Budapest-ancien quartier juif en danger

"Alors qu'il a survécu à l'occupation nazie et au communisme, l'ancien quartier juif de Budapest est maintenant la proie de la spéculation immobilière mais des ONG s'emploient à le sauver."

lire plus ici:
http://fr.news.yahoo.com/24022006/202/des-ong-tentent-de-sauver-batiment-par-batiment-l-ancien.html

Un batiment sur la liste UNESCO est menace avec la demolition...Ceausescu s'est-il reincarne a Budapest?

Bonjour,

Voici un article concernant ce quartier. Il est publiable en intégralité sous réserve d'indiquer les sources complètes. Voici :

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Extrait de L’Arche n° 563-564, mars-avril 2005
Numéro spécimen sur demande à info@arche-mag.com


Reproduction autorisée sur internet avec les mentions ci-dessus


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"Budapest s’ouvre aux investisseurs et aux promoteurs. La ville que des façades noires étreignaient se pare lentement d’atours nouveaux, neufs ou rénovés. Mais une partie de son patrimoine urbain est désormais à la merci des promoteurs immobiliers.

En 1873, six ans après le compromis austro-hongrois qui avait offert aux Hongrois une autonomie politique et géographique, naît Budapest, la capitale. Obuda, Buda et Pest se joignent en une seule et même ville. On construit les premières grandes avenues, les boulevards et les passages. Sur le modèle occidental, la grande avenue Andrássy est achevée en 1876.

La grande majorité des édifices actuels de la ville - et plus particulièrement de Pest, considéré comme le centre-ville - sont issus des changements de cette fin de siècle. Un seul quartier de Pest a conservé presque intacts tous les archétypes architecturaux et décoratifs que Budapest avait traversés jusque-là. Limité au VIIe arrondissement, nommé Erzsébetváros, ce quartier fut aussi, à partir de la moitié du XIXe siècle, le premier grand quartier juif.

La Shoah a figé dans un mutisme aveugle des bâtisses en partie vidées de leur population de l’époque. Aussi imposante que soit la synagogue (rénovée) de la rue Dohány, celle-ci cache la forêt. Des synagogues sont menacées d’abandon total, certaines maisons n’ont de solide que la façade. Le quartier retient cependant de ses maigres forces l’histoire qui fut la sienne.

Hélas, à ce jour, ni l’histoire des Juifs hongrois ni même celle d’un patrimoine national inestimable ne semblent retenir l’attention des promoteurs - et moins encore du maire du VIIe arrondissement, Hunvald György. Avec la régularité d’un métronome, des bâtiments sont détruits en plein centre du quartier. Des bâtiments qui ne sont pas seulement porteurs d’une histoire et d’une architecture, mais qui sont, de par leur emplacement, des lieux stratégiques dessinant la rue, l’espace auquel ils s’adjoignent. Leur destruction ouvre le champ à une éradication du quartier dans ce qui le constitue encore. Les constructions nouvelles sont de médiocre qualité, sans cohésion architecturale, sans respect du paysage urbain, sans adéquation avec la ville. Et aucun recours n’existe auprès de la mairie de Budapest : les arrondissements sont souverains dans ce domaine.

La destruction en juin dernier d’un édifice Art nouveau situé au 11 rue Holló, en plein centre d’Erzsébetváros, a provoqué de vives réactions. Cette maison, qui fut celle d’un orfèvre, avait été construite au début du siècle dernier. Malgré son état, rien des balcons en ferronnerie ou des huisseries d’époque n’était endommagé. La rue est maintenant comme une bouche édentée. Et les bâtisses qui tiennent encore, dans leur fragile beauté, risquent d’être détruites à leur tour.

