Qui a peur de la Magyar Garda ?

Les vacances se terminent et l'actualité politique fait son retour en force. Il n'était que temps car il y a une semaine sur la colline du château, un curieux défilé a eut lieu. Le Jobbik revient en force sur le devant de la scène, quelques semaines avant l'anniversaire des émeutes de septembre 2006

Lors de cette manifestation, les nouveaux membres du mouvement, entourés d'une foule d'un millier de personnes, ont prêté serment près du palais présidentiel (Sandor Palota). Les participants à la prestation de serment arborait le "drapeau Arpad" rouge-blanc-rouge, rappelant entre autres, celui utilisé pendant la Deuxième Guerre mondiale par les nazis hongrois, les "Croix fléchées". Conformément à leur charte, les membres de la Garde hongroise recevront un entraînement militaire pour pouvoir "défendre la Hongrie sur le plan physique, moral et intellectuel".
Rappelons que le Jobbik, est plus particulièrement connu pour ses convictions antisémites, anti-Rom et homophobes, et en juillet, ses partisans ont blessé plusieurs participants lors d'un rassemblement d'homosexuels à Budapest en jetant des oeufs et des bouteilles sur le défilé.
Ce parti d'extrême droite marginal n'est pas représenté au parlement mais est présent dans plusieurs municipalités du pays.

Protestations !
Parallèlement, une contre-manifestation de plusieurs centaines de personnes a été organisée par des groupes civiques non loin de la cérémonie de prestation de serment. Parmi les protestataires se trouvaient des organisations juives et roms qui ont demandé au gouvernement d'interdire le groupe paramilitaire.
De même, des organisations juives internationales ont demandé au Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, d'interdire la Garde hongroise. De son côté, celui-ci a violemment critiqué la Garde hongroise, estimant qu'elle était "une honte pour la Hongrie et pour la démocratie hongroise".
Dans ce contexte, il a envoyé une lettre au procureur général lui demandant d'accorder "une attention particulière" aux activités de ce groupe paramilitaire et de "réagir immédiatement" si cette organisation commettait des actions illégales. "Nous devons agir avec une prudence toute particulière dès lors que la Hongrie est menacée de devenir un lieu où les préjugés sévissent et où la peur règne à la place de la paix et de l'entente", a encore déclaré F. Gyurcsany.
C. VRAIN (www.lepetitjournal.com - Budapest) Lundi 3 septembre 2007

Nous vous donnerons de plus amples infos sur un autre post en vous donnant les liens vers des sites pas du tout fréquentables; mais ou l'on peut voir que les nostalgiques de Szalasi ne sont pas que des groupuscules.....

Merci, Arpad

on vient de discuter aussi ici
Comme j'ai deja dit, ca inquete beaucoup de roumains, au moins ceux qui ont appris cette nouvelle. Et ca fait beaucoup de mal aux minorités hongroises en dehors de l'Hongrie

pourtant, selon László Tamás Papp, les autorités ont eun une reaction éxagerée pour un mouvement si petit. De plus, il considére que bannir la Magyar Garda faire meme plus de mal

László Tamás Papp a écrit:

it doesn't take an officially registered organisation to beat up Jews or blow up synagogues. Osama bin Laden never registered al-Qaeda. People seeking a ban on the Magyar Garda are advocating something that would be counterproductive for a democracy. It is perfectly possible that some members of the Jobbik tend towards violence, just as there are fundamentalists within German's Muslim communities. But, please, is it not easier to keep an eye on them if they are still in the open, sitting there alongside their lest vehement comrades?

The Magyar Garda is composed of young extremists. But this does not mean every one of them wants to go around beating people up and setting things ablaze. It is surely better to let them release tension by playing around in their own sub-culture instead of forcing them into illegality by banning their organisation. Another benefit is that in a legal organisation, the real hard cases tend to be pushed to the margins.

lire son article entier , ici

j'ai initié ce post

avec des réactions puisées à droite et à gauche de la presse française
j'étais viscéralement outrée qu'il puisse exister de tels groupuscules dont l'un des plus grands partis de Hongrie se puisse porter caution.....( le Fidesz).
Mais j'ai peur qu'on ait une vision un peu déformée Ici en France... Cette Magyar Gardà aux yeux des hongrois est insignifiante et pour en avoir parlé avec des hu, ils n'en n'ont aucun écho....

Alors, comme toujours, à qui tout c'elà profite t'il??

N'empêche que ça fout les jetons....

Qui en a peur ?
Moi par exemple, j'ai été étonné de voir le nombre de micro-réunions publiques organisées par ce mouvement cet été. Je n'en avait jamais entendu parler avant. La police restait à distance de la plupart de ces rassemblements mais elle était parfois absente.
En descendant du bus à Déak Tér avec un rassemblement comme ça juste en face de l'arrêt, j'ai demandé à mes enfants de ne pas parler, question de ne pas être identifié comme français.

A long terme leur stratégie de faire des petits rassemblements partout peut payer : des curieux les écoutent, les idées se propagent. Le terreau est prêt depuis les manifestations de l'an dernier (qui on duré jusque fin février) le chômage et une certaine pauvreté aidant, ils sont en train de fanatiser quelques personnes pour l'instant. La droite modérée n'a pas senti la menace qu'elle faisait courir en s'alliant officieusement à l'extrème-droite dans les manifestations anti-gouvernementales. Bien sur il ne sont pas assez nombreux aujourd'hui pour être menaçants à court terme. Mais ils préparent parfaitement leur avenir.

des nouvelles :

L’extrême droite ressort ses bottes

Dimanche dernier la milice d’extrême droite créée cet été, Magyar Garda, a ressorti ses bottes pour se livrer à une véritable démonstration de force rassemblant 600 miliciens sur l’une des principales places de Budapest afin de prêter serment. La milice bénéficie toujours de beaucoup de complaisance dans les rangs de la principale force d’opposition, le parti conservateur Fidesz (membre du Parti populaire européen), qui n’avait condamné la création de cette organisation - au discours ouvertement nationaliste avec des relents très marqués de racisme et d’antisémitisme - que du bout des lèvres. L’une des députées du Fidesz, Maria Wittner, a même franchi le pas en affichant ouvertement son soutien à la garde magyare, sous couvert de se prémunir du passé en invoquant les événements de 1956, qui doivent être commémorés ces jours-ci.

Et ce n’est sans doute pas un hasard si l’on assiste - tout juste un an après les émeutes dites d’automne provoquées par le scandale qui avait éclaboussé alors le premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany - à de nouveaux incidents graves. Dans la soirée de lundi dernier plusieurs centaines de manifestants, proches de l’extrême droite, ont ainsi affronté la police antiémeute. Les manifestants tentaient de rejoindre l’Opéra national où le premier ministre prononçait un discours officiel.

Les affrontements ont été très violents. Des cocktails Molotov ont été utilisés par les émeutiers tandis que la police faisait usage de gaz lacrymogènes, de charges à cheval et même de chiens. Trois journalistes ont été molestés par les manifestants. On a déploré quatorze blessés dans les rangs des policiers et seulement deux dans celui des manifestants - d’évidence… bien équipés. Et une polémique a même éclaté à propos de la blessure d’un émeutier qui aurait été provoqué par une balle tirée dans les jambes, la police démentant catégoriquement avoir fait usage d’armes à feu.

Par Guillaume Carré, journaliste - l'Humanité du 26.10.07