'émigration, sans manquer de gravité, ne cessent jamais d'être justes et vivantes. Elles constituent la projection directe, vraie, sans retouche, de la vie de l'auteur. Aujourd'hui, plus personne ne conteste l'importance de ce texte. Aux yeux de tous, Jolán Földes apparaît comme un auteur brillant, capable de s'émouvoir devant la nature humaine et de parler de choses graves avec simplicité. Il semble même que, avec le temps, ce livre gagne chaque jour, en fraîcheur et en authenticité. Sans doute parce que l'Accueil de l'Autre, élément indispensable de toute éthique humaniste, en est l'énergie fondatrice. Tamas Szende
Ce roman raconte donc la vie difficile d'une famille d'émigrants hongrois de la classe ouvrière à Paris après la Première Guerre mondiale. Il remporta en 1936 le grand Prix international du roman du Pinter Publishing Ltd (Londres). Le titre se réfère au nom de la rue la plus étroite de Paris, la rue du Chat-Qui-Pêche.
La rue du Chat qui pêche reliant la Rue de la Huchette au Quai St-Michel, cette rue, qui a la particularité d'être la plus étroite de Paris, doit son nom à une légende remontant au XVème Siècle.
La légende: A cette époque, un chanoine nommé Dom Perlet se livrait en ces lieux, à l'alchimie, en compagnie d'un chat noir habile à extraire d'un coup de patte les poissons de la Seine qui coulait à proximité. Trois étudiants, certains que l'ecclésiastique et le chat ne faisaient qu'un –et qu'en fait, il était le diable– guettèrent le pauvre matou, le tuèrent et le jetèrent dans le fleuve.
L'alchimiste était parti en voyage et ne reparut qu'un peu plus tard ! Quant au chat, il pêchait de nouveau paisiblement au bord de l'eau. A la suite d'une dénonciation, les étudiants furent arrêtés et pendus au gibet de Montfaucon. Personne ne put expliquer la résurrection du matou : l'affaire sentait le soufre...
La rue Neuve-des-Lavandières devint dès lors rue du Chat-qui-Pêche
Le roman a été traduit dans douze langues européennes. Malheureusement , je pense que l'édition de ce roman est épuisée, à trouver donc d'occasion.... Dommage car cette édition "in fine domaine hongrois" est une pépite pour la littérature hongroise, je vous présenterai également les nouvelles de Hunyady Sándor parues dans cette édition | |
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