La base militaire de Grostenquin attend jusqu'à fin août près de 30.000 Tziganes pour un rassemblement évangélique.
Par centaines, les caravanes ont commencé à affluer, mercredi 16 août, sur la base militaire de Grostenquin (Moselle), à quelques jours du coup d'envoi de la Convention nationale évangélique des gens du voyage
Ce rassemblement est organisé par la Mission évangélique tzigane, plus connue sous le nom de Vie et Lumière. Ce mouvement pentecôtisme regroupe des Tziganes de toutes origines: Roms, Manouches, Gitans et Yenisches.
Le plus fort de la manifestation, sur cette base militaire située à 65 km de Metz, est prévu entre le 22 et le 27 août.
Les fidèles se retrouvent tous les ans dans un lieu différent en France lors de "conventions" pouvant rassembler jusqu'à 40.000 personnes. Celle de l'année dernière s'était tenue à La Tour du Crieu près de Pamiers (Ariège).
Dès avril, tous reprennent la route jusqu'en octobre et se déplacent ainsi de «conventions» en «rencontres» évangéliques. «La religion rythme la vie des voyageurs», explique Paulo, un ancien sédentaire marié à une Manouche depuis six ans. Lui ne suit pas les règles des «chrétiens, très strictes : ne pas boire, ni fumer, ni sortir, ni danser». Mais chacun est ici libre de son comportement. «Un Gitan ne commande pas un autre Gitan», dit la coutume.
Cette doctrine de liberté, même si elle peut contribuer à la mauvaise réputation des Gitans, plaît aux jeunes. « On veut continuer à voyager », explique l'un d'eux.
Une des caractéristiques du pentecôtisme est d'attendre l'âge de 15 ans pour le baptême des fidèles qui se fait par immersion totale du corps dans l'eau.
Guide spirituel de la communauté tzigane, le pasteur Joseph Charpentier multiplie les contacts sur place pour "rassurer" les autochtones parfois inquiets ( la population du canton triple pendant le rassemblement). "Nous sommes là pour prier, mais ce rassemblement est aussi un moyen, pour notre communauté, de faire tomber les préjugés et de montrer aux riverains que nous pouvons cohabiter en harmonie. Toutes nos célébrations seront ouvertes aux gens de l'extérieur." Et d'ajouter : "Si nos rassemblements se passaient mal, l'Etat ne mettrait pas chaque année à notre disposition des aires d'accueil aussi vastes."
Les caravanes stationnent de part et d'autre des anciennes pistes d'atterrissage, dessinant de longues avenues où se sont installés marchands de glace, de crêpes, de sandwiches ou de ventrèche (du lard maigre fumé). On se presse autour d'une camionnette qui livre du pain trois fois par jour aux heures des repas : une vraie « ville tsigane », éphémère. Tous reprendront la route après le 27 aôut.
Lemonde.fr
Le figaro.fr
Libération.fr