Borat. Le film

GLOD - ROUMANIE
Quelques rires, mais pas d'argent
15-11-2006 | 12h26
La Roumanie ne figure pas au nombre des arrêts prévus dans la tournée fictive de Borat, mais des villageois de la Roumanie sont furieux de voir que leurs rôles dans le film à succès du mois au box-office américain ne leur a valu que quelques rires, mais peu d’argent.

Niché au fond d’une étroite vallée du Sud de la Roumanie, le village de Glod a fait figure de village natal de Borat au Kazakhstan où, dans le film, des paysans habitent un château, des chevaux tirent les voitures et frères et sœurs s’échangent de langoureux baisers.
Comme bien des gens qui ont figuré dans ce film sur Borat Sagdiyev, - un journaliste de la télé candidement caustique de l’Asie centrale, voyageant à travers les États-Unis - les pauvres villageois se sentent floués.

«Nous voulons les poursuivre. Ils nous ont tournés au ridicule devant la planète entière», a dit Marin Marcel, un Gitan de 34 ans, qui avec ses voisins se mérite un maigre salaire en travaillant dans des carrières environnantes et en cueillant des fruits dans les forêts locales. «Ils nous ont enregistrés sans nous payer de l’argent!»

Derrière lui, une route d’asphalte trouée serpente le long de collines arides et de vieilles femmes transportent des fagots de bois, évitant gros camions, voitures tirées par des chevaux et vaches en liberté. De petites maisons ornées de vignes parsèment les bords de la route, quelques-unes sans eau courante.

Les villageois ont dit que le film, qui dépeint le Kazakhstan comme une nation de misogynes buveurs d’urine de cheval fermentée, ne peut qu’exacerber la discrimination dont ils font déjà l’objet en Roumanie et ternir l’image du pays à l’étranger.

Je viens de voir ce film, et je trouve quil est amusant, mais comme le dit larticle, il detruit beaucoup l'image des habitants de l'est. Je suppose que cest ce que les gens qui verront ce film penseront reellement.
Ceux qui sont en Roumanie, lieu ou le film a tourne, comment en parle t on? est ce que ce film va soritr en salle?

je vais revenir avec des opinions sur ce que j'ai vu (les 4 premiers minutes) et surtout lu.
Mais ce film qui imagine un kazakstan grotesque dans une village de mon pays n'est point si grave pour moi que la campagne antiroumaine et antibulgaire dans "The Sun" et d'autres quotidiens anglais, voir ici, campagne qui en fait usage de tout, même de tromperies.

Moi, je connais "bien" Glod, j'y passe très souvent, quand je vais de Comarnic à Pucioasà ! Glod, c'est un hameau au nord de Moroeni, étalé des deux côtés de la route71, qui mène de Sinaia à Târgovişte.
Les Rroms de Glod extraient des pierres, les taillent, les rangent au bord de la route en tas minucieusement arrangés ! C'est un spectacle étonnant. Dans le lit de la Ialomicioara, les hommes extraient les pierres, les pieds dans l'eau. Les charrettes font la navette.
Les maisons sont souvent des bâtisses pauvres, joliment colorées, mais des maisons plus confortables commencent à s'élever.
Le long de la route, plein de gens, des vieux qui discutent, des femmes qui ramènent du bois, des enfants qui jouent sur la route, la vie... Cette route "leur appartient", c'est l'axe vital du village, et il vaut mieux rouler très lentement ! J'aime Glod !

Cliquez ici pour voir le reportage de Jean-Paul Guilloteau dans le village de Glod.

Le village qui ne rit pas de Borat

Il n'y a pas si longtemps, quand Paulina Solomon, 46 ans, s'en allait sur les marchés des environs pour écouler ses paniers, elle pouvait encore en repartir la tête haute, et avec quelques billets en poche, juste assez pour nourrir ses cinq enfants, ses quatre neveux et la jument Rodica. Depuis le passage du typhon Borat, le film qui a fait exploser le box-office américain (100 millions de dollars de recette) et le village roumain de Glod (1 600 habitants), Paulina remballe ses paniers en courant. «Je ne peux pas faire un pas dans le village voisin sans qu'on me traite de prostituée ou de dépravée. J'ai honte, je n'en peux plus!»

Paulina est au bord de la crise de nerfs, comme la nuée de villageois massés autour d'elle. Tout ça pour un film sur le… Kazakhstan tourné, Dieu sait pourquoi, ici, au fin fond de la Roumanie, aux marches des Carpates.

A l'été 2005, cette communauté tsigane a vu débarquer une armée de voitures et de caméras estampillées «USA». «On ne nous a rien expliqué, proteste Carmen. On croyait que c'était un documentaire sur les pauvres.» En fait, Borat est un road-movie qui met en scène un journaliste arriéré, antisémite et érotomane, jouant sur le choc des cultures pour critiquer la société américaine. Glod y figure son sympathique village natal (au Kazakhstan, donc), peuplé de simplets hirsutes et de sacs à bière. Bien sûr, c'est du quatorzième degré. Seulement, à Glod, quand on a la boue - dans tous les sens du terme, puisque «glod» signifie justement «boue» - qui colle aux semelles toute la journée, on a du mal à se faire à de telles subtilités.

