Bienvenu en enfer...

Salut,

Cette "histoire" se passe loin de chez nous...
Mais rappelez-vous! Il n'y a pas si longtemps...

Comme il y a des parcs à thème, Achgabat, la capitale du Turkménistan, est une ville à thème.
Chaque coin de rue, chaque place, chaque bâtiment proclame la gloire du président Niazov: immenses portraits, statues en marbre ou dorées, bustes souriants, et même une sculpture pivotant sur son socle en suivant le soleil pour que le visage de Niazov soit toujours éclairé...
Mélange audacieux de style gréco-romain, ottoman et classic français, les chantiers de prestige du centre-ville sont livrés clés en main depuis 1991 par la société Bouygues, guère tracassée par le fait que cette ex-République soviétique d'Asie centrale soit l'une des plus dures dictatures au monde.
Autoproclamé président à vie en 1999, Niazov a instauré un culte de la personnalité délirant. Il a rebaptisé les mois de l'année qui portent désormais les noms de ses proches. Sous son portrait, les écoliers prêtent serment tous les matins. Chaque citoyen doit posséder le Ruhnama, "le livre saint de l'esprit": Allah l'aurait dicté en personne à Niazov, lequel promet le paradis à ceux qui le liront trois fois. Les medecins, quant à eux, n'ont pas le droit d'évoquer la tuberculose, la peste ou la rage qui pourtant sont en pleine recrudescence.
Dans cet Etat, qui est le quatrième producteur de gaz du monde, 58% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté.
Reporter sans Frontière classe le Turkménistan, au même titre que la Corée du Nord, comme une des pires régimes pour la liberté de la presse.
De ce pays, inaccessible aux journalistes étrangers,en dehors de rares voyages officiels fortement encadrés, la réalisatrice Catherine Berthillier a ramené pour la première fois des images. A ses risques et perils, mais aussi de ceux qui l'ont aidée à faire son métier.Kurban Amanklychev, son "fixeur" (entendez son guide et interprète) a été arrêté en juin, torturé et condamné à sept ans de prison. Ogoulsapar Mouradova, une journaliste de Radio Liberté qui témoigne dans ce reportage, a elle aussi été arrêtée. On craint pour leur vie: 20% des prisonniers meurent chaque année en raison des condition de détention épouvantable.
Le jeu valait-il la chandelle? "Même si je pense à Kurban tout le temps, répond Catherine Berthillier, je n'ai pas de regret car on a tous pris ces risques en connaissance de cause. Il faut que ce qui se passe au Turkménistan se sache. Kurban est un héros. Il ne faut pas qu'il soit emprisonné pour rien. Plus on parlera du Turkménistan, plus on fera pression sur Niazov, et plus ces prisonniers auront des chances d'être libérés. Et la situation pourra évoluer car ce despot a un besoin obsessionnel d'être aimé et d'avoir une bonne image à l'étranger.
source: Corinne Renou-Nativel, TéléObs



Statue dorée de Saparmourad Niazov, autoproclamé président à vie en 1999.

Aïe... Ca fait plus que réfléchir, non???

Elöd

L'enfer est humain, c'est ce qui m'inquiète le plus.

il serait interessant de savoir pourquoi les grand pouvoirs tolerent-t-ils ce regime odieux. Serait-il un allié a Buch dans la lutte contre les terroristes? Et avec la Russie, quelle relation as-t-il?
Et avec notre Ceausescu, il a deja fait connaisance notre Niazov? Ca expliquerait bcp, bien qu'il a depadssé le "genie des Carpathes" et meme Hitler en culte de personalité

Voici, cher Olahus, quelques liens sur cet aimable personnage ici

http://www.dtext.com/raphael-cohen/ondees/ondees3743.html (Le Monde)
ou encore là http://web.amnesty.org/library/Index/FRAEUR610112003?open&of=FRA-TKM
et en général tout un tas d'informations ici!

http://www.google.fr/search?sourceid=navclient&ie=UTF-8&rls=RNWE,RNWE:2005-44,RNWE:en&q=saparmourad+niazov

Les unes de ces infos sont plus abominables que les autres!!!

Une horreur... Je ne savais même pas moi même où ai-je fourré le nez!!!

Elöd

Au fait...

Il y a une chose importante que je n'ai pas noté dans mon post précédent...

"Sur son site Reporter sans Frontières a mis en ligne une pétition pour la libération de Kurban Amanklychev et Ogoulsapar Mouradova"

www.rsf.org

Elöd

....pffffff..... .....incroyable que des fous de ce genre puissent encore comme ça tranquillement diriger d' une main de fer toute une nation, tout ça au milieu du reste du monde ! reste du monde qui n' en connait même pas l' existence (comme moi ), ou ceux qui savent, mais ne disent rien ! Heureusement qu' il existe des Catherine Berthillier et autres Kurban !

