Travelling Budapest-BerlinM.-N. T.. Publié le 14 février 2007Actualisé le 14 février 2007 : 10h47
LE CINÉMA hongrois est très présent à la Berlinale cette année avec un hommage - en cinq longs métrages et un court - à la réalisatrice Màrta Mészàros, qui reçoit l'ours d'or pour sa carrière. Il l'était déjà à Cannes l'an dernier - avec deux films remarqués, Taxidermia de György Pàlfi et White Palms de Szabolcs Hajdù - et aux European Awards 2006, avec le prix UIP à Before Dawn de Bàlint Kenyeres.
« Notre production est en train de retrouver un niveau international », se félicite Éva Vezér, directrice de Magyar Filmunio, qui vient d'accueillir professionnels et public à Budapest pour la 38e Semaine du cinéma hongrois, juste avant le festival de Berlin. Un panorama de la production annuelle, particulièrement abondante en 2006, avec une trentaine de longs métrages.
C'est que 2006 a été l'année de la commémoration de la révolution de 1956. Le cinéma a bénéficié d'un fonds additionnel pour rappeler ces événements qui restent très présents dans la mémoire magyare. Plusieurs films de fiction les ont mis en scène, comme Les Gamins de Budakeszi de Pàl Erdőss ou Mansfeld d'Andor Szilágyi, histoire vraie d'un adolescent irréductible qui sera exécuté. Le plus spectaculaire, Children of Glory de Krisztina Goda, qui mêle Jeux olympiques et révolution à travers la rencontre d'un champion de water-polo et d'une étudiante, a été un des grands succès publics (plus de 400 000 spectateurs) et fait l'objet d'une projection spéciale à Berlin.
1956 a également inspiré de nombreux documentaires, parmi lesquels il faut citer Le Visage de la révolution : à la recherche d'une fille de Budapest, coproduit par Jean-Pierre Jeunet. Le réalisateur, Attila Kékesi, est parti d'une photo célèbre de Paris Match pour mener l'enquête sur la jeune inconnue devenue par la force de l'image une héroïne de la révolte hongroise.
Trois générations de réalisateurs
La 38e édition du cinéma hongrois a montré à l'oeuvre trois générations de réalisateurs. Les grands anciens comme Miklós Jancsó, Pál Sándor ou Judith Elek, signent des divertissements d'auteur à la poésie fantasque. Dans la génération intermédiaire, János Szász fait figure de maître, et son nouveau film, Ópium, qui explore les relations troubles d'un psychiatre des années 1910 et de sa patiente graphomane, se retrouve au palmarès. Tout comme Iszka's Journey de Csaba Bollok, sur les enfants des rues, un des films sélectionnés à Berlin avec Men in the Nude de Károly Esztergályos. Et une nouvelle vague apparaît avec des cinéastes comme Györgyi Pálfi ou Ágnes Kocsis (Fresh Air).
Si le public marche surtout aux comédies faciles comme SOS Love ou aux drames sentimentaux comme Lora, il y a aussi en Hongrie un solide circuit art et essai. Et si la fréquentation générale décroît, comme partout, la fréquentation des films magyars est en hausse. La Hongrie est maintenant en quête de coproductions et de débouchés internationaux. Le lancement des nouveaux studios Korda (en souvenir du grand producteur Alexandre Korda, qui a fait les beaux jours du cinéma anglais), répond à cette ambition. Le cinéma hongrois se met à l'heure de la mondialisation.
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