Le festival PALEO en Suisse ( à Nyon, entre genève et Lausanne ) consacre sa scène
Village du monde aux musiques d'
Europe Orientale cette année : treize formations musicales viennent parader sur la scène réservée exclusivement aux" sonorités d’ailleurs" depuis 2003.
Des Balkans à la Mer Noire, le voyage s’annonce contrasté. Entre tradition et urbanité, entre mélancolie et rock explosif, des voix et des trompettes vont faire exploser les clichés les plus séculaires par leur regard contemporain. Les violons des Taraf de Haïdouks nous emmènent dans la joyeuse cacophonie des villages tziganes. Les samplers de Shantel accompagné du Bucovina Club Orkestar nous conduisent dans les ambiances des clubs les plus branchés du moment. La voix d’Esma Redzepova nous transporte au royaume des Gitans. Et les tubas ventripotents du Kocani Orkestar garantissent le mariage le plus festif que la Macédoine n’ait jamais connu. De la Pologne à la Roumanie, de la Hongrie à la Serbie, du cœur des Balkans au centre des métropoles du monde, les musiciens du Village du Monde parcourent un territoire infini. Comme si l’Europe Orientale ne connaissait aucune frontière.Le journal le temps consacre un article au groupe Roumain qui ouvre aujourd' hui le festival.
Le Taraf de Haïdouks, littéralement "orchestre des bandits sans vice", est né d'un voyage. Celui de deux Belges, les patrons du label Crammed. L'un des deux, le plus fou, finira marié à une fille du village de Clejani, à 60 kilomètres de Bucarest. Atterris en Roumanie quelques mois après la mise en bière du couple Ceausescu, en 1990, les producteurs tombent sur ce bled défiguré, 300 musiciens pour 3000 habitants; et sur les restes des tentatives avortées du dictateur de raser la campagne pour la remplacer par de petits HLM pré-lézardés. Clejani est d'une tristesse tzigane. Lancinante, pas sublimée du tout, mais enterrée vaillamment sous une averse de notes. Les Tarafs étaient des bandes de brigands aux grands coeurs, mus par un code d'honneur, qui sillonnaient les balkans et celui de Haïdouk était le plus célèbre.
Avec leurs "tronches " hors du temps, leurs dégaines que l'on devine pleines d'histoires, le "Taraf de Haïdouks" est une des formations les plus connues de musique tsigane roumaine. Une musique qui déborde de vie, de rires, de sanglots et de bagarres à coups de poing. De l'authentique, du "pas trafiqué" qui a superbement illustré le film
"Latcho Drom".( Ils sont aussi copains avec Johnny Depp...)
Le groupe est composé d'une douzaine de
lautari (chanteurs et musiciens traditionnels) dont les âges s'échelonnent de 25 à 78 ans. Tous sont originaires de Clejani. Un beau jour de 1990, Michel Winter et Stéphane Karo, les deux belges en goguette, découvrent ce Taraf et tombent sous le charme. Ils organisent alors toute une série de concerts en Belgique et réussissent à intéresser une maison de disques. A partir de là, tout s'enchaîne. Le public est emballé par ce tourbillon tsigane de musique et de vie, Stephan Eicher les invite à partager la scène du Printemps de Bourges avec lui, Yehudi Menuhin les invite à participer à l'émission télévisée "La Marche du Siècle", le couturier Yohji Yamamoto leur fait jouer les mannequins lors d'un défilé à Bercy en janvier 1999, ils jouent au Royal Festival Hall de Londres... et Arte leur consacre un superbe documentaire de 52 minutes. Mais la gloire ne monte pas à la tête de ceux que le journal "The Independent" qualifiait de "most extraordinary Gypsie Band in the world !". Le Taraf de Haïdouks a fort à faire à Clejani, ce petit village roumain plein d'irréductibles toujours prêts à faire la fête, à chanter, à danser, jusqu'au moment où l'aube ramène les fêtards titubant vers leurs lits tandis que le soleil se lève sur la boue et la brume.
Le groupe sur
http://www.divanoprod.com/ViewPage.aspxdes photos, de belles photos ! des videos...tout sur le groupe sur le site de leur maison de production, qui manage aussi le Kocani orkestar
l' article Letemps
http://www.letemps.ch/template/culture.asp?page=10&article=185763
Le Village du Monde accueille stars, comètes et jeunes soleils d'Orient.
Arnaud Robert
Il faudra forcément rendre visite, s'ils ne défilent pas devant les stands de riz vietnamien, au Koçani Orkestar (le 18 et le 19 juillet)(21-07-06 - à Rochefort (17)07-08-06 - à Sete (34)14-08-06 - à La Petite Pierre (67)22-08-06 - à Huy (99)06-10-06 à Choisy Le Roi (94)). Amie du Taraf, avec lequel elle a enregistré, cette fanfare macédonienne frise elle aussi le réalisme magique. Un pays auquel la Grèce a refusé son nom, une ville où les maisons restent en perpétuelle construction par peur de payer l'impôt, un orchestre rival dans le quartier d'à côté qui porte le même nom et joue la même musique. Koçani est un mythe de la trompette percée et de l'accordéon à rebours, dont les alcools rugueux ne suffisent pas à expliquer l'éloquence.
