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| 17 juillet 1992 déclaration de souveraineté | |
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caroslo Utilisateur
Nombre de messages : 378 Localisation : SLOVAQUIE-retour en France ! Date d'inscription : 07/04/2006
| Sujet: 17 juillet 1992 déclaration de souveraineté 18.07.06 0:51 | |
| Le 17 juillet en Slovaquie on commémore la déclaration de souveraineté, qui conduira à la séparation des tchèques et des slovaques.
contexte :
En novembre 1989, le Parti communiste de Tchécoslovaquie est écarté du pouvoir à l’issue de vagues de manifestations qui portent à la direction des affaires le dramaturge et ancien dissident, Vaclav Havel.
En juin 1992, des élections législatives consacrent la victoire de Vladimir Meciar, ancien dirigeant du PC slovaque, qui développe avec le mouvement qu’il crée (le mouvement pour une Slovaquie démocratique - HZDS.) une politique populiste et nationaliste.
Peu après, de concert avec les dirigeants tchèques (droite), un calendrier est mis en place pour une séparation de la Tchécoslovaquie en deux Etats indépendants.
Retour sur la séparation de la Tchéquie et de la Slovaquie à travers quelques "coupures web" de journaux…
TCHECOSLOVAQUIE : MANIFESTATION SEPARATISTE Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé lundi à Bratislava en faveur de l’indépendance de la Slovaquie. Les manifestants ont apporté leur soutien à une « déclaration de souveraineté slovaque », élaborée la semaine dernière par plusieurs organisations nationalistes. Une nouvelle manifestation doit avoir lieu jeudi, date anniversaire de l’instauration en 1939 d’une « république slovaque » alliée de l’Allemagne nazie. Le président tchécoslovaque Vaclav Havel a dénoncé dimanche le caractère « inconstitutionnel » de la déclaration de Bratislava tout en soulignant qu’il ne s’opposerait pas à une sécession si tel était le souhait de la population slovaque.
Article paru dans l'édition du 12 mars 1991 le web de l’ humanité
CONTRASTES TCHECOSLOVAQUES La gauche arrive en tête en Slovaquie. La droite en Bohême-Moravie. Les communistes progressent et confirment leur position de deuxième force politique du pays.
QUE retenir des élections générales qui se sont tenues vendredi et samedi en Tchécoslovaquie ? La gauche a obtenu un large succès en Slovaquie et les partis de droite et centristes arrivent en tête en République tchèque. Fait important et inattendu, les communistes augmentent leurs résultats avec 15% des suffrages (contre 13,6% il y a deux ans) et confirment leur position de deuxième force politique du pays. Quant aux sociaux-démocrates (11% en République tchèque et sous la barre des 5% en Slovaquie), ils sont assurés d’entrer au Parlement.
Les 11,2 millions d’électeurs tchécoslovaques devaient élire au total 650 députés ,: 300 à l’Assemblée fédérale composée de deux Chambres - la Chambre du peuple (99 députés tchèques et 51 slovaques) et la Chambre des nations (75 députés tchèques et 75 slovaques) -, 200 au Conseil national (Parlement) tchèque et 150 au Conseil national slovaque.
Plus de 38% des quelque 3,8 millions d’électeurs slovaques ont voté pour l’ancien premier ministre slovaque et président du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS), Vladimir Meciar, quarante-neuf ans, ancien dirigeant des jeunesses communistes.
M. Meciar( ex boxeur...jamais ko ! ) prend ainsi sa revanche sur le chef du gouvernement sortant, M. Jan Carnogursky (KDH, chrétiens-démocrates), qui l’avait écarté du pouvoir un an auparavant.
Avec 73 élus, selon une répartition provisoire, le HZDS frôle la majorité absolue des 150 sièges du Conseil national slovaque (Parlement régional) et fait plus que tripler ses mandats. Avant les élections, M. Meciar s’était prononcé pour une déclaration de souveraineté de la part de la Slovaquie d’ici à la fin du mois d’août, l’adoption d’une nouvelle Constitution slovaque et l’organisation ultérieure d’un référendum sur le statut de la Slovaquie.( le référendum n' aura pas lieu ) Selon lui, la Slovaquie doit avoir son propre président qui pourrait être vice-président de l’Etat fédéral.
