Résistance anti fasciste
Contexte :
En 1939 un État indépendant slovaque, satellite de l’ Allemagne, dirigé par Mgr Tiso est créé suite aux pressions de Hitler qui menace de donner la Slovaquie aux Hongrois( accords de Munich )La République slovaque se place aussitôt sous la protection du Toisième Reich et met en œuvre la politique hitlérienne. À la veille de la Seconde guerre mondiale, à la suite des
accords de Munich (septembre 1938), la Tchécoslovaquie, État créé en 1918, fut dépecée et démantelée : une grande partie du territoire tchèque, notamment les Sudètes, en grande partie peuplé de germanophones, fut rattachée au Reich tandis que la
Slovaquie proclamait son “indépendance” le 14 mars 1939. À la déclaration de guerre, au début de septembre 1939, le gouvernement slovaque dirigé par
Joseph Tiso, largement à la botte de l’Allemagne nazie, avait à son tour déclaré la guerre à la Pologne, à l’Angleterre et à la France.
Comme en France sous le régime de Vichy au début, une grande partie de la population slovaque accepta passivement cette situation qui lui permettait de se dégager de la tutelle tchèque, d’éviter une occupation par l’armée allemande ou une annexion par la Hongrie et qui assurait même certains avantages économiques, au moins durant les deux premières années du conflit mondial.
Mais la situation commença à changer avec l’attaque de l’URSS le 21 juin 1941. Complètement soumise à l’Allemagne sur le plan de sa politique extérieure, la Slovaquie fut obligée d’envoyer plusieurs divisions combattre sur le front de l’Est.
Une certaine solidarité slave fit évoluer l’opinion peu à peu en 1942-1943 tandis que s’écroulait le mythe de l’invincibilité allemande (la nouvelle de la chute de Stalingrad le 2 février 1943 y contribua), le régime de Tiso fut de plus en plus isolé par rapport à la population et la
résistance intérieure devint de plus en plus active, malgré de nombreuses arrestations.
Un mouvement de partisans commença à s’organiser dans diverses régions montagneuses du pays.
Un Conseil national slovaque, qui rassemble plusieurs groupes de résistance - agrariens, indépendants, communistes et socialistes - est créé en décembre 1943 dans le but de préparer un soulèvement.
Les résistants commencèrent à créer dans les diverses régions du pays un réseau de comités clandestins, en liaison avec le gouvernement tchécoslovaque réfugié à Londres depuis 1940.
La résistance slovaque bénéficia de l’envoi de quelques instructeurs venus d’URSS qui furent parachutés dans les montagnes.
Il n’y avait pas eu jusque là de troupes allemandes stationnées en Slovaquie et le gouvernement fantoche de Joseph Tiso se révélait incapable de contrôler la situation.
Le mouvement prit bientôt une telle ampleur qu’il commença à devenir dangereux pour le Reich. Trois grandes villes, Cracovie, Budapest et Vienne, se trouvent à moins de 100 km chacune de la frontière slovaque et les communications entre la Pologne et la Hongrie se trouvaient réellement menacées.
Le haut commandement allemand décida le 28 août d’intervenir et, avec l’accord du gouvernement (de plus en plus fantoche) de Joseph Tiso, il résolut d’envoyer des troupes dans le pays y rétablir l’ordre.
Le soulèvement national slovaque éclata le
29 août 1944 à Banska Bystrica siège des organes suprêmes du soulèvement, mouvement commandé successivement par les généraux
Jan Golian et Rudolf Viest.Le 30 août 1944, la station de radio “Slovaquie libre” s’adressa à la nation et appela le peuple à résister aux Allemands qui pénétraient dans le pays.
En quelques jours, une armée forte de quelque 50 000 hommes, composée de nombreux éléments de la police et de l’armée slovaques, mais aussi renforcée par près de 15 000 partisans, dont des combattants de 24 nationalités différentes, parmi lesquels de nombreux déserteurs hongrois et des prisonniers de guerre français évadés commandés par un Breton de Saint-Malo, ,
Georges Barazer de Lannurien , ( le bataillon Foch) se forma et libéra une très grande partie du pays.
Toute la partie centrale autour de Banska Bystrica, soit une superficie équivalent à deux départements français, échappa au gouvernement de Bratislava et passa sous l’autorité de la résistance en septembre 1944.
Ce soulèvement, imposé par l’invasion militaire allemande, était cependant très prématuré, l’Armée Rouge était encore à plus de 200 km de la Slovaquie et se heurtait à une furieuse résistance allemande, la stratégie de ses généraux était d’ailleurs d’avancer au nord vers Varsovie et Berlin et au sud vers Budapest et Vienne et elle n’avait pas prévu d’agir en Tchécoslovaquie. Une brigade tchécoslovaque formée et entraînée en URSS fut cependant parachutée en centre Slovaquie à la fin de septembre.
