pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: La crise financière 13.10.08 16:34 | |
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La Hongrie est particulièrement chahutée par la crise financière. La devise nationale hongroise avait perdu environ 10% de sa valeur en 24 heures, jeudi dernier, avant de continuer à céder du terrain vendredi. Les analystes expliquent cette chute par une fuite de capitaux provoquée par un mouvement de panique de certains investisseurs. (Source AFP)
Dans la presse aujourd'hui:
La crise et l'Europe de l'Est
Article du "Point" Lundi 13 octobre
La crise malmène les économies d'Europe de l'Est
Les marchés d'Europe de l'Est ont suivi lundi la remontée des places ouest-européennes, mais leurs difficultés financières persistantes ont poussé le FMI à proposer son aide à la Hongrie et alimentent les doutes sur le projet de la Pologne d'adopter l'euro en 2012.
La crise financière a rendu criante la vulnérabilité de ces économies en développement et imposé plus de réalisme et de prudence à leurs dirigeants.
La Hongrie subit de plein fouet les effets de la crise financière parce qu'elle dispose d'une des économies les plus fragiles d'Europe, caractérisée par des déficits élevés, et qu'elle dépend largement des investissements extérieurs.
Toutefois, Budapest ne fera appel au Fonds monétaire international qu'en dernier recours, a déclaré lundi le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany, tout en soulignant que l'offre du FMI était en mesure de stimuler la confiance en l'économie nationale.
"Nous avons besoin de cette offre afin que ceux qui nous attaquent voient que nous avons des alliés puissants et que la Hongrie n'est pas seule. C'est une solution de dernier recours", a déclaré Gyurcsany.
RÉDUIRE LE DÉFICIT
Lundi, l'Union européenne a annoncé que le FMI était prêt à offrir à la Hongrie une assistance financière et technique.
"Le Conseil et la Commission suivent avec attention la situation et soutiennent les efforts de la Hongrie pour faire face aux défis actuels", est-il écrit dans un communiqué conjoint de la présidence du Conseil Ecofin.
"En particulier, l'Ecofin accueille favorablement la disponibilité du FMI à apporter son assistance technique et financière selon les besoins qu'aurait la Hongrie, afin de soutenir la confiance et la stabilité, et d'aider à conforter les politiques d'ajustement qui ont été mises en oeuvre par les autorités hongroises."
Afin d'atténuer ces difficultés, Budapest a annoncé vouloir contenir son déficit budgétaire à 3,4% du PIB cette année au lieu de 3,8% comme c'était envisagé précédemment. Ce déficit devra passer à 2,9% l'année prochaine.
"Nous nous engageons à utiliser tous les instruments disponibles pour soutenir la Hongrie dans la conduite de son économie pendant cette période difficile", indique le message de l'Ecofin.
Le gouverneur de la banque centrale polonaise a quant à lui estimé que la crise justifiait une réévaluation du programme gouvernemental de passage à l'euro pour 2012. Selon de nombreux économistes, cet objectif est d'ores et déjà irréaliste.
"La situation actuelle incite à repenser notre date d'entrée dans la zone euro. Nous devrions attendre la fin de la crise financière mondiale pour entrer dans le mécanisme de change ERM-2", a déclaré Slawomir Skrzypek dans une interview au quotidien Rzeczpospolita.
De même, le ministre tchèque des Finances, Miroslav Kalousek, a fait part de ses réserves quant à la date d'entrée de son pays dans l'eurozone, pour laquelle Prague n'a pas encore fixé d'objectif.
"Alors que nous entendons de nombreux pays de la zone euro dire que le Pacte de croissance et de stabilité ne doit pas être essentiel pour eux, je réévalue prudemment la date de notre entrée dans l'eurozone", a déclaré Kalousek.
Version française Nicolas Delame et Gregory Schwartz
Article du Népszabadság
Un article du "monde" mardi 14 octobre
L'Europe de l'Est est particulièrement en danger
La crise de liquidité généralisée fragilise tout particulièrement les pays d'Europe de l'Est. Leur vitalité économique et leur équilibre financier sont mis en péril, mais surtout ils n'ont aucune expérience de ce genre de situation. Dans les années 1970, ils étaient protégés des aléas du marché par le rideau de fer. Aujourd'hui, certains d'entre eux pourraient prendre des mesures inappropriées et plonger dans l'instabilité politique.
Les pays de l'Est ont souvent une balance des paiements déficitaire. Ce n'est pas étonnant, puisqu'ils attirent massivement les capitaux étrangers. La croissance y est très dynamique, la main-d'oeuvre est plutôt bon marché et il y est facile d'exporter vers les pays développés de l'Union Européenne (UE). Mais en cas de crise du crédit et de récession économique, ces flux faiblissent, voire s'inversent. L'irrigation financière peut s'interrompre brutalement.
Tous les pays ne présentent pas le même degré de fragilité. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont rapidement modernisé leur économie et jouissent maintenant d'un niveau de vie élevé. Le déficit de leur balance des paiements, qui atteint 10 % du PNB, reste cependant très lourd. C'est aussi le cas de la Bulgarie et de la Roumanie, des pays récemment entrés dans l'UE qui sont, eux, pauvres et mal gérés. A l'opposé, en Pologne, en Slovénie et en République tchèque, le déficit des paiements est réduit et les gouvernements ont mieux compris la logique de l'économie de marché.
La Hongrie et la Slovaquie se situent entre ces deux extrêmes : le déficit des paiements reste modéré, mais des dirigeants populistes y pratiquent des politiques incohérentes. La Hongrie n'ayant pas réussi à maîtriser la dépense publique, elle cumule déficit budgétaire et déficit des paiements. La Slovaquie, elle, a réévalué sa monnaie par deux fois au cours des dernières années, pour profiter plus tôt des effets bénéfiques d'un niveau de vie proche de celui de l'UE.
La crise mondiale du crédit est une menace pour la croissance et l'accès au financement de l'Europe de l'Est. Handicapée de surcroît par une balance des paiements négative ainsi que par un climat de populisme et d'instabilité, elle n'a jamais connu de situation aussi précaire depuis la chute du mur de Berlin en 1989. Il faut y gérer la crise en finesse, pour éviter le désastre économique et l'insolvabilité.
(Traduction de Christine Lahuec.) | |
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