Merci en tout cas Elod pour ce post.

.......une statut rotative en fonction du soleil.....n' importe quoi !!!

la petition RSF pour liberer Amanclichtev et le militant des droits de l'homme Khajiev c'est ici
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18323
pour contribuer aux fonds d'assistance pour les journalistes et militants du droit des droits de l'homme emprisonnés au Turkménistan, c'est ici
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18322

il y a eu deja le precedent de l'eliberation de Gourbandourdy Dourdykouliyev, le 12 avril 2006 grace a la section americaine d'Amensty International
Ils ont incité 54 membres du Congrès des États-Unis à écrire au président du Turkménistan, Saparmourad Niazov, pour lui demander de faire libérer Dourdykouliyev

"Gourbandourdy Dourdykouliyev était interné de force dans un hôpital psychiatrique depuis février 2004. Son seul tort était d’avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression."

source http://web.amnesty.org/pages/aboutai-goodnews-fra

Ogoulsapar Mouradova

morte elle aussi (référence à Anna P. posté dimanche 08.10.06) en septembre 2006, dans une prison secrète dans des circonstances non élucidées.

Dans la matinée du 14 septembre, des agents du ministère de la Sûreté nationale du Turkménistan ont informé les proches d’Ogoulsapar Mouradova qu’elle était décédée en détention. Amnesty International est préoccupée par les allégations selon lesquelles elle aurait été soumise à des actes de torture ou à d’autres formes de mauvais traitements durant sa détention, et exhorte les autorités à mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive et indépendante sur les circonstances de son décès.
Le matin du 14 septembre, plusieurs agents du ministère de la Sûreté nationale se sont rendus à l’appartement d’Ogoulsapar Mouradova et ont annoncé à Berdy, Maral et Sona, ses trois enfants adultes, qu’Ogoulsapar Mouradova était décédée. Ils ont ensuite conduit Berdy, Maral et Sona à la morgue à Achgabat, capitale du pays, où des policiers étaient, semble-t-il, présents. Selon les informations recueillies, les agents du ministère de la Sûreté nationale ont refusé de donner tout renseignement sur les circonstances de sa mort, y compris la date de son décès. Les agents du ministère de la Sûreté nationale et les policiers leur auraient demandé instamment de signer le certificat de décès. Cependant, Berdy, Maral et Sona ont refusé et ont demandé de voir le corps de leur mère avant de signer le certificat. Tadjigoul Begmedova, directrice en exil de la Fondation Helsinki du Turkménistan, a dit à Amnesty International : « Les agents leur ont crié : “Si vous ne signez pas ça, vous ne verrez jamais son corps.” »
Plus tard, lorsque les proches d’Ogoulsapar Mouradova sont retournés à la morgue, accompagnés d’un diplomate étranger, ils ont été autorisés à voir sa dépouille. Tadjigoul Begmedova a déclaré à Amnesty International : « Ils ont vu une énorme blessure sur son front et des marques au niveau de son cou. »
Malgré leurs demandes répétées, les proches d’Ogoulsapar Mouradova, d’Annakourban Amanklytchev et de Sapardourdy Khadjiev n’ont pas été autorisés à leur rendre visite en détention depuis leur arrestation en juin. Compte tenu du décès d’Ogoulsapar Mouradova, Amnesty International est encore plus préoccupée par la sécurité d’Annakourban Amanklytchev et de Sapardourdy Khadjiev.
Le 25 août, Ogoulsapar Mouradova, Annakourban Amanklytchev et Sapardourdy Khadjiev ont été condamnés à des peines d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique. Beaucoup d’éléments portent à croire que les charges retenues contre eux étaient forgées de toutes pièces et que l’objectif était de les sanctionner pour leurs activités de défense des droits humains.
Londres, le 14 septembre 2006
Amnesty International

C'est une horreur...

Mais malheureusement, tous ces procès, fabriqués de toutes pièces, me rappelle d'un passé pas si lointain que ça...
Ce qui est hallucinant, c'est que ça se passe aujourd'hui...
Comme quoi, l'histoire n'est qu'une spirale... Elle se répète d'une façon ou d'une autre!
Comme disent les hongrois, Nincs ùj a nap alatt! (Il n'y a pas de nouvelle sous le soleil!)
Si ce n'est pas malheureux...

Elöd