Amnesty International a lancé, jeudi 20 juillet, à Londres, une campagne destinée à dénoncer le rôle des grandes entreprises spécialisées dans les technologies Internet dans la répression de la liberté d'expression en Chine. "Yahoo!, Microsoft et Google ont facilité la censure de la Chine sur le Net ou s'en sont faits complices", a déclaré Kate Allen, directrice d'Amnesty pour la Grande-Bretagne.
L'organisation de défense des droits humains demande à ces entreprises de rendre publics les engagements qu'ils auraient pris vis-à-vis des autorités politiques ou policières chinoises, et de révéler les listes de mots-clés qu'ils auraient d'eux-mêmes bannis des sites et des blogs utilisant leurs technologies. Ces entreprises doivent élaborer une politique claire en matière de droits humains, a affirmé Amnesty International.
"DE GRAVES CONSÉQUENCES"
Selon Amnesty, les actions de Yahoo!, en particulier, ont eu "de graves conséquences pour les personnes affectées", dont "au moins deux ont été condamnées à de longues peines de prison". Il s'agit d'"une violation des principes largement reconnus sur les droits de l'homme", dénonce Amnesty.
"Ils affirment qu'ils obéissent aux lois locales, mais en fait, ils succombent à la pression politique", a estimé Kate Allen. Dans cette optique, l'ONG publie huit recommandations à destination de Yahoo!, Microsoft, Google et des autres acteurs de l'Internet en Chine. Elle leur demande notamment d'être "transparents concernant leur processus de filtrage (...) en rendant publics les mots et phrases qui sont filtrés, et comment ces mots sont choisis".
AFP 20 07 2006