pipacs Admin
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| Sujet: Berlinale 2012 19.02.12 15:44 | |
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Cette année le cinéaste hongrois Bence Fliegauf a obtenu le Grand Prix du jury/'Ours d'argent pour le drame Csak a Szél (Juste le vent), une évocation des massacres envers la communauté rom en Hongrie.
Suite aux attaques perpétrées contre des membres de leur communauté en Hongrie, une femme Rom vit dans la peur, avec son père et ses enfants. Elle aimerait partir avec eux, pour rejoindre son compagnon, installé au Canada.
Synopsis Une famille roumaine a été assassinée dans un village hongrois. Le ou les coupables se sont échappés et personne ne veut dire qui ils sont. Pour une famille roumaine vivant tout près, c'est la confirmation de leurs peurs enfouies. Au Canada, le responsable de la famille décide que sa famille, femme, enfants, père, doit venir le rejoindre. Dans la peur du racisme et entouré par des gens silencieux, la famille tente de passer une journée normale. Mais à la nuit tombée, la peur les gagne, ils rapprochent leur lits mais il est illusoire de penser échapper à la folie des hommes.
Critique Arte Avec Just the wind, le cinéaste hongrois Bence Fliegauf réalise un film politique fort parce qu'effroyable et, hélas, réel. Les assassinats de familles tsiganes lors d'expéditions nocturnes par des milices font en effet l'actualité de la Hongrie actuelle. La cause principale de ces actes barbares : le ressentiment d'une partie de la population hongroise sans ressource, contre une communauté jugée assistée.
Pour relater ce sentiment exarcerbé, tendu, délétère, Flieghauf filme pratiquement en permanence à quelques centimètres de chaque personnage comme une menace sans fin et plaquée, une impossibilité de s'échapper. Tournée en été, la sensation de chaleur ne peut exhaler que de l'étouffement, comme une métaphore des tsiganes qui s'accordent à peine le droit de respirer tant leur peur de se faire remarquer et assassiner est palpable. Mais ce qui intéresse surtout Fliegauf est de montrer l'état de délitement, la déliquescence intense de son pays, où personne ne tente plus de construire quoi que ce soit : la police ne fait que constater, la communauté tsigane semble s'enfoncer dans des endroits de survivance démolis, les Hongrois restent dans l'envie. De ce constat a priori sans espoir, il émane cependant une certaine puissance : celle de la dénonciation, de la prise de conscience indispensable pour mettre un terme à cette barbarie. Virginie Apiou
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Entretien avec le réalisateur
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