Source : Romandie news et AFP / 28 mars 2006 17h01
Menaces d'attentats mafieux avant les élections: la Hongrie en état d'alerte
BUDAPEST - La Hongrie a été mise en état d'alerte mardi après avoir été informée qu'un "groupe criminel étranger", vraisemblablement mafieux, projetait des attentats à la bombe au cours de réunions électorales devant avoir lieu ce week-end à Budapest.
"Nos services secrets ont été informés qu'un groupe criminel étranger voulait déstabiliser la situation politique du pays avec des attentats à la bombe au cours de grandes réunions" électorales prévues les 1er et 2 avril dans la capitale hongroise, a averti le Premier ministre (socialiste), Ferenc Gyurcsany, au cours d'une conférence de presse.
"Selon ces informations, les attentats doivent être commis à l'endroit où se dérouleront ces grandes manifestations électorales", dans le centre de Budapest, a encore affirmé le Premier ministre.
Ces renseignements ont été fournis à son pays mercredi dernier par une source "sûre et contrôlée" émanant de services secrets d'un autre pays membre de l'Union européenne, a-t-il ajouté.
"Le groupe soupçonné de vouloir commettre les attentats appartient au crime organisé et trois de ses membres ont été identifiés", a-t-il encore indiqué, ajoutant qu'il avait saisi le cabinet de Sécurité nationale.
Le chef de la police nationale, Laszlo Bene, a révélé qu'un mandat d'arrêt international avait été émis contre l'une de ces trois personnes.
La police des frontières a été mise en état d'alerte maximale et des mesures de sécurité extraordinaires vont être prises pour les rassemblements électoraux que le Parti socialiste (MSZP, gauche au pouvoir) et le Fidesz (droite, opposition) organiseront successivement, les 1er et 2 avril, a précisé M. Bene.
Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues à ces meetings, les derniers avant les deux tours des élections générales, les 9 et 23 avril.
Le MSZP ne renoncera pas à sa manifestation en dépit des menaces d'attentat, a annoncé le porte-parole du parti, Istvan Nyako, après l'intervention du Premier ministre.
Avant les élections de 1998, des bombes avaient été placées par des mafieux slovaques devant les domiciles de hommes politiques hongrois, mais leur explosion n'avait pas fait de victimes, rappelle-t-on.
Une bande menée par le Slovaque Jozef Rohac avait alors été reconnue responsable d'au moins dix attentats à la bombe commis au printemps et à l'été 1998, notamment devant le quartier général du Fidesz.
Les domiciles de Jozsef Torgyan, alors président du Parti des petits propriétaires (populiste), et de Jozsef Szajer, un membre du Fidesz aujourd'hui député au Parlement européen, avaient également été visés.
Une explosion avait parallèlement endommagé une permanence du Forum démocratique, un petit parti conservateur, faisant deux blessés légers. Après le scrutin de 1998, l'explosion d'une voiture piégée dans le centre-ville de Budapest avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés.
Aucun acte violent n'avait émaillé les dernières élections législatives en 2002.
Selon des informations du premier quotidien hongrois, Nepszabadsag, les services slovaques auraient averti la Hongrie après avoir reçu des informations des milieux du crime organisé de Dunajka Streda, une petite ville située au sud de la Slovaquie, à 30 km de la frontière hongroise.
Le 25 mars 1999 à Dunajka Streda, trois Ukrainiens encagoulés avaient exécuté dans un bar un "parrain" et neuf membres de sa bande.
La minorité hongroise en Slovaquie compte 600.000 personnes.