Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
Sujet: festival de Cannes 20162016 20.05.16 14:58
Une fois n'est pas coutume aucun film hongrois dans aucune sélection du festival cette année , à part un très court métrage d'animation dans le prix de la "cinéfondation" http://www.festival-cannes.com/fr/films/a-nyalintas-nesze
bande annonce
Cannes, tremplin du cinéma roumain
Fait rarissime pour un pays d'Europe de l'Est, la Roumanie est représentée cette année par deux films dans la compétition officielle du festival de Cannes, tandis qu'un troisième figure dans la section "Un certain regard".
"Il y a une conjoncture économique et sociale qui fait que le cinéma roumain éclot", a déclaré à l'AFP Antoine Bagnaninchi, directeur de la compagnie de distribution Independenta Film, citant des "similitudes" à cet égard avec le cinéma iranien et argentin.
"Le cinéma se dresse contre une certaine réalité, une réalité qui révolte et stimule à la fois. Même si l'image que renvoient les cinéastes n'est pas la meilleure possible, c'est une image de la Roumanie qui montre que ce pays est un pôle de qualité artistique et de création", a-t-il estimé.
Le cinéma roumain actuel
La nouvelle vague du cinéma roumain s’impose une fois encore à Cannes. Deux films et un court-métrage en compétition, un long-métrage sélectionné pour Un certain regard, et un court-métrage pour la Cinéfondation. Et aussi deux coproductions : Toni Erdmann, film qui réunit des sociétés de production allemande, autrichienne et roumaine, et Albüm, long-métrage coproduit en Turquie, en France et en Roumanie, sélectionné par la Semaine de la critique.
Fer de lance de cette nouvelle génération de cinéastes, Cristian Mungiu, 48 ans, présente son dernier film, Baccalauréat : « Il aborde l’âge où l’on sent que la vie est plutôt derrière nous, affirme-t-il. Il raconte les doutes, les pensées et les préoccupations que l’on peut avoir à ce moment clé de la vie. La question se pose : que transmet-on à nos enfants ? Je me demande s’il n’y a pas un rapport entre l’éducation et la façon dont on perpétue le compromis dans une société qui n’arrête pas de se plaindre de la corruption. »
Ce réalisateur avait remporté la Palme d’or en 2007, pour son long-métrage 4 mois, 3 semaines, 2 jours, qui abordait le problème de l’avortement dans la Roumanie communiste. De nouveau sélectionné pour la compétition officielle en 2012, avec Au-delà des collines,...
Cinq films roumains sont présents cette année au Festival International du Film de Cannes, qui commence aujourd’hui dans des conditions de sécurité exceptionnelles, suite aux attentats de Paris. « Baccalauréat » par Cristian Mungiu et « Sierra Nevada » par Cristi Puiu, deux réalisateurs déjà primés aux précédentes éditions du Festival de Cannes sont en lice pour le « Palme d’Or ». Par ailleurs, « Câinii »/ « Les chiens », le premier long métrage de Bogdan Mirică a été sélectionné dans la section « Un certain regard ». Le court métrage « 4.15 PM. Sfârsitul lumii ». « 4.15. Fin du monde » écrit et réalisé par Cătălin Rotaru et Gabi Virginia Sarga est également en lice pour le Grand Prix. Pour sa part, le court métrage « Toate fluviile curg in mare » - « Tous les fleuves vont à la mer » - par Alexandru Badea a été inclus dans la section « Cinéfondation ».
Siranevada de Cristi Puiu, fait partie des favoris
Le cinéaste roumain Cristi Puiu est inscrit pour la première fois dans la compétition officielle. L'ambassadeur de la nouvelle vague roumaine sera en concurrence avec son compatriote
Film roumain de Cristi Puiu – avec Mimi Branescu, Bogdan Dumitrache, Andi Vasluianu Synopsis : De retour d'un voyage d'affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l'anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie. Les journalistes ont découvert mercredi soir "Sieranevada" de Cristi Puiu, second film en compétition au 69e Festival de Cannes. Palme ou pas Palme?
