Un article de "courrier international" daté du 18 septembre.
"Restera, restera pas… Le Premier ministre a convoqué, le 27 septembre, un congrès extraordinaire de son parti pour tenter
de trouver une issue à l’impasse politique actuelle. Mais cela ne l’aidera pas à remonter dans l’estime des Hongrois.
HETI VÁLASZ
Budapest
Après s’être entêté à gouverner tout seul pendant des années, le Premier ministre Ferenc Gyurcsány prie maintenant les siens, les membres du Parti socialiste hongrois, de lui indiquer la marche à suivre. Doit il s’incliner devant la FIDESZ [le plus grand parti de l’opposition,droite], qui, selon lui, incarne le populisme radical, et demander des élections anticipées ? Doit-il s’humilier devant le SZDSZ [parti libéral en désaccord avec la politique économique de Gyurcsány,qui a quitté la coalition gouvernementale et vient de réclamer la constitution d’un gouvernement d’experts] ?? Ou doit-il plutôt continuer contre vents et marées jusqu’à la fin de son mandat en 2010 ? “That is the question”, lancet- il avec un regard appuyé, tel un héros solitaire, en plongeant le regard dans la caméra. Vous saisissez, n’est-ce pas ? Pour en décider, Ferenc Gyurcsány a convoqué un congrès extraordinaire du parti [le 27 septembre]. Et il aurait trouvé tout naturel que celui-ci l’acclame. C’est ainsi que l’on pourrait résumer sa dernière tentative de sauvetage alors que, après
avoir perdu sa popularité dans le pays puis au Parlement, il vient de perdre la majorité et que, pour rester en place, il doit recourir aux fantassins de son parti. Cette initiative est indigne d’un Premier ministre. Un chef de gouvernement se distingue du citoyen lambda en ceci : il a un programme approuvé par les électeurs. Un programme qui légitime toutes ses actions, à condition qu’il s’y conforme. C’est la raison pour laquelle on l’appelle le “chef de l’exécutif”. Mais, hélas, Ferenc Gyurcsány n’a jamais joui de cette légitimité.
Facilement réélu en mai 2006, Ferenc Gyurcsány a dégringolé dans les sondages dès septembre 2006, lorsque les Hongrois ont entendu, abasourdis, l’enregistrement clandestin de son discours adressé aux députés socialistes, où il a avoué que pour gagner, il a “menti matin, midi et soir”. Depuis cette date, il n’a jamais remonté la pente. Ses réformes (de l’éducation ou de la santé) sont impopulaires. Depuis le départ du SZDSZ de la coalition de l’exécutif, il gouverne seul,au coup par coup. Minoritaire au Parlement, il tente de gagner le soutien de l’un des petits
partis de l’opposition de droite. Début septembre, en publiant son nouveau programme d’action, Gyurcsány a espéré rallier les petits partis de l’opposition. Mais ces derniers ne veulent surtout pas devenir des satellites d’un parti qui a perdu les faveurs des électeurs. Au lieu de gouverner, le Premier ministre continue de faire sa campagne. En posant de fausses
questions. Jusqu’à demander aux membres du Parti socialiste s’il doit partir ou rester. Et le jour où il pose cette question qui se veut dramatique, il se rend au studio d’une radio proche du pouvoir et annonce qu’il restera à son poste jusqu’en 2010.
Ferenc Gyurcsány n’est plus qu’une ombre. Ce qu’il fait, c’est du cinéma. Inutile de réagir à son jeu. Il faut juste éteindre les projecteurs."
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