Autour d’une association nommée Óvás (« Proteste et protège ») se sont mobilisés des architectes, écrivains, cinéastes et journalistes. Sous leur pression, l’Office national du patrimoine culturel, le KÖH, a pris de premières dispositions. Le KÖH a établi une liste des bâtiments à inclure parmi les monuments nationaux, ou se trouvant au sein d’une « zone protégée ». Soixante-deux maisons appartiennent à cette catégorie. À la demande d’Óvás, tout l’ancien quartier juif devrait aussi être défini « zone protégée ».

Lors d’une conférence de presse, le 1er septembre dernier, le KÖH se portait garant de la protection de cinq maisons, prochainement classées monuments historiques. À cette même conférence, le maire du VIIe arrondissement, Hunvald György - qui prétend coordonner son action de « réhabilitation » avec la collaboration de la mairie du IIIe arrondissement de Paris -, ne cachait pas sa colère : « Nous constituerons une organisation civile pour la destruction des maisons ». Par ailleurs, Hunvald György menace de porter plainte pour le manque à gagner causé aux promoteurs avec lesquels il s’est déjà engagé.

Le conseil de cet arrondissement continue à vendre des maisons qui sont destinées à être détruites, mais d’autres aussi sur le point d’être classées monuments historiques. La population qui y réside n’a pour l’instant aucun recours légal, et elle devra déguerpir dans les trois années qui suivent la vente. Des promoteurs planifient la construction d’immeubles bon marché aux façades flambant neuf.

Les décisions du KÖH ne pourront pas arrêter toutes les destructions. Son action n’étant pas rétroactive, elle ne pourra pas s’appliquer aux projets de construction/destruction qui ont été votés. Ainsi, il est impossible d’arrêter le projet de la promenade et des arcades de Madàch (Madàch Sétàny, voté en 1990, puis en 1999), ou encore le projet autour de Dohány utca (voté en 2001) qui prévoit de détruire des pans entiers de la rue Kazinczy, incluant un mikvé [bain rituel juif] unique, ou le projet autour de la rue Klauzál (voté en 2000). Au Bureau d’étude de la ville de Budapest, l’architecte actuellement en charge de la « réhabilitation » d’Erzsébetváros, Pinter Ferencs, écrit dans son rapport que le XIXe siècle « n’a rien fait d’intéressant », et que des bâtiments d’à peine deux étages « dérangent le paysage ».

Les trois projets déjà votés (Madàch, Dohány, Klauzál) englobent presque la moitié du quartier juif. Ces projets menacent aussi les plus anciennes maisons de la capitale. Un quartier dont la diversité architecturale appartient pourtant au patrimoine de la nation magyare."

Ce que l'on peut donc lire dans cet article est bien la difficulté de pouvoir revenir sur les projets déjà mis en place. Tout ce qui est déjà en "route" peut être difficilement stoppé....A moins d'interventions particulières....manifestations ? mécènes étrangers rachetant au prix fort les projets entamés ? appui d'instances européennes ?

Cela concerne la moitié d'un quartier. C'est énorme !!!

Il faut savoir que ce n'est pas le seul quartier en cause. Beaucoup d'autres sont dans un état de décrépitude très avancé. Il n'est pas rare de voir des entrées d'immeubles protégés par des préaus de bois. Attention chute de stuc, de pierre, d'ardoises !!!!

Il faut des financeurs ! De très gros financeurs ! Avec de la bonne volonté, mais pas un sou en poche les quartiers ne pourront pas être réhabilités.

Töhötöm a écrit:

Ce que l'on peut donc lire dans cet article est bien la difficulté de pouvoir revenir sur les projets déjà mis en place. Tout ce qui est déjà en "route" peut être difficilement stoppé....A moins d'interventions particulières....manifestations ? mécènes étrangers rachetant au prix fort les projets entamés ? appui d'instances européennes ?

Cela concerne la moitié d'un quartier. C'est énorme !!!

Il faut savoir que ce n'est pas le seul quartier en cause. Beaucoup d'autres sont dans un état de décrépitude très avancé. Il n'est pas rare de voir des entrées d'immeubles protégés par des préaus de bois. Attention chute de stuc, de pierre, d'ardoises !!!!