Histoire: Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary - 40 ans, docteur en médecine - va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité. Critique des "Inrockuptibles"
Sieranevada : un portrait âpre de la Roumanie contemporaine
Sieranevada raconte l’histoire d’un couple qui se rend dans une réunion familiale. On va assez lentement comprendre qui est qui, ce qui s’y déroule réellement, et les 2h52 du film y seront bien nécessaires. Tous ces gens attendent de pouvoir déjeuner. Or tout les en empêche : le retard d’un pope qui doit bénir la nourriture, une histoire démente de costume trop grand… La situation est absurde, tout comme cette société qui ne cesse de poser des barrières symboliques à tout. On pense souvent à L’Ange exterminateur de Luis Bunuel, dans lequel les personnages ne pouvaient quitter la soirée dans laquelle ils se trouvaient enserrés. Aucune complaisance chez Puiu dans ce traitement de la durée, qui a besoin de temps pour briser les nerfs du spectateur et de ses spectateurs pour abattre leur résistance, provoquer chez eux un rire souvent nerveux, gêné, et des aveux terribles (le mensonge et la paranoïa sont le cœur de la famille de Lary). C’est puissant et on ne s’ennuie jamais. Chaque personnage est bien dessiné, avec précision – ses petits défauts, ses folies profondes (comme la peur qui habite le frère de Lary, ou le complotisme de son neveu, tous deux obsédés par les attentats qui sévissent depuis le 11 septembre 2001) – et n’est jamais enfermé dans sa caricature. En gros, hormis quelques excursions quand même assez importantes pour le récit, notamment au Carrefour du coin (si, si), tout va se dérouler dans cet appartement de la banlieue de Bucarest, qui va très vite devenir la cabine des frères Marx. Tous les membres de la famille s’y croisent, ainsi que leurs névroses multiples et souvent compliquées, et le personnage central du film, un médecin prénommé Lary (génial Mimi Branescu), considéré par tous comme une sorte de parangon de réussite (on découvrira que les choses sont plus compliquées) tente de résoudre tous les problèmes, de calmer les hystériques, de ne pas trop s’énerver contre sa mère, de soigner les malades, de rire de cette situation étouffante – les moments où le personnage rit en même temps que le spectateur sont assez étonnants, et si rares en réalité au cinéma). Car tout tourne, au sens propre comme au figuré, autour d’un axe, celui du centre de l’appartement, un dégagement sur lequel donnent toutes les pièces. Parfois on y pénètre, dans ces pièces, pour une ou deux scènes, mais la plupart du temps, la caméra reste au centre. Elle semble vivante. Elle hésite, suit un personnage puis un autre. Cette caméra a donc sa propre liberté, qui va s’en doute de pair avec l’idée que cette réunion familiale a pour but de célébrer la fin du deuil du patriarche de la famille, Emil.
Le cinéma, ce serait ce fantôme qui pose un regard étonné et attentif sur les siens…sur son pays ?
"Dans "Sieranevada", on attend le retardataire comme on attend Godot : en parlant de tout, de rien, de Walt Disney, de choux farcis, de théorie du complot (il est beaucoup question du 11-Septembre), de l’héritage communiste et des infidélités de l’oncle Tony. On s’écharpe verbalement et physiquement. On se console aussi. Autant de micro-événements relevant du domaine privé qui, par effet d’accumulation, agissent comme un reflet de la société roumaine, de son rapport un tantinet paranoïaque à l’Histoire, à la religion, à la classe politique.
Tenant d’un cinéma d’auteur qui n’a pas peur de se soustraire aux impératifs narratifs (on se souvient des longues scènes d’hôpital dans "La Mort de Dante Lazarescu"), Cristi Puiu offre ici une forme radicale du film de famille, loin des effets psychodramatiques d’un "Festen" ou des dialogues sur-écrits d’un "Cuisine et dépendances" du couple Jaoui-Bacri. Chez lui, le terme de "cellule", lorsqu’on désigne la sphère familiale, prend tout son sens. Les espaces sont confinés et les plans séquences étirés dans la longueur comme pour souligner le peu d’échappatoires possibles face aux obligations filiales. Reste une issue toutefois, celle de l’humour, soupape de décompression dont "Sieranevada" n’est pas avare. Et qui trouve son point d’orgue à la toute fin du film lorsque les convives une fois passés à table sont pris d’un irrépressible fou rire. Et nous avec." source France24.com
Une critique du "Monde" « Sieranevada » : ballet domestique, en attendant le pope
Avec La Mort de Dante Lazarescu, sommet d’ironie cinglante sur les dédales de l’administration hospitalière, lauréat du prix Un certain regard 2005, le Festival de Cannes découvrait en Cristi Puiu une figure cruciale du nouveau cinéma roumain. En 2010, Aurora, l’odyssée laconique d’un tueur en série, n’avait pas confirmé les attentes placées à l’endroit du cinéaste. Après six autres années et un drôle de film essai (Trois exercices d’interprétation, 2013) au compteur, Puiu revient sur la Croisette avec Sieranevada, son cinquième long-métrage qui rejoint cette fois les rangs de la compétition et avoisine les trois heures.