Le général SS Berger obtint des renforts provenant de sept divisions, soit près de 45 000 hommes et entreprit d’écraser le soulèvement slovaque.
Après de violentes combats de chars et des attaques de l’aviation, l’armée allemande réussit à s’emparer d’Handlova, Turcianske, Martin et Telgart, puis, après un court répit, fin septembre, sur l’ordre personnel de Himmler, l’offensive allemande reprit avec l’appui d’autres formations SS envoyées en renfort.
La situation des insurgés ne tarda pas à devenir intenable.
À la fin octobre, le général Viest qui commandait l’insurrection, donna l’ordre à toutes les unités slovaques de se disperser dans les montagnes environantes, de passer dans la clandestinité ou de chercher à rejoindre l’armée soviétique. Ce soulèvement slovaque fut écrasé dans le sang au bout de quelques semaines, mais il obligea l’état-major allemand à engager 45 000 hommes et plus de 600 pièces d’artillerie, qui manquèrent de ce fait sur le front de l’est, face à l’Armée Rouge. En obligeant les Allemands à engager en Slovaquie près de 18 divisions au total,
le soulèvement slovaque contribua clairement à affaiblir la capacité militaire allemande. C’est pourquoi, alors que la Slovaquie aurait pu être traitée très durement après la fin de la guerre en tant que pays allié et complice de l’Allemagne nazie,
ce soulèvement national largement spontané qui rendit son honneur de la nation slovaque, lui valut une grande indulgence de la part des puissances alliées lors du règlement de la situation politique.
Une nouvelle insurrection spontanée allait se produire en Slovaquie le 1er mai 1945 et libérer la plus grande partie du pays avant même l’arrivée de l’Armée Rouge quelques jours plus tard...
Le soulèvement national slovaque mérite d’autant plus d’être mieux connu en France que
250 maquisards français y participèrent et que les Slovaques ne l’ont pas oublié.
Un monument érigé à
Strecno, entre Zilina et Martin, au nord-ouest du pays, rappelle le sacrifice des maquisards francais.
Ces maquisards étaient commandés par un Breton, Georges Barazer de Lannurien fils d’un général, lui-même saint-cyrien et officier de cavalerie, qui fut fait prisonnier en 1940, mais réussit s’évader de son camp en Silésie et à gagner les montagnes slovaques. Il regroupa et entraîna d’autres évadés français des camps de prisonnier allemands et son unité de partisans joua un rôle important dans les Carpates aux côtés des partisans slovaques. Georges Barazer de Lannurien devait être cité à l’ordre de l’armée par le général De Gaulle. Une stèle à Roscoff et une plaque commémorative à Saint-Malo rappellent le souvenir de ce Breton audacieux et courageux.
le général Lannurien
UN REPORTAGE SUR LE BATAILLON FOCH
29 aôut, jour férié en Slovaquie !
Un musée est dédié au Soulèvement National Slovaque à Banska Bystrica
(Pour situer : Banska Bystrica fait, de par sa position, partie des villes les mieux situées en Slovaquie. Elle se trouve dans son centre, à la limite du bassin Zvolenska, sur les deux rives de la rivière Hron, à la charnière de trois vastes chaînes de montagnes de Slovaquie centrale : Les Basses Tatra, la Grande Fatra, les Monts métallifères slovaques. L'axe de la région est formé par la vallée du Hron, appelée "Pohronie", s'étendant depuis le cours supérieur du Hron, à travers Banska Bystrica, vers Zvolen. Le relief de la région est considérablement découpé. Les eaux de ruissellement de la région sont évacuées par la rivière Hron. Les forêts, composées de nombreuses espèces rares de plantes et d'animaux, constituent les grandes richesses de la région.)
Múzeum Slovenského národného povstania SNP
Banská Bystrica,
mailto:muzeumsnp@isternet.sk
L'ouvrage est composé de deux sculptures excentrées. Dans l'espace qui les sépare, une salle avec le tombeau symbolique du Soldat Inconnu et la Flamme Eternelle. L'ouvrage se trouve dans la partie sud-est du centre historique de la ville. A l’intérieur se trouve le musée et dans le parc un musée en plein air d'armes de la seconde guerre mondiale. La place centrale de la ville s’ appelle « place du mouvement national slovaque »
Calendrier historique de la résistance antifasciste et du Soulèvement National Slovaque
dans la région de Banskà Bystrica du 1. janvier au 30 octobre1944
http://www.aots.com/sk/skbanska.htm
http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=175
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=1312