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LE BILLET DE BLANCHE BAUDOUIN - Les crocs de la Kro
Une polémique sur la présence d’une marque de bière dans les auto-écoles a enflammé les Français.
En connaisseuse, Blanche analyse la mousse
Didier Lefèvre, le président des Brasseries Kronenbourg, a cédé à la pression...
S’il y a bien un truc dans lequel on excelle, nous en France, c’est la baston philosophique. On s’enflamme, on s’énerve, on s’entretue et, zou, c’est fini !
Outre la racaille qui a envahi l’Assemblée, ces derniers temps ont aussi été marqués par la polémique Kro.
Ça vous évoque toujours quelque chose à vous les Expats, la Kro ?
Souvenez-vous, une bière ni très chère, ni très goûteuse, qu’on s’enfile les soirs de matchs pour tenir 90 minutes et roter au bon moment ?
La Kro qu’on achète par packs de 24 ou 36 pour les réunions familiales où on se tape le carton ? Ça vous revient ?
Si vous êtes en exil depuis longtemps, j’ai le regret de vous informer que, ces 25 dernières années, la bière Kronenbourg a perdu beaucoup de son prestige. Jetez un seul œil sur les bandeaux de pub qui entourent les stades du Mondial. Vous constaterez que la Kro n’y figure pas. Pas plus que les autres mousses d’ailleurs, mais les autres on s’en fout.
Car les autres n’ont pas eu l’idée "éducative" de démarcher les auto-écoles.
Un plan médiatique phénoménal
A la faveur du marketing, Kronenbourg a voulu relancer son image et ses ventes.
Elle avait conclu avec le Centre d'éducation routière un super deal consistant à proposer à ses 120.000 candidats au permis un DVD sur la prévention contre l'abus d'alcool. Et une distribution de bière Pur Malt sans alcool.
D’un point de vue connaissance du jeune, il est certain que la Kro allait au poteau. A-t-on jamais vu un jeune boire de l’alcool sans alcool ?
D’un point de vue médiatique, Kro a réussi son coup.
La Kro c’est que pour les pros
Car la France s’est étripée sur le projet avant même qu’il ne sorte. Rémy Heitz, le délégué interministériel à la Sécurité routière (dont on a ici découvert l’existence), secondé par les associations de prévention, ont dénoncé une abominable récupération du thème de la sécurité routière.
La pression philosophique a été telle que Kro a décidé de retirer son partenariat avec les auto-écoles. On s’est enflammé, énervé, entretué sur la place de la Kro à l’auto-école. Zou c’est fini.
Les jeunes continueront de siroter leur whisky-coca avant de prendre le volant.
Blanche BAUDOUIN. (LPJ) 27 juin 2006