pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: József Kozma 03.11.06 21:36 | |
| il y a 101 ans József Kozma naissait à Budapest. Arrivé en France en 1933 où il est resté jusqu'à sa mort en 1969, le musicien a collaboré avec les plus grands de son temps. Il laisse une œuvre conséquente, à redécouvrir .
József Kozma naît à Budapest le 22 octobre 1905. Après des études de composition et de direction à l‘Académie Liszt, il obtient en 1929 une bourse pour Berlin. Pianiste dans la troupe de Bertholt Brecht, il apprend de lui et de Kurt Weill que la musique n’est vivante et utile que si elle touche la conscience des masses. Arrivé en France en 1933 , fuyant le nazisme (Kozma est d'origine juive), il s'installe à Paris et commence à travailler avec le poète français Jacques Prévert, dont il écrira la musique de plus de quatre-vingt chansons, il entre dans la Résistance et compose avec lui des chansons qui connaîtront ensuite le succès grâce notamment aux frères Jacques, Yves Montand ou Juliette Gréco, à la grande époque germanopratine. Des textes d’écrivains l’inspirent, comme la Rue des Blancs-Manteaux de Sartre, la Fourmi de Robert Desnos, Si tu t’imagines de Raymond Quéneau. Pour lui la chanson n’est pas qu’une distraction, elle exprime aussi l’angoisse devant les menaces du monde moderne.
Des chefs-d’œuvre musicaux Dès son arrivée à Paris en 1933, sa rencontre avec Jacques Prévert
et Jean Renoir
sera déterminante. Pour ce dernier, il écrit avant guerre la musique de La Grande Illusion(1937)
La Bête humaine(1938)
et La Marseillaise(1937)
Sa collaboration avec Marcel Carné
produit des chefs-d’œuvre, comme
Les Visiteurs du soir(1942)
Les Enfants du paradis(1945)
En 1951, sa musique de Juliette ou la clé des songes obtient un prix à Cannes.
En 1945, il compose un ballet Le Rendez-vous, avec une chorégraphie du jeune Roland Petit et des décors constitués de photos géantes d’un autre Hongrois Brassaï. Le thème du grand pas de deux fut utilisé l’année suivante pour la chanson Les Feuilles mortes qui figurait dans Les Portes de la nuit(1946).
Ses succès ne s'arrêtent pas à la composition de musique de films devenus des chefs d'oeuvres du cinéma classique, nombreuses sont les vedettes de la chanson qui lui doivent une part de leur gloire.
il faut télécharger Quicktime ICI pour écouter ces extraits, c'est gratuit....
Yves Montand:
"les feuilles mortes" "tournesol"
Juliette Gréco:
"des enfants qui s'aiment"
Cora Vaucaire:
"deux escargots s'en vont à l'enterrement"
Les Frères Jacques:
"Barbara"
"inventaire"
Mouloudji:
"les bruits de la nuit"
Mais Kozma continua, puisqu'il écrivit ou participa à près d'une centaine de partitions pour le cinéma. Il y avait une vie après Carné et Renoir, et Kozma la partagea avec des hommes tels que André Cayatte ("les Amants de Vérone", 1948), Christian-Jaque ("D'Homme à Hommes", 1948), Georges Lampin ("Le Paradis des Pilotes Perdus", 1948), Raymond Bernard ("le Jugement de Dieu", 1949), Georges Franju ("le Sang des Bêtes", documentaire de 1949), Julien Duvivier ("Black Jack", 1950). Des films que l'on pourrait, pour la plupart, qualifier d'humanistes. Signalons également sa participation aux dessisns animés de Paul Grimault, "Le Petit Soldat" (1947) et "La Bergère et le Ramoneur" (1952).
Curieusement, la Nouvelle Vague ignora ce musicien, dont les participations aux musiques de film dans les années soixante, se limite à des oeuvres de second ordre, si l'on excepte "Le Caporal Epinglé" du camarade Renoir.
Donc en plus d’une centaine de films, avec aussi Duvivier, Decoin, Mocky, ou Le Chanois, aucun domaine musical ne lui fut étranger. Il s’essaie à l’opéra avec la Révolte des canuts, il aborde l’opéra-bouffe avec Les Hussards. Il écrit aussi des pièces pour piano, Sonatines, des cantates, Ballade de celui qui chante dans les supplices, A l’assaut du ciel, un oratorio, les Ponts de Paris. En 1943 il composa la musique de scène des Mouches de Jean-Paul Sartre.
Devenu Français en 1949, il y est décédé 20 ans plus tard en août 1969 à la Roche-Guyon. Documentation "la cinémathèque" et "le petit journal de Budapest" Affichage un peu long à cause du nombre d'images, bocsi Pipacs | |
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