La production voulait un casting de misère. C'en est un. Sur une table qui menace de s'écrouler, dans une cour marécageuse, une vieille femme est allongée sur le flanc: «Ils m'ont promis de l'argent pour me filmer!» hurle-t-elle. Simona, une voisine, tient à faire visiter la bauge des cochons: «Ici, ils ont filmé deux jumeaux, ils leur ont mis des masques, comme des singes.» Dans l'unique pièce au sol de terre battue, où elle vit avec sa fille et son beau-fils, Paraschiva Stoian est repliée sur son lit. Entre deux accès de toux, cette vieille femme au sourire édenté explique comment elle a joué la mère de Borat: «Un jour, les Américains m'ont emmenée dans un motel, ils m'ont mis des poches en silicone sur la poitrine. Pour une semaine, j'ai reçu 1 million de lei [moins de 30 euros]. Et j'ai été ridiculisée.»

Un avocat américain connu pour avoir fait condamner les banques suisses à indemniser des victimes de l'Holocauste a pris l'affaire en main. Il pilote l'équipe internationale des défenseurs du village.

A ce jour, trois habitants ont porté plainte: Nicolae Staisu, le chef de la communauté tsigane; Spiridon Ciorodea («Il est soudeur et le film le fait passer pour un gynécologue», souffle un voisin, outré); et enfin Nicolae Tudorashe. Lui, c'est son moignon, auquel on a attaché un jouet en plastique suggérant un pénis, qui lui pose un problème. 4 euros, la farce.

Aucun des trois plaignants ne veut plus parler de l'affaire. Pas plus que le vice-maire, qui a désormais des cartes de visite de journalistes plein les poches. «Si je veux, je peux aller partout dans le monde», commente-t-il, agacé… «C'est déjà dur d'être pauvres, conclut Paulina, très digne. Si, en plus, on nous fait passer pour des cons, c'est trop.»

pour compléter voilà un autre article lu dans "le courrier des balkans"
http://balkans.courriers.info/article7434.html

J'ai vu ce film et en allant au ciné, je m'attendais davantage à voir une version moins propre de "Chat Noir Chat Blanc" que "Les 11 Commandements" de Mickael Youn version plus que trash (et ce n'est pas peu dire !).

C'est honteux de trainer un peuple dans la boue de la sorte.

On connait mais on n'estime jamais assez le pouvoir des médias, souvent utilisés à mauvais escient à mon grand regret d'ailleurs.

Merci pour vos articles.

A moins qu'il y ait plusieurs Glod en Roumanie, moi j'ai passé quelques heures à Glod en juillet 2004.
D'ailleurs ma photo en avatar a été prise sur le chemin entre Poienile Izei et Glod !

iubito a écrit:

A moins qu'il y ait plusieurs Glod en Roumanie, moi j'ai passé quelques heures à Glod en juillet 2004.
D'ailleurs ma photo en avatar a été prise sur le chemin entre Poienile Izei et Glod !

Non, Iubi, ton glod est au nord du pays, en Maramures, or ce glod a l'air de se trouver au nord de Bucarest.

PS: superbe, la photo

olahus a écrit:

Maramures

Dis, Olahus (pour que je ne meurs pas idiote...)

Maramures est en Transylvanie? Et si la réponse est affirmative, est-ce que c'est Màramaros (ou Màramarossziget en hongrois??
Je suppose que ce lieu se trouve au bord du Maros ??

Merci de me répondre rapidement, autrement - vue ma curiosité insatiable - je dois chercher tout ça sur , et comme tu sais,

Alors, cher diplomé?



Màramarossziget

Köszönöm d'avance, mon draga


Elöd

Elöd a écrit:

olahus a écrit:

Maramures

Dis, Olahus (pour que je ne meurs pas idiote...)

Maramures est en Transylvanie? Et si la réponse est affirmative, est-ce que c'est Màramaros (ou Màramarossziget en hongrois??
Je suppose que ce lieu se trouve au bord du Maros ??

Merci de me répondre rapidement, autrement - vue ma curiosité insatiable - je dois chercher tout ça sur , et comme tu sais,

Alors, cher diplomé?



Màramarossziget

Köszönöm d'avance, mon draga


Elöd

Dràga Elöd (ce qui signifie la même chose en roumain et hongrois)

J'ai déjà présenté la région sur Evasion, mais j'aurais du être plus précis.
Maramures (ou Màramaros en hongrois) c'est un département et une région qui se situe plus à nord que la Transylvanie proprement dite. Au sens large du terme, oui, elle est transylvaine aussi.

Quant au Màramarossziget, c'est le nom hongrois de Sighetu Marmatiei, ville natale d'Elie Wiesel et qui possède maintenant le plus grand mémorial de Roumanie dédié aux victimes du communisme. (voir le post de Lucuts)

Köszönöm szépen !


Elöd