Dès son titre, le film nous lance sur une fausse piste : la situation n’a en effet que peu à voir avec le massif andalou, mais s’ouvre bien à Bucarest (ville natale du cinéaste), dans une rue en travaux, où un couple, de loin, semble mal accorder ses violons. Lary (Mimi Branescu), médecin de 40 ans, se rend avec sa femme Laura (Catalina Moga) chez ses parents, pour commémorer en famille la mort de son père. Sur place, tous attendent la venue du pope, qui doit prononcer le « parastas », prière liturgique à la mémoire du défunt. La réunion manque de virer au pugilat, les discussions recelant leur lot de dérapages : les mots grimpent, les comptes se règlent, les clivages ressurgissent, tandis qu’une bande d’indésirables (une noceuse ivre morte, un oncle adultère) fait irruption dans l’appartement.
Symphonie de mouvements
A première vue, Sieranevada s’inscrit dans le champ bien identifié du cinéma d’auteur roumain, par son écriture en longs plans-séquences, ses conversations homériques virant à l’absurde, son approche très prosaïque, qui ne cherche pas à enjoliver la banalité du décor (Bucarest, son urbanisme anarchique, ses appartements confinés). Mais le film ne se réduit pas à cela. Ce qui travaille le cinéma de Puiu, c’est la retranscription d’un temps quasi réel, où le récit se donne dans une seule et longue coulée, qui a valeur de révélation lente. Et qu’est-il révélé, ici, sinon la cartographie des affects et ressentiments, parfois historiques (entre la grand-mère communiste et la petite-fille nostalgique de la monarchie des Hohenzollern-Sigmaringen), qui lient, souvent douloureusement, les individus à la collectivité ?
Sieranevada nous parle de tout ce qui « traverse » les familles dans notre monde d’après le 11- septembre : complotisme, rébellion, traditionalisme, bigoterie, repli, xénophobie, préjugés, patriotisme, etc. Et c’est précisément à ce motif de « traversée » domestique que s’attache la mise en scène de Puiu, vissée la plupart du temps dans le couloir de l’appartement, d’où elle saisit les passages et trajectoires de chacun, du salon aux chambres, des scènes aux coulisses, comme une étourdissante et virtuose symphonie de mouvements. Chacun, dans ce ballet désordonné, cherche sa vérité. En réaction aux cris, aux larmes, aux tourments, aux ridicules des uns et des autres, Lary aide, ne dit rien, esquisse un sourire, ou éclate d’un fou rire irrépressible, qui marque alors comme une trêve passagère."
Il ne faut pas voir là une forme de cynisme ou de connivence facile avec le spectateur, mais le détachement souverain de Lary, sa position, qui n’est pas de surplomb, ni compatissante, mais philosophique. Ce rire splendide renvoie toutes les passions domestiques, comme les pesanteurs du récit, au rang des plus fugaces vanités.
extrait ST français
Cristian Mungiu, déjà récompensé à Cannes, présente lui aussi son film au Festival. Baccalauréat
lire ici Drame de Cristian Mungiu - Avec Vlad Ivanov, Maria-Victoria Dragus et Ioachim Ciobanu.
bande annonce
extrait(sous- titré fr)
Synopsis : Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions.
"Neuf ans après sa Palme d'or, le Roumain Cristian Mungiu propose le portrait d'un père en pleine crise existentielle.
De tous les cinéastes de la nouvelle vague roumaine (Radu Muntean, Corneliu Porumboiu, Cristi Puiu...), Cristian Mungiu affiche le plus beau palmarès cannois: une Palme d'or obtenue en 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, ainsi qu'un prix du scénario et un prix d'interprétation féminine ex æquo en 2012 pour Au-delà des collines. Le cinéaste de 48 ans a été repéré dès 2002 à la Quinzaine des Réalisateurs avec Occident. Il a également présenté, dans la section Un Certain Regard, le film à sketches Contes de l'Age d'or, en 2009.
