pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: un photographe hongrois en orient 02.11.05 0:10 | |
| juste une de mes découvertes à l'occasion d'une exposition, un photographe hongrois redécouvert depuis peu ami des surréalistes et de Jean Cocteau dont il a tenté à l'époque d'illustrer un de ses carnets de voyages, à l'occasion d'une tournée théatrale orientale de l'auteur; et dont on vient de redécouvrir les clichés....
Donc il s'agit de photos d'un photographe hongrois dont le thème n'est pas la Hongrie, à l'instar de Brassaï qui a si bien photographié Paris, ou de Kertesz qui s'est promené un peu partout aussi et dont les noms sont restés dans les mémoires.....
Un hongrois émigré quelque part dans le monde pour raisons politiques, ségregationnistes, parmi d'autres, et qui s'est exprimé à travers un art, celui de la photographie....
Né en Hongrie d'une famille juive, Étienne Sved (né Süsz István, 1914-1996) doit quitter son pays à l'arrivée des nazis et se réfugie en Égypte, où il séjourne durant huit ans. De ce séjour forcé naît une entreprise : la trilogie, inachevée, réalisée en collaboration avec Étienne Drioton, Tristan Tzara et Jean Cocteau. Seuls deux ouvrages furent publiés dans la France d'après-guerre (l'Art égyptien, texte d'Étienne Drioton, 1951 ; l'Égypte face à face, texte de Tristan Tzara, 1954). Juif, il doit à son tour quitter son pays à l'arrivée des nazis et se réfugie en Egypte en 1938. Il y demeurera jusqu'en 1946. Journaliste pour le Progrès égyptien, il publie de nombreux dessins satiriques avant de découvrir la photographie. Il parcourt le pays à dos d'âne, s'attarde aussi bien dans les musées et les sites funéraires que sur les rives du Nil, où il photographie ses contemporains. Il rapporte de ce long voyage une impressionnante collection de photos, d'une grande valeur historique, qu'il exploite notamment dans un ouvrage paru en 1954, qui le révèle au grand public, l'Egypte face à face, avec un texte de Tristan Tzara.Installé en France après la Seconde Guerre mondiale, Etienne Sved y prolonge sa démarche photographique tout en menant avec succès une carrière de graphiste publicitaire.
Pour la première fois à Paris, l'Institut Hongrois présente « Malesh » , une série de photographies d'Etienne Sved, prises entre 1938 et 1946 au Moyen-Orient. Ces photographies devaient accompagner le texte de Jean Cocteau, Malesh, journal d'une trournée de théâtre, mais le texte et les photos n'ont été réunis et publiés qu'en 2003 par l'Éditions Le Bec en l'Air et le Musée Nicéphore Nièpce de Chalon-sur-Saône.
Projet délaissé, resté à l'état de maquette, Maalesh réunit une centaine d'images (au format 18/24) jointes à des citations. Sved souhaitait devenir le passeur des mots de Cocteau : Jean Cocteau (1889-1963) avait écrit Maalesh, journal d'une tournée de théâtre après un voyage au Moyen-Orient durant lequel ont été jouées trois de ses pièces.
En 1949. Jean Cocteau fait paraître Maalesh, journal d'une tournée de théâtre. Il rentre d'un long séjour au Moyen-Orient où plusieurs de ses pièces ont été interprétées. Étienne Sved, qui avait vécu en Égypte durant la Seconde Guerre mondiale, découvre ce récit de voyage. Il est frappé par «l'acuité prémonitoire du regard de Jean Cocteau, par l'ampleur de la vision intemporelle qu'il a de ce pays». À la fois chronique inspirée et roman-photo poétique, ce livre est un récit de voyage foisonnant qui rend hommage à l’Égypte, le pays où « les hommes montent jusqu’aux dieux ». Séduit par les immédiates correspondances qu'il décèle entre ses images et les mots du poète, il lui propose alors une adaptation photographique de son texte. Malgré un accueil enthousiaste de Cocteau, ce livre singulier restera pourtant à l'état de projet jusqu'à ce que le musée Nicéphore Niépce redécouvre, l'an dernier, l'oeuvre photographique méconnue d'Étienne Sved. Maalesh paraît enfin, avec les photographies originales d'Étienne Sved et le texte de Jean Cocteau, à la fois chronique inspirée et roman-photo poétique.
Le public parisien aura l'occasion de découvrir une centaine de ces photographies, souvent tirages originaux, dignes des grandes traditions de la photographie hongroise, du 26 octobre au 22 novembre 2005.
Alger 1951. Un pays dans l'attente Textes de Benjamin Stora, Maïssa Bey, Malek Alloula. Le Bec en l'air éditions/Barzakh.
Un autre ouvrage de ce photographe. Un parcours photographique sur l'Algérie coloniale des années 1950. Néanmoins, les photos se démarquent radicalement de l'imagerie coloniale et montrent la société algérienne à travers des scènes de la vie quotidienne.
En 1951, il entreprend un voyage en Algérie au cours duquel il réalise un travail ethnographique de la même qualité que celui entrepris en Égypte dix ans plus tôt. voici l'Algérie où il séjourne de mars à avril 1951. Tout de suite, on retrouve sa griffe, ce gris quasi transparent et son habilité car Sved aime à composer avec la lumière. A Alger, dans les rues de la Casbah comme dans la campagne alentour, il parvient même à saisir l'air chaud et la poussière. Rien n'est jamais précipité chez Sved, tantôt il est au coeur de l'action, près des visages qu'il aborde avec gravité, tantôt il prend la photo de haut, comme à vol d'oiseau. Dans son texte, l'historien Benjamin Stora le suit pas à pas, s'arrête à Sidi Aïssa, le jour du marché, puis file vers Bou Saâda, sans savoir que son voyage «peut aussi signifier, aujourd'hui, la chronique d'une guerre qui vient...».
Dans les années 1970, il crée sa maison d'édition en haute Provence et se fait remarquer par la publication de Provence des campaniles, qui reçoit le prix Nadar en 1990. Il poursuit son travail d'éditeur et de photographe jusqu'à son décès, en 1996. En 2003, le musée Nicéphore-Niépce fait l'acquisition du fonds photographique moyen-oriental d'Etienne Sved, composé de plus de 3000 négatifs et de vintages (tirages d'époque). La même année, une importante exposition organisée à Manosque, Etienne Sved photographiste, retrace son parcours et présente pour la première fois les photos d'Egypte au public.
Exposition "Malesh" ouverte jusqu'au 22 novembre 2005 Adresse : Institut Hongrois, 92, rue Bonaparte, 75 006 Paris Tél : 01 43 26 12 06 Fax : 01 43 26 89 92, Pipacs | |
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