pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: Malaise social 19.12.07 12:54 | |
| Depuis lundi 17 décembre, les cheminots hongrois ont déclenché une grève illimitée pour la sauvegarde du système de sécurité sociale. Plus de la moitié des trains n'ont pas circulé. Des milliers de fonctionnaires de l'enseignement, de la santé, des travailleurs des aéroports sont également fait grève lundi pour la même raison. Le gouvernement dirigé par le Parti socialiste, avec l'appui du parti Libéral, a engagé depuis plusieurs mois une politique d'austérité brutale. La sécurité sociale doit être démantelée selon les projets gouvernementaux, et divisée en 22 centres régionaux où pourront s'investir des capitaux privés jusqu'à concurrence de 49%.
Une franchise pour les médicaments et les journées d'hospitalisation (semblable à la française) a été instaurée depuis février dernier ; d'autres "réformes" sont en préparation : bien évidemment ce sont les couches les plus pauvres de la population qui seront frappées par ces mesures dont l'agence Reuters (17/12, 8 :24 am) dit qu'elles ont reçu l'approbation des "investisseurs" ! Les cheminots, électriciens, enseignants avaient déjà fait une journée de grève et de manifestations le 21 novembre.
Cette réforme du système de santé et de la sécurité sociale s'inscrit dans un vaste programme de rigueur budgétaire lancé en 2006 pour tenter de juguler le déficit public hongrois, le plus important de l'Union européenne.
Elle est portée par le Parti libéral, qui a menacé de quitter la coalition formée avec le Parti socialiste du Premier ministre Gyurcsany si elle n'était pas adoptée.
Le gouvernement de centre gauche, qui a garanti le maintien d'un service minimum de santé pour tous, estime que l'appel aux capitaux privés représente le seul moyen d'assurer la pérennité du système de santé, très déficitaire, et de lui assurer les investissements dont il a besoin.
Il espère également que le nouveau système pourra, à long terme, mettre fin à la pratique des pots-de-vin versés aux médecins et infirmières actuellement mal payés et démotivés.
Plus de 3.500 employés des chemins de fer, les enseignants d'une centaine d'écoles et les personnels de santé avaient cessé le travail dans la matinée, certains débrayant juste pour quelques heures à l'appel des organisations syndicales opposées à ces projets.
Les agriculteurs ont bloqué certains grands axes routiers avec leurs machines agricoles et tracteurs, provoquant des embouteillages.
Les employés de l'aéroport de Budapest ont observé une grève de deux heures, qui n'a cependant pas affecté les vols.
M. Gasko, le président de la confédération syndicale Liga, a affirmé que pratiquement la totalité des trains étaient à l'arrêt alors que selon la compagnie des chemins de fer hongrois MAV plus de la moitié des trains circulaient.
La MAV a, par ailleurs, déposé une plainte contre la confédération auprès du Tribunal jugeant la grève illégale.
Le principal parti de l'opposition de droite, le Fidesz avait soutenu la grève "de plein coeur": "Ce système rendra les pauvres encore plus pauvres et menace d'engendrer une situation où les riches pourront s'offrir un service de santé alors que les pauvres n'auront pas de couverture sociale", a déclaré Tibor Navracsics, chef du groupe parlementaire Fidesz.
Alors que le gouvernement a promis un système solidaire d'assurance-santé à tous les citoyens selon le principe de la solidarité mutuelle - inscrit dans la Constitution - les critiques affirment que les compagnies d'assurance privées ne voudront plus assurer, ou du moins uniquement à des tarifs élevés, les personnes souffrant de maladie chronique et les personnes âgées. | |
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