Documentaire sur la chaîne Planète+ - 20h40
et rediffusions
* 09:55 - Vendredi 19/08
Planète+
* 22:50 - Dimanche 21/08
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* 10:25 - Jeudi 25/08
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* 10:25 - Mardi 30/08
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La chute du Mur
Durée : 1 heure
En 1989, un vent de liberté souffle en Hongrie où, le 19 août, un ancien poste-frontière avec l'Autriche est ouvert pour quelques heures : retour en images.
Eté 1989. De nombreux Hongrois réclament plus de démocratie et de liberté. Même des dignitaires du Parti ne trouvent plus ces revendications irrecevables, à l'heure de la glasnost et de la perestroïka. Attirés par l'esprit novateur qui souffle à Budapest, des milliers de citoyens de RDA se réfugient en Hongrie, d'où ils espèrent pouvoir passer à l'Ouest. Ce rêve devient réalité le 19 août : un ancien poste-frontière avec l'Autriche est ouvert pour quelques heures. Des Allemands de l'Est, qui avaient opportunément organisé, avec l'aide des réformateurs hongrois, un pique-nique pour une «meilleure compréhension des peuples de l'Est et de l'Ouest» à proximité, passent massivement de l'autre côté.
Voici la seconde soirée d'Arte consacrée à l'effondrement du bloc de l'Est, il y a vingt ans, en cette année magique de 1989. Après la Pologne et la Russie, la chaîne franco-allemande s'intéresse à la Hongrie et à la Roumanie et cela toujours à travers le regard d'un acteur des événements. Pour la Hongrie, il s'agit d'un gardien du rideau de fer, un certain Arpad Bella qui, le 19 août 1989, était de service à la frontière avec l'Autriche. Ce jour-là (qui est aussi le jour de l'arrivée au pouvoir du premier gouvernement non communiste en Pologne), des milliers d'Allemands de l'Est, attirés par le vent de liberté qui souffle déjà en Hongrie, se réunissent près d'un poste frontière. Ils affirment vouloir organiser un piquenique pour «une meilleure compréhension des peuples de l'Est et de l'Ouest.» En réalité, ils veulent passer en Autriche. Que vont faire les gardes frontières ? Tirer ? L'officier Arpad Bella décide de ne pas obéir aux ordres et de laisser ses compagnons d'infortune est-allemands prendre le chemin de la liberté. C'est la première brèche dans le rideau de fer, qui s'effondrera moins de trois mois plus tard, le 9 novembre 1989, à Berlin.
En Roumanie, la révolution sera moins pacifique. Tout le monde se souvient de ces images de décembre 1989 quand la police secrète, la sinistre Securitate, tire sur la foule réunie apparemment spontanément sur la place centrale de Bucarest pour exiger la démission du dictateur Ceausescu. En réalité, s'il y a bien eu un massacre (plus de 1 000 personnes sont, semble-t-il, mortes durant les événements), rien n'a été vraiment spontané, mais orchestré de longue date.
Le second documentaire de la soirée, «Roumanie : l'accusateur de Ceausescu», admirablement réalisé par Sylvia Nagel, raconte les coulisses de cette étrange révolution roumaine. Le témoin est un jeune procureur inexpérimenté, Dan Voinea, qui a organisé le simulacre de procès contre les Ceausescu, qui seront condamnés à mort et exécutés sur-le-champ. Le film montre bien que la chute du régime est le résultat d'un putsch préparé depuis plusieurs mois par un groupe d'anciens proches du dictateur, mené par un prétendu «homme providentiel», Ion Iliescu. Cet ancien communiste apparaît à la télévision dès le début des combats et se présente comme un réformateur épris de démocratie et de liberté. Il restera au pouvoir jusqu'en 2004, et terminera sa carrière comme sénateur.
Vincent Jauvert
le nouvel observateur