Une réflexion autobiographique
De son propre aveu, ce Baccalauréat, en sélection officielle au Festival de Cannes 2016, est largement autobiographique et le scénario permet à Cristian Mungiu de questionner son statut de mari et surtout de père. Le film tourne autour d'un personnage masculin qui tente de donner la meilleure éducation possible à ses enfants, tout en restant un modèle pour eux. Mungiu, habitué à mettre en valeur les personnages féminins, change donc d'approche. Avec l'acteur Adrian Titieni, vu dans Picnic, et dans Illégitime ce mois-ci, et la jeune Maria-Victoria Dragus, vue dans Le ruban blanc, de Michael Haneke, Palme d'or en 2009." source l'Express
Une critique"les Echos"
[...]"Le dénommé Roméo, chirurgien quinquagénaire dans une ville de Transylvanie, rêve d'un destin doré pour sa fille unique : Eliza. Il a obtenu pour cette dernière une bourse qui lui permettra d'étudier dans une université anglaise, loin de la de la misère et de la corruption endémique de son pays natal. Ne reste plus à Eliza, dont la motivation est (au moins) sujette à caution, qu'à obtenir son baccalauréat avec d'excellentes notes pour valider son départ en Angleterre.
A la veille de la première épreuve, une violente agression dont la jeune fille est victime compromet le plan fomenté par son paternel. Le poignet dans le plâtre et apparemment traumatisée, Eliza, sous la surveillance étroite de Roméo - la mère, dépressive, n'est qu'une spectatrice désabusée-, passe néanmoins ses examens. Parallèlement, le père se fait violence et accepte d'entreprendre des démarches clandestines pour que sa fille, traumatisée et diminuée par son agression, obtienne les notes requises. Un renoncement moral qui l'entraînera à magouiller avec les institutions locales : scolaires, policières, judiciaires, médicales...
Zones d'ombre et subterfuges
Le portrait d'un pays où les valeurs ne sont plus que des simulacres, et celui d'un homme qui foule aux pieds des principes qu'il prétend pourtant inculquer à sa progéniture. Dans « Baccalauréat », Mungiu entraîne dans une histoire politique, morale et existentielle. Une histoire balisée par de mystérieuses péripéties - l'appartement et la voiture de Roméo sont la cible d'agresseurs invisibles - et de nombreuses zones d'ombre : Eliza a-t-elle vraiment été agressée ? Quid du rôle exact de son petit ami ? Qui en veut à Roméo au point de balancer des pierres dans son appartement ou de détruire son pare-brise ?
Si le film peut parfois dérouter par son opacité factuelle, il frappe surtout par sa hauteur de vue et son esthétique fiévreuse, qui palpite au rythme des innombrables tensions et conflits qui hantent les plans-séquences. La corruption - le motif essentiel de « Baccalauréat » - ne gangrène pas seulement les institutions, elle est surtout nichée au plus profond de l'esprit et de l'âme des personnages.
En premier lieu, ceux de l'antihéros Roméo, qui ne vit que dans la dissimulation - il mène une double vie avec une jeune maîtresse, prof de son état -, le subterfuge, les arrangements avec la probité. Cinéaste moral, Mungiu, chaleureux comme un entomologiste, observe son pays et ses protagonistes avec un regard critique, accablé, féroce et s'interroge, entre autres, sur ce que ces derniers pourront bien transmettre à leurs enfants. Son film, qui ne cède jamais à la complaisance, ne séduit pas facilement, mais finit par s'imposer."
autres films présentés par ce pays
(Câini) "Chiens'', sélectionné dans la section ''Un Certain Regard'' du Festival de Cannes, représente le début de long métrage du réalisateur Bogdan Mirica. Le film, avec Dragoş Bucur, Vlad Ivanov et Gheorghe Visu dans la distribution, a lieu dans la Roumanie rurale, près de la frontière avec l'Ukraine. Le troisième film roumain présenté à Cannes, "Câini" (Dogs), le tout premier long-métrage de Bogdan Mirica, est un thriller dans un village perdu de Roumanie, "où la loi n'est qu'un concept abstrait".