Le parti de M. Meciar rejette pour la Slovaquie les réformes économiques réactionnaires du vainqueur des élections en République tchèque et au Parlement fédéral, Vaclav Klaus.
M. Meciar, exclu du Parti communiste en 1968 obtient un excellent score. Par rapport aux élections législatives de 1990, il a attiré quelque 124.000 voix du SNS (Parti national slovaque), près d’un demi-million d’anciens électeurs du Public contre la violence, l’équivalent slovaque du Forum civique du président tchécoslovaque Vaclav Havel, et 151.000 électeurs écoeurés des « affaires » des chrétiens-démocrates autour de M. Carnogursky.
Article paru dans l'édition du 8 juin 1992. le web de l’ humanité
IMPOSSIBLE ENTENTE ?
Pour Vladimir Meciar, le vainqueur des élections slovaques, la fédération est morte Le maintien de Vaclav Havel à la tête de l’Etat est posé Un référendum sur l’indépendance de la Slovaquie pourrait prochainement consommer la rupture.
DEUX jours à peine après les élections législatives tchécoslovaques, le maintien de la Fédération tchécoslovaque est plus qu’incertaine. Après six heures de négociations menées dans la nuit de lundi à mardi dans une villa de Brno, capitale morave située à mi-chemin entre Prague et Bratislava, Vaclav Klaus, le premier ministre conservateur pressenti par le président Vaclav Havel pour tenter de former un gouvernement fédéral, et Vladimir Meciar, le dirigeant indépendantiste slovaque, se sont séparés sur un constat d’échec presque total.
Seule décision véritablement concrète, un nouveau rendez-vous entre les deux hommes a été pris pour une nouvelle rencontre jeudi à Prague.
Vaclav Klaus, président du Parti démocratique civique (ODS), a fait état de « divergences de vues profondes et substantielles sur l’avenir de la Tchécoslovaquie » avec Vladimir Meciar, qui anime le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS). Vaclav Klaus a précisé néanmoins qu’il s’était mis d’accord avec Meciar pour confier le poste de président de la nouvelle Assemblée fédérale à un Slovaque. Cette fonction était détenue par Alexander Dubcek, slovaque. Le choix d’un premier ministre fédéral tchèque, en l’occurrence Klaus, n’a pas été mis en cause.
« L’HZDS désire créer un Etat slovaque souverain vis-à-vis de l’étranger, uni dans une sorte d’Union économique et de défense avec la république Tchèque », a déclaré mardi matin le dirigeant tchèque à la radio tchécoslovaque. Meciar, fort du soutien politique dont il dispose en Slovaquie, où son parti à lui seul frise la majorité absolue au Parlement de Bratislava, a été clair et net : « La Fédération, voire l’Etat commun tchécoslovaque, sont perdus », a-t-il dit lors d’un tête-à-tête d’une heure avec son interlocuteur.
Les Slovaques n’entendent pas perdre de temps. Les dirigeants de l’HZDS auraient laissé entendre au cours de la rencontre avec Klaus que, dès la première réunion du Conseil national (Parlement) slovaque, le 23 juin, ils pourraient proclamer la souveraineté de la Slovaquie, adopter une Constitution et élire un président. Une telle décision, avant même la réunion constitutive de la nouvelle Assemblée fédérale à Prague, prévue le 26 juin, et l’élection du président fédéral, le 3 juillet, consommerait définitivement la rupture et la fin de l’Etat tchécoslovaque.
Vladimir Meciar aurait fait comprendre à mi-mot qu’il voulait le départ du président Vaclav Havel, ce qui fait dire à Vaclav Klaus à l’issue de la rencontre : « Nos opinions sur la fonction du chef de l’Etat fédéral divergent entièrement. » Klaus envisage la constitution rapide de la nouvelle Assemblée fédérale et la mise en place d’un gouvernement fédéral avec un programme minimum. Meciar avait réclamé dimanche la constitution d’un gouvernement de transition. Si la Slovaquie organisait un référendum sur l’indépendance, les Tchèques convoqueraient également une consultation populaire portant sur la même question. Chargé par le président Havel de former un nouveau gouvernement, Vaclav Klaus aura cependant du mal à trouver des partenaires de coalition. S’il ne s’entend pas avec les Slovaques, il devra composer avec la gauche et mettre un frein à sa réforme économique ultralibérale.
