La Pologne fête l'arrivée de ses premiers avions de combat américains F-16
Les forces aériennes polonaises ont fait symboliquement leurs adieux à leur vieille flotte aérienne soviétique, en fêtant jeudi en grande pompe l'arrivée des quatre premiers de ses 48 avions de combat américains F-16 commandés à Lockheed Martin.
Deux F-16 frappés aux couleurs nationales, blanc-rouge, de la Pologne se sont posés peu après midi (10H00 GMT) à la base militaire de Krzesiny, près de Poznan (ouest) devant le président polonais et de hauts représentants de l'armée et du gouvernement.
Les deux autres appareils étaient arrivés la veille.
"L'avion est fantastique. C'est l'avion le plus efficace qui soit en ce moment", a déclaré à l'AFP Roscislaw Stepaniuk, 40 ans, le premier pilote polonais ayant reçu une licence de pilotage pour les F-16. Il a acheminé un des F-16 des Etats-Unis jusqu'en Pologne.
"Le plus important, c'est qu'enfin la Pologne est équipée en avions modernes comme les F-16", a-t-il ajouté.
L'arrivée des appareils ne s'est pas passée sans incidents. Lundi, les quatre avions ont dû rebrousser chemin à la suite d'une panne au moment où ils se trouvaient au-dessus de l'Atlantique, en route vers la Pologne.
A la deuxième tentative, de nouveaux problèmes sont survenus contraignant deux des avions à atterrir sur une base en Islande. Les deux autres appareils sont arrivés dans la base de Spangdahlen en Allemagne, avant de de rendre directement à Krzesiny pour la cérémonie.
La presse polonaise a évoqué des problèmes de ravitaillement en carburant en vol. Le gouvernement polonais a, quant à lui, demandé mercredi des explications à Lockheed Martin.
Pour équiper son armée d'avions de combat modernes et remplacer ses anciens appareils de fabrication soviétique comme le MiG-29, la Pologne post-communiste a choisi en décembre 2002 d'acheter des F-16, à l'issue d'une compétition serrée avec le suédo-britannique BAE Systems-Saab qui proposait des Jas-39 Gripen, et le français Dassault Aviation avec des Mirage 2000-5.
La commande avait suscité à l'époque de vives critiques, en particulier en France. La Pologne avait été accusée de privilégier son allié américain au détriment de ses partenaires européens. Mais avec l'intégration de la Pologne à l'UE, les reproches se sont largement atténués.
En vertu du contrat, d'un montant record pour la Pologne de 3,5 milliards de dollars, les 32 premiers avions, dont les quatre arrivés cette semaine, doivent être livrés avant la fin 2007.
Les appareils restants doivent être livrés avant la fin de 2008, mais la pleine capacité de combat des 48 avions sera atteinte seulement en 2010 quand seront formés tous les pilotes et tout le personnel technique.
Jusque-là, les pilotes polonais continueront à voler sur 32 MiG-29 qui seront retirés du service avant 2012.
Jacek Szczotka, 26 ans, qui pilote quotidiennement des MiG-29 sur la base de Minsk Mazowiecki (centre), espère pouvoir monter un jour à bord d'un F-16. "C'est le rêve de tous les pilotes polonais", reconnaît-il, regardant avec convoitise les nouveaux avions.
Un total de 78 pilotes doivent être formés d'ici à cinq ans pour faire voler les F-16.
Les avions porteront le nom Jastrzab, ce qui veut dire épervier en polonais. L'épouse du président, Maria Kaczynska, a été leur marraine. Ils ont aussi été bénis par des évêques militaires, catholique, orthodoxe et évangélique.
"Qu'ils servent pour la paix en Pologne, en Europe et dans le monde", a dit l'évêque Tadeusz Ploski.
Les 48 appareils polonais s'ajouteront à quelques 4.300 autres F-16 utilisés par les forces aériennes de 42 pays, affirment les militaires polonais. Les pays postcommunistes d'Europe centrale n'ont cependant pas tous fait le choix du F-16. La République tchèque et la Hongrie ont choisi des Jas-39 Gripen.