La Transnistrie vote à 97,1% pour le rattachement à la Russie
Sans surprise, les quelque 400 000 électeurs du territoire séparatiste de Transnistrie, en Moldavie, ont voté dimanche à 97,1% en faveur du rattachement à la Russie (nos éditions des 16-17 septembre). Ce référendum, organisé par le régime d'Igor Smirnov avec l'appui du Kremlin, sans expression pluraliste, a été qualifié de «farce» par le gouvernement moldave et n'a été reconnu par aucune organisation internationale. Serguei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a pour sa part qualifié hier le référendum de «démocratique» et d'«ouvert». Il a invité à la reprise des pourparlers entre la Transnistrie et la Moldavie. Moscou ne reconnaît pas officiellement cette «république» de 4 000 km2, «indépendante» depuis 1990, mais la soutient politiquement et financièrement. En outre, la Russie accorde régulièrement des passeports russes aux citoyens de Transnistrie, dont un tiers se réclame de la nationalité russe. Les dirigeants de Tiraspol ambitionnent de transformer la Transnistrie en enclave russe, distante de 600 km de la Russie, à l'image de Kaliningrad, territoire situé entre la Lituanie et la Pologne. Ils souhaitent ouvrir une liaison aérienne directe avec Moscou (malgré l'absence d'aéroport civil) et adopter le rouble russe. Pour l'Union européenne et l'OSCE qui supervise le cessez-le-feu depuis la guerre de 1992, le référendum compliquera la reprise de pourparlers, mais ne saurait remettre en cause l'intégrité territoriale de la Moldavie.