Le président Havel a estimé mardi qu’il était « prématuré » de parler de la « fin » proche de la Fédération tchécoslovaque, avouant cependant que la situation était « sérieuse ». « Nous n’en sommes pas encore là, tout dépend de la suite des négociations », a déclaré Vaclav Havel après un entretien d’une heure quarante, au château de Prague, avec Vaclav Klaus qui était venu lui rendre compte de ses entretiens infructueux avec Vladimir Meciar. Vaclav Havel participera à la prochaine réunion, demain à Prague. Il ne s’est pas prononcé sur la demande implicite du Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) qu’il renonce à briguer un troisième mandat présidentiel. Article paru dans l'édition du 10 juin 1992. le web de l’ humanité
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| | | caroslo Utilisateur
Nombre de messages : 378 Localisation : SLOVAQUIE-retour en France ! Date d'inscription : 07/04/2006
| Sujet: Re: 17 juillet 1992 déclaration de souveraineté 18.07.06 0:52 | |
| Suite.....
NOUVELLE FRONTIERE EN EUROPE
La politique de libéralisme économique effréné du gouvernement fédéral a frappé de plein fouet l’industrie slovaque et fait monter en flèche le chômage. La partition va aggraver la situation tout en permettant d’opérer des corrections aux réformes Un peu d’espoir et beaucoup d’inquiétude
De notre envoyé spécial. en Slovaquie.
DEVANT l’entrée de l’entreprise ZTS, la traditionnelle galerie présente toujours les portraits endimanchés des « travailleurs émérites ». Vestige oublié de l’avant 1989, devant lequel passent chaque jour les quelque 8.000 salariés de l’usine de machines lourdes. Autour de l’entreprise s’est développée la ville de Martin, au centre de la Slovaquie. Le petit bourg, niché dans les montagnes, ne comptait que 8.000 habitants en 1940. Aujourd’hui, Martin est un centre industriel important où résident 60.000 personnes, attirées au cours des quatre dernières décennies par les emplois et les hauts salaires de l’industrie lourde. ZTS, initiales slovaques de « usines de machines lourdes », ne produisait pas que les tracteurs de la marques Zetor, connus dans tout l’est européen. Dépendant du ministère de la Défense, elle était la principale unité de production de chars d’assaut alimentant l’armée tchécoslovaque et contribuant aux besoins du traité de Varsovie. « Dès 1988, avec les progrès enregistrés en matière de désarmement, le gouvernement a entrepris la reconversion. La part du militaire devait progressivement diminuer au profit du civil . Mais nous nous heurtons aujourd’hui à l’insolvabilité générale du pays », déplore Jan Fillo, directeur du marketing et de la stratégie de ZTS. La situation financière est catastrophique. Le chiffre d’affaires est tombé de 14,8 milliards de couronnes en 1988 à 4,8 milliards en 1992. « Pour nous reconvertir, nous avons besoin de l’aide de l’Etat. Rien n’a été versé en 1992. L’année précédente, le gouvernement avait accordé 450 millions, dont 300 pour le développement de nouveaux produits, le reste pour éponger des dettes. » Comme dans beaucoup de régions où la restructuration sauvage a fait monter en flèche le taux de chômage (14% à Martin), les ressentiments sont vifs vis-à-vis du gouvernement fédéral. On se souvient encore avec colère des propos de Vaclav Klaus, en 1990 ministre de l’Economie, aux métallurgistes de Martin : « Vous voulez l’aide de l’Etat ? C’est le libre marché qui vous l’apportera. »
Le maire de Martin, Stefan Jockel (Parti de la gauche démocratique), est pessimiste. D’ici à deux à trois mois, 1.500 nouveaux départs interviendront. » La crise de la métallurgie entraîne en cascade des fermetures de magasin, de petites entreprises artisanales qui s’étaient développées avec les privatisations. « Des gens commencent à ne plus pouvoir payer leur loyer. Cette année, l’entreprise de chauffage a retardé la saison de chauffe, faute d’être payée. Nous avons dû réduire l’éclairage publique. Les sans-abri ont fait leur apparition. Le nombre des vols a quadruplé », explique Stefan Jockel.
