Il y a très très longtemps ….il était une fois dans une Europe centrale peuplée par les Slaves, Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Ukrainiens – un îlot d’origine différente : les Hongrois.
Ils se désignaient sous le nom de Magyars (comme les grecs sous le nom de Hellenes).
Ils étaient un peuple ouralien ou finno-ougrien originaire de la région de l’Oural au 4eme siecle avant notre ère. Ces finno-ougriens, parents des Huns, nomadisèrent en Asie centrale durant des siècles.
Par la langue pratiquée, la famille linguistique est identique aux actuels Samoyèdes de Sibérie, Finnois, Lapons, Estoniens de l’Europe du Nord.
Au nord de la mer Noire, un peuple de pasteurs nomades se forma, les Magyars, organisés en clans et en tribus. Vers 889 ap JC, Ils furent attaqués par un peuple Turc (les Petchenègues) et partirent vers l’Ouest pour fuir.
Ils s’établir dans une région qu’ils appelèrent Etelköz «Entre les Fleuves » situé entre les fleuves Dniestr et Danube.
Une fois installés, ils furent sollicités par des princes chrétiens voisins dans leurs querelles.
C’est ainsi que nos Magyars découvrir les routes vers l’Europe centrale.
Un jour, ils décidèrent de les emprunter définitivement (à la date traditionnelle de 896) pour s’installer dans la plaine verte de Pannonie , au cœur de l’espace européen sous la direction d’ Arpad , grand chef suprême des tribus Magyars.
Ayant évolués par 6 années de migration, nos pasteurs nomades décidèrent de soumettre au plus vite les petites populations slaves pour ne pas être dérangé de nouveau par les voisins. Ils s’y mélangèrent d’ailleurs pour former le peuple que l’on appelle hongrois ou magyar (prononcer « madiar »).
Confiants et motivés de leurs succès, nos conquérants Magyars se livrèrent à de spectaculaires « raids de cavalerie » vers l’Europe chrétienne de l’Ouest. Pillant ainsi la Lombardie, la Bavière, la Gaule (de la Lorraine à Toulouse)… partout quoi !
A la sortie de l’autoroute A4 pour le site de DisneyLand Paris, vous pouvez lire le nom d’une ville « Magny le Hongre » (Magna en gaulois veut dire Grand et Hongre pour dire Hongrois), c’est dire la cicatrice !
Cette épopée de western dura 50 ans. C’est alors que dans toute les églises d’Occident,les populations terrorisées répétaient cette prière « De sagittis Hungarorum libera nos Domine ! » « Des flèches des Hongrois, délivrez-nous Seigneur ».
En 955, le Roi Bulcu (baptisé à Byzance) conduisant son raid , fût écrasé par l’empereur Othon II (bataille du Lech) près d’Augsbourg, et Bulcu fini pendu direct.
Un tel échec refroidit toutes les ardeurs de ce peuple, ce qui marqua la fin des campagnes en Occident. Le tenant au trône, Geza, se convertit au christianisme.
Les Hongrois, semi-nomades, pratiquant l’agriculture « temporaire », se sédentarisèrent vite par l’influence de leur conversion au christianisme.
30 ans plus tard, Geza fit baptiser son fils Vajk (qui devint Istvan / Etienne) par l’évêque carolingien Adalbert de Prague (qui s’occupa aussi de son éducation et dont les disciples créèrent l’Église Hongroise).
Istvan épousa la fille du duc de Bavière (avec consentement du papa l’empereur Othon III) et fut sacré roi le jour de Noël de l’an 1000, avec une couronne envoyée par le pape. Ce fut le début de la Respublica Christiana.
Le royaume de Hongrie pris comme ses voisins une structure féodale, À la plaine du Danube et de la Tisza, le roi Étienne ajouta le plateau intérieur à l’arc des Carpates, que les Hongrois des basses terres désignèrent par le nom de Trans-sylvania – « Au-delà de la forêt » et mourut en 1038 sans héritier.
La suite est claire : A partir du 14eme siècle, le royaume de Hongrie à une frontière commune avec l’Empire Ottoman. Sigismond de Luxembourg Bohême (1387-1437), inaugura la lutte contre les Ottomans en participant en 1389 à la bataille de Kosovo : l’armée chrétienne conduite par le prince serbe Lazare fut mise en pièces.
Ainsi la guerre contre l’empire du sultan devint la préoccupation essentielle des souverains magyars.
Jean de Hunyadi (d’origine roumaine) gouverneur de Transylvanie, s’y illustra. Son fils Mathias (1458-1490), dit Corvin (par allusion au corbeau de son blason) roi de Hongrie (3;5millions d’habitants), entreprit sans succès de créer un grand empire d’Europe centrale en luttant contre les Habsbourg d’Autriche et contre la Pologne. Il introduisit la civilisation de la Renaissance en faisant appel à des lettrés et artistes italiens et ouvrit en 1473 la première imprimerie de son royaume permettant l’état médiéval hongrois d’atteindre son apogée.
Cependant en août 1526, le sultan Suleyman el Kanuni (connu sous le nom de Soliman le Magnifique) écrasa l’armée hongroise à Mohacs sur le Danube.
Le pays est envahi, la forteresse de Buda prise. La Hongrie ottomane (1541-1699) garda son autonomie religieuse mais fut gouvernée par un pacha s’appuyant sur des propriétaires ottomans (les sipahi) et sur des mosquées telles celle de Buda, disparue et celles de Pécs qui subsistent.
L’échec du siège de Vienne par les armées du sultan, en 1683 retourne la vapeur, commençant le début de la reconquête par le prince Eugène de Savoie (fils d’une nièce de Mazarin) au service des Habsbourg.
En 1699 (16 ans plus tard) le traité de paix fixe la frontière entre l’Empire Ottoman, l’ Autriche et les limites de l’Europe centrale (jusqu’en 1918).
En entrant ainsi dans l’Empire des Habsbourg, la Hongrie hérite du couple Marie-Thérèse d’Autriche et de l’empereur François Joseph . Ce dernier impose l’allemand comme langue administrative à la place du latin (en usage en Hongrie depuis le haut Moyen Age) ce qui provoque une résistance chez la noblesse éclairée.
Les débuts de l’industrialisation, le développement du capitalisme prôné par le comte Étienne Széchenyi viennent appuyer cette résistance.
En 1848 la révolution éclate à Vienne sous la direction du journaliste Louis Kossuth demandant à l’empereur un gouvernement responsable. L’Autriche fait appel à l’armée impériale.
Louis Kossuth (promu chef d’un gouvernement révolutionnaire) répond par la mobilisation générale.
François-Joseph fait appel à son « frère » dans la Sainte Alliance, le tsar Nicolas Ier. La guerre commence en octobre 1848 et grâce à la passivité des paysans (qui ne se sentaient pas concernés par cette guerre de la petite noblesse) elle finit par la capitulation de Vilagos en août 1849
( Kossuth passe en Turquie et pendant quarante-cinq ans, jusqu’à sa mort en Italie en 1894, restera l’infatigable avocat de la cause de l’indépendance de la Hongrie )
1867 : Le « royaume de Saint-Étienne » fusionne avec l’Autriche, un état, un roi : l’empereur d’Autriche couronné à Budapest (centre du gouvernement et du parlement).