Il faut des financeurs ! De très gros financeurs ! Avec de la bonne volonté, mais pas un sou en poche les quartiers ne pourront pas être réhabilités.

Toh, ma ville a enormement perdu pendant les annes 80 quand environ 18 eglises et des centaines des maisons ont ete detruites pour faire place au projets pharaoniques de Ceausescu.
C'est pour ca que je suis tres sensible a ce type d'histoire, et que je m'atriste en pensant que de telles choses peuvent se passer dans un regime democratique.
J'ai vu une photo d'une de ces maisons et je dois reconnaitre: elle n'est pas trop etonnante comme architecture, tout comme beaucoup des maisons d'un toit du 18eme/19eme siecle bucarestois (les plus vieilles qu'on garde). Pourtant il y a de l'histoire, des vies, des emotions qui sont passe entre ces murs...Et je ne doute qu'il y a des vraies beautes architecturales parmi les autres maisons destinees a etre remplaces avec des batiments modernes.
Je comprends les difficultes lies a la restauration a cause des argents, mais avec de la volonte politique locale cette histoire ne se passerait pas...
Je me rapelle mon sejour a Budapest en 1996. J'ai ete enchante par les ruines romains si soigneusement conservees et par la maniere intelligent dont on a combine le nouveau avec l'ancien au bastion des pecheurs (je parle du Hilton). Je suis desole qu'on continue pas cette tradition mais j'espere que les associations pouront au mons empecher des nouveaux projets de demolitons, si ceux votes ne peuvent pas etre stopes.

Pour faire suite à ces posts anciens, à noter

tant pour la défense du Quartier juif de Budapest   site en fr = http://sauvezbudapest.hautetfort.com/
que pour ceux qui s'intéressent à l'architecture hongroise:

Citation :

L'association Óvás! - L'association de défense du Quartier juif de Budapest vient de réaliser un site web (en langue hongroise)

http://ovas.hu/

Citation :

où seront répertoriés un certain nombre d'immeubles remarquables du Quartier juif de Budapest. Ce site est d'ores et déjà opérationnel et peut être consulté à l'adresse lathatatlan.ovas.hu/

http://lathatatlan.ovas.hu/index.htm
même en ignorant la langue hongroise, c'est bien! exemple http://lathatatlan.ovas.hu/index.htm?node=48432

Citation :

On y trouve une description avec photos des bâtiments, les noms de leurs maîtres d'ouvrage, des architectes et des sculpteurs qui les ont réalisés et des célébrités qui les ont habités. Ce site déjà bien fourni avec 67 bâtiments sera progressivement enrichi pour arriver à 200 bâtiments d'ici l'an prochain.

source de l'info:

Code:

http://mardishongrois.blogspot.fr/2016/05/celebrites-et-architectes-du-quartier.html

Eh, non ; Les ghettos n'existaient pas en Hongrie avant l'arrivé des allemands , le 15 mars 1944 ( si ma mémoire est bonne ) . Et au mois de juin , les déportations ont commencé . Mais le ghetto de Budapest était protégé par l'armée hongroise , sur ordre de Horthy . Cela a duré jusqu'au 15 octobre , le coup d'état de Szàlasi et des allemands a mis fin à cette protection . A la fin du siège de Budapest , décembre 45 - janvier 56 , le massacre des juifs était terrible . Il y a un film américain qui raconte ça assez bien . J'ai oublié le titre . Mais c'est à voir .

J'ai retrouvé le film : Music box ,
Film de Costa-Gavras  de 1989 , ours d'or à Berlin , avec Jessica Lange .
Ceux qui s'intéressent à l'histoire de la Hongrie , et plus spécialement au sort des juifs de Budapest à la fin de la bataille de Budapest pendant l'hiver 1945-46 , devraient regarder ce film .