Elöd modérateur
Nombre de messages : 1444 Localisation : France Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: 2 mai 1989. Frontière Austro-hongroise... 03.05.09 16:08 | |
| Le saviez-vous que le changement de tous les régimes dits communistes - socialistes a commencé en Hongrie, il y a 20 ans... ? Les gardiens de la frontière entre l'Autriche et la Hongrie, qui avaient l'ordre de tirer sur tous ceux qui essaient de la franchir, ont reçu un tout autre consigne: " Couper les barbelés tout au long de la frontière qui sépare les deux pays !" (Environs 250 km, mais comme je ne l'ai pas vérifié, je peux me tromper... La distances entre Budapest et Vienne (Bécs) n'est que 400 km, sur le Danube en bateau, alors...) Et c'est ainsi que la "révolution sans du sang" a commencé... Des milliers de Slovaques, de Roumains, mais surtout d'Allemands (de l'Est, bien sûr) ont pu "se sauver" (dissider, comme on disait jadis...) vers le "paradis" occidental ! C'était le signal, si je peux m'exprimer ainsi... Peu de temps après, tous les pays qui étaient derrière du rideau de fer se sont soulevés, vous connaissez la suite... Ce n'est qu'une petite "réminiscence" au rôle que la Hongrie a joué sur une scène, où, de toute manière il devait passer des choses inévitables... Előd | |
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pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
| Sujet: Re: 2 mai 1989. Frontière Austro-hongroise... 03.05.09 22:05 | |
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Deux Hongrois émigrent en Europe de l'Ouest le 4 septembre 1989.. (Photo : AFP)
Merci Elöd de nous rappeler cette date historique. En effet la première brèche dans le démantèlement du rideau de fer vient de Hongrie et annonce les bouleversements que nous connaissons.
Un mirador, le long de la frontière Hongrie-Autriche, près de Sopron, en août 1989.
Miklos Németh annonce le 2 mai 1989 qu’il a décidé de lever « le rideau de fer » qui court sur 260 km le long de la frontière autrichienne. Le processus de démantèlement dure jusqu’au 26 juin. Le lendemain, 27 juin, réunis à la frontière, Aloïs Mock, ministre autrichien des Affaires étrangères et son homologue hongrois Gyula Horn, munis de pinces spéciales coupent symboliquement les fils de fer barbelés séparant les deux pays. Toutefois, pour aussi spectaculaire et symbolique qu’il soit, ce premier passage massif accompli avec la complicité secrète des Hongrois, n’en reste pas moins illégal. Il faut attendre le 10 septembre 1989 pour que le gouvernement hongrois décide l’ouverture totale de la frontière avec l’Autriche.
e rideau de fer hongrois a été établi en 1966 sur les 260 km de frontière avec l'Autriche. Il s'agissait d'un double réseau en grillage barbelé et électrifié. Il a commencé à être démantelé à partir du 2 mai 1989 par les gardes-frontières hongrois, à l'aide de pinces coupantes et de bulldozers.
En vingt-deux années d'existence, quelques treize mille cinq cents personnes ont tenté de le franchir au péril de leur vie, soit en moyenne 2 tentatives chaque jour. Au total, seulement trois cents personnes ont réussi à passer à l'Ouest. La clôture se voulait hermétique. Elle aura été d'une terrifiante efficacité.
Le rideau de fer s’étirait sur plus de 8 500 kilomètres dont deux interminables tronçons de près de 2 500 kilomètres chacun, l’un en Europe du Nord, séparant la Finlande de l’URSS, l’autre depuis la Baltique jusqu’à Trieste.
"Ce sont des gardes frontières hongrois qui ont donné le premier coup de tenaille dans le rideau de fer en démantelant les barbelés à la frontière avec l’Autriche. Un évènement qui est passé presque inaperçu. Les gardes ont découpé la clôture, près du village de Hegyeshalom, sur la route entre Budapest et Vienne. L’électrification de la clôture avait remplacé les champs de mines et devait permettre une surveillance plus efficace car les tentatives de franchissements déclenchaient des alarmes. Le système fonctionnait mal : les alarmes se déclenchaient sans arrêt et personne n’arrivait à régler le problème. Le bureau politique du Parti communiste hongrois prit alors la décision de démanteler le rideau de fer parce que son entretien coûtait trop cher.
Les gardes frontières n’ont donc été qu’à moitié surpris quand leurs responsables à Budapest leur ont demandé de retirer une partie des clôtures électrifiées. Rien n’était prévu pour les remplacer. Une solution radicale dans laquelle vont s’engouffrer des milliers d’allemands de l’Est. C’est la première brèche dans ce rideau de fer mis en place par les soviétiques : des miradors tous les dix kilomètres, des murs, des barbelés pour endiguer la fuite des ressortissants de l’Est vers l’Ouest.
Hegyeshalom va devenir le plus important point de passage entre la Hongrie, la Slovaquie et l’Autriche mais ce village de 3 000 âmes va retomber dans sa torpeur en 2007 après la signature des accords de Schengen par la Hongrie. Les automobilistes qui empruntent l’autoroute pour aller de la capitale hongroise à la capitale autrichienne ne réalisent même plus lorsqu’ils passent à Hegyeshalom, qu’ils traversent la frontière.
