pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: Dossier "Roms en Europe"... 15.08.08 0:55 | |
| "courrier international" ce mois ci consacre un dossier sur les Roms en Europe. Superbement illustré par les photos du photographe danois Joakim Eskildsen tirées de son livre “The Roma Journeys” Entre 2000 et 2006, il est allé à la rencontre des Roms en compagnie de l’écrivaine suédofinlandaise Cia Rinne.
Le but : saisir, en une vaste fresque, la vie d’un peuple, sa présence. Leur périple, amorcé en Hongrie, s’est poursuivi en Inde, en Russie, en Grèce, en France, en Finlande et en Roumanie. Ils en ont fait un ouvrage, The Roma Journeys (éd. Steidl, 2007). Une exposition du même nom aura lieu à Paris du 6 novembre au 10 décembre 2008, à l’Institut finlandais (60, rue des Ecoles, 75005 Paris)
Je ferai un post spécifique sur cet artiste et son ouvrage
Les Roms ou l’âme de l’Europe Fichés en Italie, méprisés ailleurs
Le 16 septembre 2008 se tiendra à Bruxelles le premier sommet européen consacré aux Roms. Cette initiative, qui réunira les représentants des institutions européennes, des Etats et de la société civile, se penchera sur les discriminations de plus en plus aiguës dont font l’objet les Tsiganes – notamment en Italie, où les procédés utilisés par les autorités rappellent les heures les plus sombres de l’histoire européenne.
Au hasard, un article extrait de ce dossier
“Ma chère Europe”
Rebecca Covaciu, une enfant rom de 12 ans, a ému l’Italie avec ses dessins, qui racontent le quotidien de sa famille, venue de Roumanie il y a cinq ans.
voir sa vidéo" dear Europe", nécessite quicktime(gratuit)
Rebecca Covaciu, une petite Rom roumaine de 12 ans, a réussi à impressionner l’Europe avec l’histoire de sa vie, vécue dans des campements de fortune en Espagne et en Italie. Son histoire a fait le tour de l’Italie, et le quotidien espagnol El País lui a consacré un grand reportage intitulé “Querida Europa” [Chère Europe] reprenant le titre de la lettre qui accompagnait une série de dessins qui ont valu à la fillette de remporter le prix UNICEF 2008. Ses dessins racontent son triste quotidien : les passages à tabac et les mauvais traitements, la mendicité sur les places publiques. Mais ils évoquent aussi ses rêves : que ses parents trouvent un emploi, et que “l’Europe aide les enfants qui vivent dans la rue”. La famille de Rebecca a quitté le village de Siria (près de Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie) il y a cinq ans. “Nous avions une maison, mais nous n’avions pas de pain et nous vivions de la charité des voisins”, raconte Rebecca au journaliste d’El País.
Les Covaciu ont traversé la Hongrie et l’Autriche dans leur fourgonnette. Les parents, Stelian (43 ans), pasteur évangélique, et Georgina (37 ans) ont décidé de s’arrêter en Italie, à Milan. Après quelques mois difficiles, la famille Covaciu part tenter sa chance en Espagne, avant de revenir en Italie. Ils ont habité un temps dans un campement sauvage, sous une tente en carton et en plastique qu’ils partageaient avec cinq autres familles de Timisoara. “Pour avoir à manger nous mendiions au marché aux puces. Juste quelques heures, pour gagner de quoi donner à manger aux enfants”, assure Georgina. Rebecca a mendié elle aussi, comme on le voit dans l’un de ses dessins.
SURNOMMÉE PAR LA PRESSE “LA PETITE ANNE FRANCK DU PEUPLE ROM”
Il y a un an, Roberto Malini, un des directeurs de l’ONG EveryOne, qui aide une soixantaine de familles roms à Milan, a été témoin d’une scène qui l’a beaucoup marqué : “J’ai vu des gens qui insultaient un enfant rom très maigre, qui les regardait terrorisé en serrant un chien contre lui. Ils l’accusaient d’avoir volé le chien et voulaient le frapper.