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synopsis Roman est de retour sur les terres de son grand-père qu’il vient de recevoir en héritage. Alors qu’il décide de vendre cette propriété où rien ne pousse, il se retrouve confronté à des mafieux dont son aïeul était le chef. Ces derniers ne reculeront devant rien pour préserver cette terre au centre de leur trafic.
Une critique des "Inrockuptibles" "Voilà un film roumain qui ressemble à un film américain – un mélange de western et de film noir pour être précis.
Un No Country for Old Men roumain ?
Roman, citadin trentenaire, vient sur les terres de son père décédé pour vendre la maison et ses hectares environnants. Dans un étang appartenant au domaine, on a retrouvé une chaussure, renfermant un pied (tranché) et sa chaussette. La nuit, Roman aperçoit un mystérieux ballet de phares de voiture au fin fond de ses champs. Et puis le chien n’en finit plus d’aboyer. La police locale, très démunie en terme de moyens, enquête. Dans ce premier film, Bogdan Mirica parle en infra-texte de la Roumanie post-communiste, des mafias et de la corruption qui gouvernent notre monde. Si ce choix est propre à tous ses collègues roumains, il le fait d’une façon radicalement différente d’eux en optant pour le cinéma de genre et en filmant loin de Bucarest, de ses HLM ceaucesciens et de ses appartements confinés. On est plus proche des frères Coen de No country for old men voire des Chiens de paille de Peckinpah (le titre y fait sans doute allusion) que des Mungiu, Porumboiu ou autres Puiu.
Solaire par sa lumière mais noir par son propos, Dogs est extrêmement bien tenu, avançant à un rythme indolent mais dans une tonalité de plus en plus poisseuse et violente. Un film révélant un cinéaste en herbe au geste déjà très ample et très sûr."
Le film ''4:15 P.M. Fin du monde'', réalisé par Catalin Rotaru, est le premier court métrage roumain indépendant sélectionné au Festival de Cannes. Ce court métrage marque trois premières pour la Roumanie : c'est un film de début pour les réalisateurs et les producteurs également, c'est un film indépendant dans la course pour le Palme d'Or
Synopsis Un courrier prend un auto-stoppeur sur la route. Lorsque le routard l'avertit que la fin du monde est proche, le courrier pense que c'est un fou, en ignorant que sa vie sera complétement chamboulée par cette rencontre.
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une autre performance remarquable est le fait que le directeur d'image du film, Tudor Platon, étudiant en dernière année au Master à l'UNATC, participe à Cannes, cette année, avec un autre film, dans la section compétition destinée aux étudiants (Cinéfondation). Le film Toate Fluviile Curg În Mare ''Tous les fleuves vont à la mer'', choisi dans la section ''Cinéfondation'' du festival, est réalisé par Alexandru Badea. Synopsis Radu a beaucoup de mal à accepter la mort de sa mère.
Bande annonce tous les fleuves vont à la mer
bor Utilisateur
Nombre de messages : 444 Date d'inscription : 14/11/2007
Sujet: Re: festival de Cannes 20162016 23.05.16 16:08
Merci pour ce bel exposé!
Résultat des courses du Festival de Cannes 2016, c'est-à-dire le palmarès:
Caini (Dogs) du cinéaste roumain Bogdan Mirica a reçu le prix Fipresci Un certain regard de la presse internationale vu ici
Prix de la mise-en-scène. Ex-æquo entre le Français Olivier Assayas pour Personal Shopper et le Roumain Cristian Mungiu pour Baccalauréat, (lequel) sonde avec acuité les compromissions et la corruption dans la société roumaine. Personal Shopper raconte l'histoire d'une jeune femme, Maureen, qui espère entrer en contact avec son frère jumeau disparu. vu ici
Tout ce bruit pour si peu!... Ne serait-ce pas un peu maigrichon ? Néanmoins bonne pub d'en être, sans doute.
pipacs Admin
Nombre de messages : 1565 Date d'inscription : 20/09/2005
Sujet: Re: festival de Cannes 20162016 23.05.16 17:18
Je suis étonnée que ce ne soit pas le film "sieranevada" qui ait obtenu le prix de la mise en scène(parait il remarquable) Enfin ce cinéma méconnu venu de l'est a tout de même ramassé quelques distinctions et se fait connaître au milieu des géants américains ou autres. C'est un vrai coup de projecteur sur ce cinéma indépendant, social, pas évident à appréhender et qui a été tant muselé sous la dictature.