La structure économique de la Slovaquie (industrie lourde, extraction du fer, mines de charbon, agriculture) a été la plus fortement frappée. Fin 1990, la république ne comptait que trente mille chômeurs. Fin 1992, ils sont quelque 300.000 (12% de la population active), alors que la Slovaquie n’a que cinq millions d’habitants. On dénombre six demandes d’emploi pour une offre en Bohême-Moravie, mais le rapport est de trente pour une en Slovaquie. La république n’a obtenu que 15% des investissements étrangers depuis trois ans.
Dans un tel contexte, l’opinion publique aborde l’indépendance avec des sentiments mitigés. L’appréhension devant une détérioration, que tous les experts prévoient, se mêle à l’espoir que le gouvernement slovaque aura les moyens de corriger la réforme engagée par la fédération. Ainsi, en est-il pour l’agriculture, où les coopératives devraient être préservées et les subventions maintenues.
Le premier ministre slovaque, Vladimir Meciar, après avoir proposé la création d’une confédération, s’est assez vite rallié à la solution voulue par les dirigeants tchèques, Vaclav Klaus en tête.
Son parti, le Mouvement pour la Slovaquie démocratique (HZDS), parviendra-t-il à préserver une unité relativement fragile ? Seul Meciar est capable de faire vivre ensemble les deux tendances principales qui parcourent son mouvement, l’une social-démocrate, l’autre nationaliste. Bien que le HZDS dispose pratiquement de la majorité absolue au Parlement, il a le soutien du Parti national slovaque, dont un membre occupe le poste important de ministre de l’Economie.
A gauche, le Parti de la gauche démocratique pourrait bénéficier de possibles divisions du parti au pouvoir, sur fond de difficultés économiques et sociales aggravées. Le Parlement slovaque a annulé la loi anticommuniste dite de « lustration » qui, en Bohême-Moravie, écartent de la vie publique les hommes et les femmes ayant exercé des responsabilités dans l’ancien Parti communiste, la milice ouvrière ou les services de sécurité. La Slovaquie n’est pas à l’abri de tensions nationalistes. Au siège du mouvement Matica Slovenska (la mère slovaque), mouvement créé au siècle dernier pendant la domination hongroise, M. Stanislav Bayanik évoque ses inquiétudes devant la montée des mouvements « irrédentistes » agitant la minorité hongroise du sud de la Slovaquie. Cinq cent mille Hongrois vivent au nord des rives du Danube. L’opposition entre Bratislava et Budapest à propos de la centrale hydroélectrique de Gabcikovo avive les contradictions. La Hongrie a arrêté la construction du barrage de Nagybaros et a annulé sa participation aux travaux d’aménagement du Danube qui avaient été décidés par les deux pays en 1977.
Des mois difficiles attendent le nouvel Etat. La précédente séparation remonte aux années noires du nazisme. Si quelques vieux nostalgiques de l’évêque Tiso tentent d’enrôler une frange de jeunes désorientés, la majorité de la population espère que la Slovaquie indépendante pourra développer la démocratie et que Tchèques et Slovaques pourront demeurer proches, malgré la nouvelle frontière.Jean-Paul Piérot Article paru dans l'édition du 31 décembre 1992.
17 juillet 1992 : C'est aussi le jour de la démission du président tchécoslovaque Vaclav Havel après la proclamation de la souveraineté de la Slovaquie.
Vaclav Havel, né à Prague (République tchèque) en 1936, écrivain, dramaturge et homme politique tchèque a milité pour la libéralisation du régime tchécoslovaque dès le "Printemps de Prague" en 1968. Il fonda la Charte 77, mouvement de défense des droits de l'homme, au lendemain des accords d'Helsinki, et fut plusieurs fois emprisonné. Il fut nommé président de la République en 1989, après le renversement du pouvoir communiste par le peuple tchécoslovaque. Il démissionna en 1992 lors de la déclaration de souveraineté de la Slovaquie et redevint président de la République tchèque en janvier 1993. | |
| | | Alalalalexandra Utilisateur
Nombre de messages : 497 Date d'inscription : 18/10/2005
| Sujet: Re: 17 juillet 1992 déclaration de souveraineté 30.07.06 14:31 | |
| Merci Caroslo de faire un point presse sur l'événement ! ( en cours de lecture ) | |
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| Sujet: Re: 17 juillet 1992 déclaration de souveraineté | |
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