DIVORCE entre TCHEQUIE et SLOVAQUIE

la citation du 27/04/2006:Sainte ZITA
> > La vie est plus belle que la prudence.
> [Abbé Pierre]

EXPLIQUEZ moi ,pauvre vieux français, résident espagnol,les causes ,les avantages,les conséquences de ce divorce.
Qui va garder les bijoux de famille et les enfants?
cccpa pa py

bonjour,

une réponse très subjective qui me vient d'un slovaque de 23 ans :

" Un jour, des connards de politiciens sont arrivés et ont décidé de nous séparer, sans raison. Enfin… depuis 1989, ils n’arrivaient pas à trouver de compromis avec les tchèques pour nous rendre les industries qui nous avaient été spoliées, alors ils nous ont séparés. "

bonne recherche pour une version plus historique et officielle

Ce que dit ce jeune slovaque n'est pas faux semble-t-il

Alalalalexandra a écrit:

" Un jour, des connards de politiciens sont arrivés et ont décidé de nous séparer, sans raison. "

La dissolution de la Tchécoslovaquie fut remarquable à deux titres : elle fut
non violente, et la majorité de la population y était opposée (en juin 1992, 81 %
des Tchèques et 63 % des Slovaques souhaitaient des solutions autres que la séparation). (source indiquée plus bas)

Alalalalexandra a écrit:

Enfin… depuis 1989, ils n’arrivaient pas à trouver de compromis avec les tchèques pour nous rendre les industries qui nous avaient été spoliées, alors ils nous ont séparés. "

C’est presque une figure imposée dans tous les travaux sur la Tchécoslovaquie que d’insister sur le décalage considérable qui existait, depuis sa formation, entre une Bohême représentant la moitié du potentiel industriel de la partie autrichienne de l’Empire avant la Première Guerre mondiale, et une Slovaquie qui était la partie la plus rurale de la Hongrie. Différence entre les niveaux de développement économique, mais aussi d’autres paramètres tels que l’urbanisation, l’éducation (1,4 % seulement des étudiants dans les universités de Hongrie au début du siècle étaient slovaques ; la Slovaquie comptait, au recensement de 1921, 15 % d’illettrés dans la population de plus de 14 ans) ou encore la sécularisation (bien plus avancée en Bohême, où la Contre-Réforme du XVIIe siècle, puis l’industrialisation du XIXe, ont dissout la fibre eligieuse, qu’en Slovaquie marquée par un catholicisme traditionnel). Cet écart fut progressivement réduit sous la Première République et surtout sous le régime communiste de l’après-guerre. L’investissement fut nettement plus important dans la partie slovaque et, à la fin des années quatre-vingt, le niveau de vie était presque le même dans les deux républiques : paradoxalement, la séparation tchéco-slovaque eut lieu au moment même où le rattrapage socio-économique était en voie de s’accomplir. C’est dire que le retard économique d’une partie par rapport à l’autre ne fournit pas en soi une explication satisfaisante. Ce qui importe, ce n’est pas le niveau de développement mesuré par le PNB par habitant mais des attitudes différentes vis-à-vis du marché et de la société civile, qui renvoient à des expériences différentes de la modernisation (source indiquée plus bas)

Bien sûr, il y a la dimension politique totalement différente des deux pays qui devrait être prise en compte. Nous avons une approche dans le texte de la source.

Source : http://www.ceri-sciencespo.com/publica/critique/article/ci02p91-115.pdf

Pour moi qui suis Wallon, le divorce Tchéco-Slovaque représente un modèle à suivre. La situation en Belgique entre les Flamands au nord et les Wallons au sud a beaucoup de points en commun avec la situation en Tchécoslovaquie.La différence principale vient que nous avons, nous, Bruxelles, une ville hybride et multiculturelle qui est partagée entre les deux peuples et qui a été le principal obstacle à la séparation. J'ajoute que les différences culturelles entre les Flamands ( des Germains) et les Wallons (des Latins) sont beaucoup plus grandes que celles entre les Tchèques et les Slovaques. Il me semble par ailleurs que l'indépendance semble réussir aux Slovaques.

bonjour walon et bienvenu sur le forum.

Il me semble par ailleurs que l'indépendance semble réussir aux Slovaques
Tout dépend du point de vue bien sûr et surtout des richesses économiques et naturelles des pays au moment de la séparation...
Où sont les richessses en ce moment en Belgique ?



Alalalalexandra.

Si l'on en juge par la croissance de l'économie slovaque depuis l'indépendance, ou en tout cas après l'épisode Meciar, la Slovaquie est bie n engagée sur la voie de la réussite. Que tout le monde n'en ait pas profité est évident, mais c'est aussi les cas dans les autres ex-pays communistes. Quant à la Wallonie, sa situation minoritaire en Belgique l'a empêchée de mener la politique de redressement qui lui était nécessaire. Mais la Belgique est depuis peu un état fédéral dans lequel plus de la moitié du budget est géré par les entités fédérées et une nouvelle grande réforme, dans le sens de nouveaux transferts de compétences est prévue pour 2007. Je pense que ce qui s'est passe en Tchécoslovaquie, qui se passe en Belgique mais aussi en Espagne et au Royaume-Uni ( avant de toucher la France et l'Italie est une évolution politique positive en Europe. On assiste à deux mouvements en apparence contradictoires mais en réalité complémentaires: d'une part à une perte de pouvoir des états unitaires centralisés vers l'Europe, et d'autre part une perte des gouvernements centraux vers les gouvernements régionaux. Il n'est pas dit que la Belgique disparaitra totalement, mais elle pourrait ne conserver que quelques symboles comme la Royauté , mais n'être plus en fait qu'une coquille vide.

salut et soit bienvenue ici, Wallon!
n'hesite pas de nous dire un petit bonjour dans notre rubrique de presentation, selon des sources dignes de confiance y serait une bouteille de vin/palinka qui t'attends