Cortège de divas castafieuses (Esma Redzepova), de Hongrois gouailleurs (Romano Drom) et de rouleurs moins connus (l'extraordinaire Fanfare Savale de Roumanie), ce Village du Monde est surtout prétexte à une vraie escale musicale entre deux concerts bruyants sur les autres scènes. On anticipe déjà le triomphe de Gogol Bordello, ensemble urkraino-américain, de punk gitan et de cabaret fauve. Ou alors, celui du Boban Markovic Orkestar, institution serbe au déhanché forain et aux lumières de cave détrempée.
Sinon, du côté des confirmés, Goran Bregovic, après avoir animé les pellicules de Kusturica, revient à sa faconde syncopée et rockeuse (Grande Scène, le 20). voir aussi
https://centraleasteurope.1fr1.net/viewtopic.forum?t=702 sur
BregovicKorani Orkestar
Originaire de Macédoine, le KOCANI ORKESTAR mixe rythmes turcs, bulgares et solos orientaux, pour une fête sonore authentique, frénétique et pleine d'émotion.
"À la fois kitsch et jazzy, avec une frénésie flamboyante qui redonnerait le moral à une armée de déprimés!” Eliane Azoulay - Télérama
"Kocani joue et chante la musique comme on aime la vivre là-bas, dans les mariages tsiganes, frénétique et débridée, insolente de liberté.”
Virgin Megapresse
Esma Redzepova
C' est une figure emblématique de la communauté rom de Macédoine. Née à Skopje, où son père était cireur de chaussures, elle se produit dès son plus jeune âge, notamment dans le cadre familial. Elle n'a que quatorze ans lorsque Stevo Teodosievski la découvre, à l'occasion d'un concours de jeunes talents. Compositeur et arrangeur, il obtient de ses parents d'emmener la jeune fille à Belgrade, où il l'épouse. Après la mort de Stevo, elle poursuit sa carrière, chantant les bonheurs et les malheurs de la vie errante des Roms, ou la passion amoureuse tour à tour source de désespoir ou de félicité. Sa voix rauque et déchirante, à la brûlante ferveur, soutenue par le timbre plaintif des cuivres, lui a valu le surnom de "Reine des Tziganes".
écouter un extraitsource http://www.accords-croises.com/fr/artistes.asp?artiste=13
Romano Drom
Romano Drom s'est formé autour d'un père et de son fils. Ils sillonnent les routes avec leurs compagnons emportant avec eux l'univers des tsiganes
olah de Hongrie. Romano Drom , en romani, "la route tsigane", personnifie le cheminement d'une culture d'une génération à l'autre. La continuation de la tradition orale et de la langue maternelle soutenue par une orchestration actuelle dans laquelle, aux côtés de la cruche et des cuillers, la guitare prend une place de plus en plus importante, s'accompagnant d'une contrebasse ou d'un accordéon.
Les Oláhs (ils se nomment eux-memes ainsi) sont des roms issus de la Roumanie actuelle, et plus particulierement
de la Valachie. Ils exerçaient traditionnellement des métiers aussi divers que l'élevage, la vente de chevaux (Lovars) et le colportage (Tsollars), autant de spécificité qui donnent leur nom a des "corporations" tres importantes. Ayant vécu pendant longtemps en marge de la société, ils ont créé leur propre musique, essentiellement vocale et percussive, à la fois originale, mais également mêlée d'influences diverses. Nous sommes donc bien loin de l'imagerie des violons tziganes à boutons dorés, des orchestres interprétant une musique de divertissement
Mis à part quelques ustensiles ménagers comme la cruche en fer, les cuillers en bois, le pétrin ou tout autre accessoire de percussion,
ils n'utilisent pas d'instruments. L'outil primordial est la voix. A côté des chants mélodiques, leur spécificité est l'imitation des basses avec la bouche. Le szájbögözés et le pergetés (roulements, onomatopées ou bouts de phrases utilisées dans les airs de danse) remplacent les instruments de musique.
Depuis les années 60 les jeunes tsiganes introduisent la guitare, parfois la mandoline ou le tambura, empruntées à la musique des Balkans, afin d'apporter des éléments mélodiques.
12-08-06 -à Budapest (99)15-11-06 à Nantes (44)
Le site de Romano Drom
http://www.romanodrom.com/fra_index_1024.htmlLa fanfare Savale
Issue d’un village de Roumanie qui ne compte pas plus de 200 habitants, la FANFARE SAVALE constitue l’élément central du village, puisque toute la ville, de 3 ans à 77 ans, participe à une même activité : la musique.
Gogol Bordello
Eugène Hutz arrive aux Etats-Unis après un périple de sept années à travers l’Europe de l’Est, migration dûe aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl. Il s’installe à New York en 1996 et y fonde Gogol Bordello, en référence à l’auteur russe Nikolaï Gogol. Le groupe acquiert très rapidement une reconnaissance artistique en partie dûe à leur conception spécifique du punk alliant musique traditionnelle orientale et musique moderne
Le site du groupe et les dates de leur tournée http://www.gogolbordello.com/home/Pour les inconditionnels de Kusturica, les fans d'Underground, le Boban Markovic Orkestar ne vous est sûrement pas inconnu. Ces trompettes aux rythmes entêtants que l'on entend tout au long du film d'Emir Kusturica, c'est l'œuvre de cette fanfare serbo-yougoslave.
Les écouter ET les voir en concert c'est ici http://www.musicballkan.com/boban_markovic_orkestar.htmBoban Mrkovit Orkestar
05-08-06 - à Brugge (99) 09-08-06 -à Budapest (99)
Paléo Festival de Nyon. Jusqu'au 23juillet. C'est COMPLET !
le site du festival
http://www.paleo.ch/