pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: reportage 28.09.09 12:17 | |
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C'est plutôt rare de voir un reportage sur la communauté des gens du voyage, sur une chaîne publique France 4 en a diffusé un ce 27 septembre, il sera redifusé les Lundi 28 septembre à 23h55, Samedi 03 octobre à 17h30, Mercredi 07 octobre à 22h05 .
Qui a peur des gitans ?reportage de 52 mn
es Gitans? « Ils fauchent les artichauts » et « font la fête jusqu'à 2 heures du mat' ». Avis de Français moyens recueillis au café d'un petit village... Marginaux et marginalisés, les gens du voyage trimballent dans leurs valises une mauvaise réputation à laquelle ce franc-tireur de John Paul ne pouvait qu'être sensible. Toujours partant lorsqu'il s'agit de marcher à rebours de l'opinion, le voilà donc qui remonte dans sa camionnette et sillonne l'Hexagone pour aller à la rencontre de ces « étrangers de l'intérieur », afin de témoigner de leur vie quotidienne et de confronter les préjugés à la réalité.
Entre micros-trottoirs sauvages et rencontres en situation (des familles, un médecin, une chanteuse, le professeur d'un cours de rattrapage intégré), le journaliste pointe, au travers d'exemples concrets, quelques réalités bonnes à rappeler : le fait que la loi Besson (qui oblige les communes de plus de 5 000 habitants à proposer un terrain aux gens du voyage) n'est respectée que dans 20 % des cas. Que la France est l'un des derniers pays à exiger que les Gitans consignent leurs déplacements dans des carnets de circulation...
Evitant l'écueil de la pure folklorisation, cette immersion nomade effleure, de manière modeste mais parlante, des questions comme la place des femmes ou la scolarisation des enfants. Parfois gratuitement provocateurs, la désinvolture et le ton direct de Lepers confèrent, en l'occurrence, une vraie convivialité à ce road-movie sociologique sans prétention.
Hélène Marzolf
John-Paul Lepers et son équipe sillonnent les routes de France à la rencontre de ces 400 000 « étrangers de l’intérieur », et pour la plupart, Français depuis des siècles. À bord de leur camping-car, ils s’immergent dans la vie des gens du voyage pour mieux comprendre leur quotidien, leurs préoccupations mais aussi leurs espoirs. Une enquête intime et sans complaisance qui les mènera de la région lyonnaise à la banlieue de Perpignan. « Voleurs, affreux, sales et méchants », un titre ? Non. Des préjugés, oui. Et des préjugés ancrés en nous depuis la petite enfance, nous qui sommes sédentaires ou « gadjés » comme ils nous appellent. C’est vrai qu’ils sont un peu sauvages, et qu’au nom de leur liberté, certains ignorent les règles de la majorité. Le problème, c’est que l’Etat non plus ne respecte pas la loi les concernant. Depuis l’an 2000, la loi Besson oblige toutes les communes de plus de 5000 habitants à fournir un terrain pour les gens du voyage. Qu’en est-il de la réalité ? Presque dix ans plus tard, à peine 20% des communes appliquent ce texte, tandis que les 80% autres enfreignent la loi en toute impunité.
extrait
Interview de John-Paul Lepers
France 4 : Pourquoi un film sur les gitans ?
John Paul Lepers : Lors du premier documentaire en camping-car, sur le logement des jeunes, nous avons fait une halte sur un terrain réservé au gens du voyage à Nîmes. La première appréhension passée, nous avons été frappés par la générosité et la joie de vivre des voyageurs qui vivent au jour le jour dans leurs caravanes. J’ai aussitôt eu envie de leur consacrer un documentaire. Non pas un film sur les Roms qui viennent d’Europe de l’Est, mais sur les 400 000 Français qui sont toujours considérés comme des étrangers de l’intérieur.
Qu’est ce qui vous a le plus surpris lors de votre immersion dans le monde des gitans ?
Avec l’équipe (Matthieu Martin à la caméra et Anthony Santoro au pré-montage), nous avons été profondément surpris de constater que les gitans et les manouches de France avaient autant peur de nous les gadjés (sédentaires) que nous avons d’appréhension envers eux. Un seul exemple, l’hygiène. Nous pensons (à tord) que les gens du voyage sont peu regardant sur la propreté, sachez qu’ils pensent exactement la même chose de nous. Ils craignent les maladies que nous pourrions leur transmettre, et appliquent des règles d’hygiène draconiennes. Ils ne font jamais la cuisine dans leur caravanes, réservées à l’habitation, et à chaque vaisselle, ils rajoutent une touche d’eau de javel. Enfin, pour la lessive, ils ne mélangent pas les torchons et les serviettes !
F4 : Quelle conclusion tirez-vous de votre enquête ?
JP.L : Qu’il est urgent d’appliquer la loi Besson obligeant les communes à proposer un terrain d’accueil digne de ce nom. Qu’il faut également aider ceux qui souhaitent se sédentariser afin que les jeunes puissent aller à l’école. L’illettrisme est le principal obstacle à toute prise de conscience citoyenne des gens du voyage. Des efforts sont à faire des deux côtés, sinon je crains que la situation ne se dégrade. En période de crise, ce sont toujours les minorités que l’on pointe du doigt. Les Gitans, les Manouches ou les Roms deviennent les boucs émissaires les plus faciles à désigner... | |
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