Salut, et bon anniversaire (entre autre) à la
"révolution hongroise" !...
Mais... Le 23 octobre 1956 et tout ce qui a suivi cette date fatidique, n'était pas aussi simple que veulent nous démontrer ceux qui n'y étaient pas, ou ceux qui veulent en faire une révolution sans faille, ceux qui ne voient dans ces événements que des avantages et pas des inconvéniants...
Bien que toute petite fille à l'époque, j'ai vu et senti les revers de la médaille... Les exagérations... les prisonniers de guerre (et pas des prisonniers de politique seulement!!) sortir de leur cachot, prendre dieu sait où des armes et menacer des gens sans distinction...
Les jeunes garçons, à peine 14 ans, ivres de pàlinka gratuitement distribuée et de pouvoir que leurs procuraient les pistolets et revolvers, donnés par des adultes absolument irresponsables, tirer à droite et à gauche, sans réfléchir, tuer ou blesser enfants et femmes qui ont fait la queue pour 1 kilo de pain, et - j'ai vu de mes yeux vu - se retourner contre leurs mères qui auraient voulu les calmer un peu..
J'ai failli perdre mon père qui manifestait devant Corvin... Puis le lendemain, devant la Radio, espérant des meilleurs jours...
On a failli pendre une de mes tantes qui a osé - sans être aucunement communiste - vouloir empêcher, le lynchage d'un collègue médecin. à leur hôpital, où il fallait prouver que tu n'était pas communiste pour pouvoir être soigner..
Croyez-moi, tout n'est pas l'or qui brille !
Les médailles ont toujours un revers bien qu'on n'aime voir que le coté qui convient mieux pour les historiens d'aujourd'hui...
Il y a une chanson magyare qui dit:
"Csak a szépre emlékezem..." (Je ne me souviens que de belle choses...)Igen, effectivement, le commencement était héroïque et juste.
Mais quand la racaille s'est vu les portes des prisons s'ouvrir, (aussi bien pour les prisonniers politiques que pour les criminels de tout poil, les criminels de guerre entre autres, ils ont commencé à hurler les slogans qui ont fait que nos parents nous ont obligés de descendre à la cave de notre immeuble, craignant le retour du pouvoir des adeptes de Szàlasi Ferenc, le Hitler hongrois!
Juifs au four, tzigans en Sibérie, communistes et sympathisants sur les lampadaires, pendus et lynchés...Et je pourrais encore en parler pendant longtemps...
Mais...
Attention!!!
Je ne nie pas l'héroïsme et la bonne volonté de ceux qui voulaient vraiment changer un régime totalitaire et insupportable pour la plupart des gens assoiffés de liberté et d'indépendance en une démocratie républicaine, digne d'un peuple oppressé et opprimé depuis des siècle et des siècle...Je voulais tout simplement vous montrer que ça aurait pu finir par l'installation d'une autre dictature, malheureusement, puisque l'Ouest, après avoir nous encouragé, nous a trahi d'une façon scandaleuse, faisant preuve d'une nonchalance et d'un "je m'enfoutisme"
extaordinaire!
J'étais peut-être un peu longue et j'ai peut-être froissé certains d'entre vous qui ne voyaient que les bons cotés de cetsévénements..
Je m'en excuse, mais il fallait que la vrai vérité refasse le jour, pour une fois, et par une témoin... Par quelqu'un, qui comme la plupart des budapestois n'a fait que subir ces faits, sans savoir ce que l'avenir leur apportera!
Autrement, croyez-moi, je n'aime pas plus les chars soviétiques que vous...
La preuve? Je suis venue en France dès la première occasion, et j'ai "oublié" de retoutner en Hongrie..
Elöd