J’ai essayé de les calmer et entre-temps sa mère est arrivée avec les papiers du chien. Ils l’avaient emmené avec eux de Roumanie”, raconte Malini. L’enfant était Abel, le frère cadet de Rebecca. EveryOne a commencé à aider la famille Covaciu en lui fournissant des aliments de base. Le 24 avril dernier, le préfet de Lombardie [la région de Milan] envoie des pelleteuses raser les baraquements du camp abritant la famille Covaciu. Roberto Malini les aiguille vers Naples, où viennent tout juste de commencer les violences contre les Roms… La famille retourne à Milan et Rebecca se met à dessiner le quotidien de sa famille : la marginalité, la mendicité, le nomadisme. EveryOne décide de présenter les dessins de Rebecca au prix de l’UNICEF et c’est elle qui l’emporte, avec sa série intitulée “Des souris et des étoiles”. Ses dessins sont exposés à Naples, dans le cadre d’une exposition commémorant la Shoah, puis au musée d’Art contemporain Hilo de Hawaii, comme un témoignage de la ségrégation raciale. La presse la surnomme “la petite Anne Franck du peuple rom”.
Aujourd’hui, le rêve de Rebecca s’est réalisé,sa famille vit dans une maison qu’une famille italienne, impressionnée par leur histoire lue dans les journaux, a mise à leur disposition dans un village de Basilicate, à 250 ki lo mètres au sud de Naples. Disposant à présent d’un domicile fixe, les enfants pourront être scolarisés. Stelian et Georgina, et leurs enfants Samuel (17 ans), Manuel (14 ans), Rebecca (12 ans) et Abel (9 ans), ainsi que la femme de Samuel, enceinte à 16 ans, ont trouvé un endroit où, pour le moment, ils peuvent vivre tranquilles.Laura Cernahoschi et Daniela Vitelaru Mon grand souhait aller à l'école | |
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Alalalalexandra Utilisateur
Nombre de messages : 497 Date d'inscription : 18/10/2005
| Sujet: Re: Dossier "Roms en Europe"... 08.09.08 15:15 | |
| aujourd'hui dans la presse : La Commission européenne autorise l'Italie à recenser la population des camps de nomades [La Croix, p.6] 8 septembre 2008.
pour rappel :
Rome va recenser les Roms La préfecture de Rome va débuter dans les prochaines 48 heures le recensement des quelque 10.000 habitants des camps de nomades de la capitale italienne avec l'aide de la Croix-Rouge italienne, a-t-on appris mardi auprès de cette organisation. "Nous allons participer au recensement des camps qui doit commencer rapidement", a indiqué un responsable de la Croix-Rouge sous couvert de l'anonymat, se refusant à donner plus de détails. Selon l'agence Ansa, une centaine d'employés de la Croix-Rouge se rendront avec des policiers et des carabiniers dans les campements illégaux afin de recueillir des données relatives à l'état civil, la santé (vaccins, maladies éventuelles) et afin de prendre des photographies d'identité des résidents. Base de données Ces données seront rassemblées par la Croix-Rouge dans une base informatique qui pourra être consultée sur autorisation de la magistrature, selon la même source. Empreintes digitales Contrairement à ce qui s'était passé à Naples (sud), les autorités ne relèveront pas à Rome les empreintes digitales des habitants des camps, comme le préfet de Rome Carlo Mosca et le maire de droite Gianni Alemanno s'y sont engagés. Scolarisation des enfants Parallèlement, la mairie va procéder à "un recensement des enfants Roms dans les écoles afin d'évaluer leur taux de scolarisation", d'après l'Ansa. L'annonce par le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni qu'il allait envoyer les forces de l'ordre dans les camps pour relever les empreintes digitales des adultes et des enfants avait provoqué un tollé en Italie et en Europe. Jeudi dernier, les eurodéputés ont réclamé dans une résolution la fin du recueil des empreintes digitales de la population rom en Italie, y voyant "un acte de discrimination directe" fondé sur la race et l'origine ethnique. La Commission européenne, inquiète des "risques" de la décision italienne de ficher les habitants des camps, attend pour sa part de Rome un "rapport complet" d'ici la fin du mois pour juger de la légalité de ces mesures. (belga/7sur7)
7sur7 - 15/07/08 | |
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