La Hongrie, maillon faible du système soviétique
« Le sol sur lequel repose la porte de Brandebourg est hongrois »... cette déclaration du chancelier Helmut Kohl pour célébrer la réunification de l'Allemagne montre bien l’importance du rôle de la Hongrie dans l’effondrement du système soviétique.
Sous le régime communiste, la Hongrie reste un pays relativement ouvert. Lieu de villégiature traditionnel pour les Allemands de l’Est, il accueille aussi des touristes d’Europe de l’Ouest. Après les émeutes de 1956, réprimées dans le sang, le Parti communiste hongrois qui ne veut pas d’un nouveau soulèvement populaire a assoupli le système. Les réformateurs ont leur place même au gouvernement. Leur chef, Imre Pozsgay parle, en 1988, du rideau de fer comme d’un « grillage de la honte ». Une déclaration qui ne contribue pas à la motivation des gardes frontières hongrois. Roumains et Allemands de l’Est profitent de leurs « vacances » pour passer à l’Ouest. A partir du 2 mai 1989, le mouvement va s’accélérer. Les Allemands de l’Est affluent, ils sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance. Au mois d’août, une centaine de « campeurs » est-allemands forcent le passage de la frontière. Les gardes frontières s’abstiennent d’intervenir. Le rideau de fer n’est plus qu’un rideau de fumée, la Hongrie décide d’ouvrir la frontière. Deux mois plus tard, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin tombe à son tour mais c’est bien le 2 mai 1989 que l’Europe a entamé sa profonde mutation. "
source RFI
En tout cas personnellement le passage de cette frontière avec son no man's land, ses barbelés et ses miradors a toujours été pour moi petite fille quand je retournais chaque été en Hongrie, d'une agressivité terrible, ne comprenant rien à la politique à cette époque.
Article de l'Express
"Les premiers coups de cisailles dans le "Rideau de fer" ont été portés par des gardes-frontières hongrois le 2 mai 1989 à la périphérie du village de Fertörakos, sur la frontière avec l'Autriche. Imre Csapo, l'un d'entre eux, relate ces derniers jours des barbelés de la honte à l'AFP.
Le 2 mais 1989, des soldats hongrois entament le démontage du "Rideau de fer".
Jusqu'à cette première brèche, il avait été chargé pendant 23 ans de surveiller les moindres faits et gestes le long de cette frontière quasi imperméable entre l'Est et l'Ouest.
"Il y avait des gardes partout, à pied, en voiture et même à vélo, interrogeant tous les individus qui demandaient la permission d'entrer dans la zone" le long des barrières métalliques, raconte ce retraité de 60 ans.
"Les gens essayaient de passer entre les fils barbelés, creuser pour se faufiler en-dessous ou passer au-dessus par des échelles pour accéder au monde libre" le long de ces 356 km de grillage muni d'un système d'alarme électrique activé dès que quelqu'un tentait de le franchir, ajoute-t-il.
"Les fils de barbelés horizontaux n'étaient pas particulièrement tendus pour céder sous le poids des dissidents et déclencher ainsi inévitablement le signal d'alarme pour les patrouilles", précise-t-il.
Lors de ses patrouilles de surveillance, il assistait en moyenne à un peu plus d'une vingtaine de tentatives de fuite par an.
A la retraite depuis une dizaine d'années, Imre Csapo rassemble toutes sortes de reliques de cette époque dans son jardin pour un futur musée du "Rideau de fer". Il montre ainsi fièrement aux journalistes des mètres de barbelés récupérés après le premier démantèlement, les restes d'un mirador et une vieille Trabant verte, la voiture-symbole des citoyens de la République démocratie allemande communiste (RDA) qu'ils abandonnaient lors des passages précipités vers l'Ouest dans les brèches du "Rideau de fer" tout au long de l'année 1989.
Au total, les dissidents ont ainsi laissé derrière eux de 3.000 à 4.000 Trabant et Wartburg, l'autre voiture de l'Est, faisant de Fertörakos "un véritable paradis pour les mécaniciens", selon Imre Csapo.
Après les premiers coups de cisailles dans ce village, il y a eu le 19 août le célèbre pique-nique paneuropéen dans la campagne hongroise à quelques kilomètres de là.
"Les Allemands de l'Est ont entendu je ne sais comment que la frontière serait ouverte pour quelques heures pour les Autrichiens et les Hongrois" à cette occasion-là et ont tout laissé derrière eux pour se ruer vers la frontière, raconte un ancien collègue d'Imre Csapo, Erno Ambrus.
Budapest n'avait pas donné de consigne particulière et les gardes-frontières, éberlués, ont renoncé, sur ordre de leur commandant, Arpad Bella, à tirer sur les fugitifs, précise-t-il.
Ce jour-là, quelque 600 Allemands de l'est ont fui la Hongrie illégalement. Le "Rideau de fer" a été refermé le lendemain mais seulement pour un mois. Le 10 septembre, le gouvernement hongrois décidait d'ouvrir les frontières définitivement, provoquant un exode de plus de 50.000 Allemands de l'est.
"La nouvelle ère maintenant, avec toute cette liberté et ces aller-retours incessants, c'est plus mon truc", remarque encore Imre Csapo en laissant son regard glisser sur la longue bande de terre poussiéreuse et déserte où se trouvait jadis le "Rideau de fer"."
Imre Csapo, ancien garde du "Rideau de fer
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