Bien-sur la perte de tout un pan de la politique polonaise est un drame.
Il ne faut pas oublier qu'avec le président ont péri un grand nombre de personnalités du gouvernement et de l'opposition (y compris son leader) ainsi que des haut fonctionnaires.
C'est tout une organisation politique qui est décapitée.
Aussi je me joins aux condoléances pour un peuple avec cet accident survenu lors d'une circonstance tellement symbolique.
La commémoration du massacre de la forêt de Katyn avec les dirigeants russes et polonais était un symbole fort d'une nouvelle ère dans les relations russo-polonaises (et même au delà).
Cependant, je me surprends à analyser les conséquences en Pologne comme dans l'union européenne de ce drame.
Et là... on voit disparaître les leaders issus d'un autre temps : celui dont les carrières politiques se sont fondées sur la lutte contre le communisme et la dictature de Jaruzelsky. Un temps où les héros étaient ceux d'un camp de la guerre froide qui luttaient contre l'autre camp et qui une fois au pouvoir ont sauté dans les bras du camp américain par peur de l'Union Soviétique puis de la Russie.
Avec ces héros, la Pologne est passée d'une domination à une autre.
L'adhésion européenne y a été difficile, l'Union n'y a jamais été considérée qu'après l'allié fort de la guerre froide.
Et là, hasard du drame, ce sont les plus favorables à la construction européenne et les plus favorable à une Pologne hors de la tutelle américaine qui sont les personnalités devenues de premier plan dans chaque parti (Bronislaw Komorowski et Donald Tusk pour le PO, Jaroslaw Kaczynski le frère du défunt président pour le PiS).
La Pologne va sans-doute vivre une crise politique mais il est possible que de ce drame elle sorte grandie, plus indépendante et plus sure d'elle-même.
Elle a réglé son problème avec la Russie, malgré le drame qui voulait marquer son épilogue et sceller la fin des rancœurs historiques, elle va pouvoir régler son problème avec l'Amérique - pacifiquement.