Représentations de Saint Martin se trouvant au Szent Màrton templom de Szombathely
Martin naît à Sabaria (actuellement Szombathely en Hongrie ) en 316 de parents païens. Son père, de simple soldat, est devenu tribun, c'est-à-dire général. A l'âge de 10 ans, Martin entre dans une église, s'intéresse à la foi et commence son catéchuménat. Il songe même à aller vivre au désert. Le général, son père, ne l'entend pas de cette oreille et met en application un édit sur l'enrôlement des fils de vétérans. Il fait arrêter son fils par la gendarmerie qui le conduit à l'armée. Martin fait donc son service dans la cavalerie, puis passe à la garde de l'empereur. Il ne dépassera pas le grade de sous-officier.
Pourquoi Martin est-il resté plus de vingt ans dans l'armée ? Il n'en était sans doute pas très heureux. Surtout après son baptême. Mais aucun légionnaire romain ne pouvait obtenir de dispense après son engagement. Comme aujourd'hui dans la Légion Etrangère.
S'il avait quitté la carrière militaire avant le temps, Martin aurait été un déserteur. Situation peu confortable et qui correspond mal à son caractère discipliné. De plus, le Concile gaulois d'Arles en 314 avait décidé que les soldats déserteurs seraient excommuniés, c'est-à-dire exclus de la communauté chrétienne. C'est peut-être ce qui le décida tout-à-fait à rester dans l'armée.
Simple catéchumène, il se comporte déjà avec humilité, servant lui-même son serviteur. En garnison à Amiens par un hiver de grand gel, il rencontre, à la porte de la ville, un pauvre mourant de froid. N'ayant plus d'argent à lui donner, “ saisissant l'arme qu'il portait à la ceinture, il partagea sa chlamyde (Manteau réglementaire du soldat romain. ) en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste.
Quelques uns des assistants se mettent à rire, car on le trouvait ridicule avec son habit mutilé. ” La nuit, Jésus apparaît à Martin revêtu du demi manteau et dit aux anges qui l'entourent : “ Martin, encore catéchumène, m'a donné son manteau ! ” Cette scène, popularisée par la sculpture, la peinture et le vitrail jusqu'à nos jours, nous est racontée par Sulpice Sévère, dans sa Vie de Saint Martin, une biographie basée sur des matériaux de première main : “ Nous l'avons en partie interrogé nous-même, explique Sulpice Sévère, dans la mesure où il était possible de lui poser des questions, et nous avons enquêté d'autre part auprès des témoins. . . ” La Vie sera augmentée par des Lettres, et des Dialogues compléteront le tout par la voix de ses disciples et donneront la pensée spirituelle du Saint tour à tour soldat, ermite, chef de monastère, évangélisateur, et Évêque. Ces ouvrages seront pendant des siècles des "bestsellers".
Quelques années après l'épisode d'Amiens, il vient à Poitiers auprès du fameux Hilaire qui lutte contre l'arianisme - ce lui vaut à ce dernier d'être exilé pendant plusieurs années en Orient par le pouvoir impérial. Martin s'installe comme ermite à Ligugé, à quelques kilomètres de Poitiers. Il reçoit le ministère d'exorciste. Il va ensuite retrouver ses parents en Panonnie natale, et sa mère se convertit. Fidèle défenseur de la foi catholique, Martin est persécuté et expulsé par les Ariens. Il subit à nouveau des persécutions dans les environs de Milan où il a établi son ermitage. Sur les conseils de Saint Hilaire, il s'installe à Ligugé, sur la rive gauche du clain, dans une ancienne villa romaine désaffectée et en ruine, dont la superficie semble assez importante. Là, avec des "frères" épris d'ascétisme qui ne tardent pas à le rejoindre, il vit modestement dans ce "monastérium" dont on a retrouvé les vestiges, et qui est sans conteste le premier monastère de Gaule. On peut facilement imaginer Martin et ses frères, diffusant la parole divine et amenant à la chrétienté bon nombre d'habitants du Poitou. Martin avait en effet une réputation de thaumaturge, et à cet égard, Sulpice Sévère, son principal biographe, fait part de ses miracles et en particulier de la résurrection de deux morts.
Il faut rappeler qu' en cette fin du IVe siècle, les agissements de Martin dérangeaient les hauts dignitaires épiscopaux qui se considéraient comme les plus autorisés et surtout les plus aptes à promouvoir la religion du christ, désormais officielle.Les évêques des alentours critiquaient le choix des Tourangeaux pour Martin et rapporte Sulpice Sévère: <<Ils déclaraient indigne de l'épiscopat un homme de si piteuse mine, mal vêtu, mal peigné. >> Cette description de Martin par son biographe est-elle conforme à la réalité? On peut se le demander et à cet égard voici ce qu'en pense P. Leveel: <<Rien n'oblige un moine à être sale et hirsute; cela étonnerait de la part d'un ancien officier qui avait servi "inter scholares alas" de la garde impériale; et nous savons que l'évêque de Tours fit toujours preuve d'une dignité parfaite, très à l'aise jusque dans le palais des empereurs.Il y a donc tout lieu de croire que le moine Martin était vêtu pauvrement, mais décemment. >> Enfin, à la nouvelle du retour d'exil de saint Hilaire, il rentre en Poitou.
On peut aussi penser que la première image de Martin qu'ont eu les Tourangeaux était celle d'un homme amené pratiquement de force, fatigué du voyage de Ligugé à Tours, aux vêtements quelque peu tiraillés et à la toilette, par le fait, négligée.
Evêque de Tours, saint Martin prend très à coeur ses nouvelles fonctions, mais il reste très fidèle à l'idéal monastique, préférant loger dans une cellule près de son église, plutôt que dans la domus ecclesiae. Véritable apôtre des Gaules, Martin voyage beaucoup, quitte fréquemment son diocèse, afin de poursuivre la lutte contre la paganisme parfois difficile à éradiquer, ou pour assister à des conciles ou synodes épiscopaux. Ses rapports avec les empereurs furent parfois difficiles, mais ceux-ci finirent toujours à admettre la supériorité de son pouvoir. Là encore, Sulpice Sévère nous raconte comment Martin en voyage chez les empereurs de Trèves, au bord de la Moselle, traitait avec ceux-ci d'égal à égal, ou pire encore les amenait à s'humilier devant la puissance divine qu'il représentait.
Martin meurt d'épuisement à Candes, le 11 novembre 397. Il est enseveli à Tours.
Tombeau de Saint Martin de Tours
Szent Màrton templom Szombathelyen
Pour en savoir plus : http://apotres.amour.free.fr/page4/martin.htm[/img]
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