un article de 4 Juillet, mais toujours d'actualité, selon mon humble avis
La coopération franco-germano-polonaise : le Triangle de Weimar
par Pauline Joris sur La Nouvelle Europe
L'événement est un non-événement. Un porte-parole du gouvernement allemand a annoncé dimanche soir 2 juillet, que le sommet des chefs d'États Français, Polonais et de la chancelière allemande de ce lundi 3 juillet était annulé. Le président Lech Kaczynski, en effet, était souffrant et a préféré annulé. Cette rencontre aurait été la 7ème du genre. Les chefs d'État français, polonais et allemands, mais aussi d'autres ministres, ont pris l'habitude de ces rencontres tri-partites. Cette coopération s'appelle le "Triangle de Weimar"; elle a débuté il y a 15 ans, en août 1991, à l'initiative des ministres des affaires étrangères des 3 pays (H. Genscher, R. Dumas et K. Skubiszewski).
L'objectif, en 1991, était alors que la réconciliation franco-allemande inspire les relations entre l'Allemagne et la Pologne. Avec le temps, le triangle de Weimar est devenu un instrument de politique européenne, pour préparer puis aider à accomplir l'adhésion du plus important des dix nouveaux États membres.
Comme bien souvent en relations internationales, la bonne collaboration du triangle de Weimar dépend d'autres enjeux internationaux. Ainsi, quand Jacques Chirac, en pleine crise sur l'Irak en 2003, trouve la fidélité atlantiste de certains futurs États membres déplacée, ses paroles ("Ils auraient mieux fait de se taire ") refroidissent de manière glaciale la coopération tri-partite…
La période actuelle est à peine plus détendu. Le président Kaczynski, alors au pouvoir depuis moins de 2 mois a demandé une redéfinition plus précise du triangle de Weimar lors de sa visite officielle en France en février 2006. Et la décision du gouvernement de Madame Merkel de construire un gazoduc partant de la Russie vers l'Allemagne en passant sous la Baltique, mettant Varsovie sous dépendance énergétique de Moscou, n'est sans doute pas non plus complètement étrangère à l'annulation du président conservateur polonais…
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toujours a propos de la relation privilegié avec la Russie de l'ouest, les propos des deux jeunes Lituaniens* qui reflettent celles des nombreux de leurs compatriotes:
"Tous deux regrettent cependant l’absence d’union politique, ce qui a notamment pour conséquence que ni la France ni l’Allemagne ne pourraient garantir la sécurité d’un pays comme la Lituanie, en particulier au regard de la Russie. Ces deux grands sont prêts à devenir « les meilleurs amis de la Russie », quitte à ce que cela porte préjudice aux pays dépendants énergétiquement du régime de Poutine. Cette attitude ne les engage pas à se sentir parties intégrantes de l’Union européenne. Avec pour seul objectif celui de l’économie, les anciens perdent le sens de l’unité. Pourtant, un projet comme celui du gazoduc (germano-russe) au fond de la mer Baltique n’a pas une portée seulement économique, « c’est aussi une histoire de sécurité, on l’a vu récemment avec la Géorgie, sur qui la Russie a exercé un chantage énergétique ». (Audrius)
Si la Russie venait à faire de même avec la Lituanie, ils doutent que les pays occidentaux comme la France ou l’Allemagne les soutiendront, « preuve qu’il n’existe pas de véritable solidarité européenne ». Avec la règle de l’unanimité toujours en vigueur dans les décisions européennes, il n’y a pas d’avancée possible, et la Lituanie ne pourra jamais devenir un véritable acteur dans ces conditions. "
reportage par Sarah Le Blé
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*Ramune Zvirblyte, du Cercle Lituanien des Etudiants francophones et Audrius Poviliūnas, directeur du centre de projets de l’université Romeris de Vilnius.
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