Le KOSOVO aussi veut son indépendance

Reuters


lundi 24 juillet 2006

Le Kosovo demande officiellement son indépendance à la Serbie


Le Kosovo a officiellement demandé son indépendance à la Serbie lors de pourparlers à Vienne.

La question du statut de la province séparatiste du sud de la Serbie était abordée pour la première fois depuis le début de négociations engagées entre les deux parties en février sous l'égide de l'Onu.

Le président du Kosovo, Fatmir Sejdiu, a déclaré lors de la réunion que l'indépendance était "le début et la fin de notre position".

"La volonté d'indépendance ne peut pas être ignorée ou négociée lors de discussions", a-t-il souligné.

Des représentants serbes ont fait savoir que le président serbe Boris Tadic rejetait cet "ultimatum".

Pénétrant dans la pièce des négociations par des entrées opposées, les émissaires des deux délégations avaient auparavant évité de se serrer la main.

Le Premier ministre serbe Vojislav Kostunica n'a pas non plus souhaité participer au déjeuner prévu avec la délégation kosovare.

Le médiateur de l'Onu, Martti Ahtisaari, avait prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à des résultats concrets.

Avant la réunion, Kostunica avait déclaré que la Serbie pourrait accorder une "autonomie substantielle" au Kosovo mais n'accepterait pas la création d'un nouvel Etat représentant 15% de son territoire.

Pour le négociateur kosovar, Veton Surroi, cette offre n'était pas viable: "Après tout ce que nous avons traversé, il est irréaliste de discuter des modalités d'une autonomie. Le Kosovo poursuivra son propre chemin."

Kosovo (Serbie). Les droits humains doivent être au cœur des négociations sur le statut final du Kosovo



COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Alors que les négociations sur la définition du statut final du Kosovo se poursuivent ce lundi 24 juillet 2006 à Vienne, Amnesty International appelle tous ceux qui y participent à veiller à ce que la protection des droits fondamentaux de toutes les personnes au Kosovo demeure au cœur du processus et soit prise en compte à chaque étape et dans tous les aspects des négociations.

Dans un document envoyé à tous les participants aux négociations, Amnesty International fait une série de recommandations pour que la promotion, la protection et le respect des droits humains soient garantis dans tout accord final. Pour l’organisation, quel que soit le statut final du Kosovo les droits fondamentaux de toutes les personnes devront être pris en considération, protégés et respectés, et toutes les personnes au pouvoir, que ce soit au niveau local ou international devront être tenues de rendre compte de leurs actes.

« La participation de tous les groupes minoritaires, comme les Roms, les Askhalis, les Égyptiens, les Bosniaques, les Goranis et les Turcs, ainsi que celle des organisations de femmes, est essentielle pour garantir que leurs droits fondamentaux feront partie prenante de l’accord final », a déclaré Sian Jones, responsable de la recherche sur le Kosovo au sein d’Amnesty International. « Tous les habitants du Kosovo devraient prendre sur eux que tout accord ouvrant une nouvelle page de leur histoire comporte des mesures pour empêcher les atteintes aux droits humains et permettre aux victimes d’obtenir justice et réparation dans tous les cas. »

Amnesty International considère que les négociations sur le statut final offrent une excellente occasion de faire en sorte qu’une nouvelle constitution ou une constitution révisée précise qu’en cas de conflit entre le droit national et international, le droit international doit prévaloir.

La Constitution doit également garantir le droit des femmes à n’être soumises à aucune forme de discrimination. Bien que les femmes du Kosovo aient les mêmes droits que les hommes, elles font systématiquement l’objet de discrimination dans le secteur de l’emploi et de l’éducation, elles subissent la violence au foyer et sont la cible du trafic d’êtres humains pour la prostitution forcée.

« Des mesures doivent également être prises pour mettre fin à l’impunité pour les crimes de violence interethnique, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ; il faut faire en sorte que des enquêtes exhaustives, impartiales et indépendantes soient menées sans délai sur toutes les violations des droits humains, tout en veillant à l’indépendance de la justice. »

L’organisation considère que les négociations sur le statut final doivent prendre en compte la question des personnes ayant « disparu » ou ayant été enlevées ; des enquêtes doivent être ouvertes sur tous les cas qui n’ont pas encore été résolus ; des ressources doivent être allouées à la protection des témoins, et les proches doivent pouvoir bénéficier de mesures de réparation.

Les négociations sur le statut final doivent également porter sur le droit des réfugiés et des personnes déplacées à un retour sûr et dans la dignité. Amnesty International recommande que les autorités internationales et locales du Kosovo élaborent des protocoles d’accord avec les pays de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe pour faire en sorte que nul ne soit renvoyé de force et sans que son statut ait été déterminé sur une base individuelle.

Enfin, l’organisation lance un appel en faveur d’institutions solides des droits humains, auprès desquelles les autorités du Kosovo et internationales, dont la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK), soient tenues de rendre des comptes, et qui garantissent que les personnes victimes de violations de leurs droits par les autorités puissent bénéficier de réparations.

Voir : Human rights protection in post status Kosovo/Kosova : Amnesty International’s recommendations relating to talks on the final status of Kosovo/Kosova (index AI : EUR 70/008/2006)


http://www.amnestyinternational.be/doc/article8469.html

Serbie

Le pays se dote d’une nouvelle Constitution

La nouvelle Constitution de la Serbie a été approuvée par 51% des électeurs inscrits, estime l'organisme agréé par l'État pour surveiller le scrutin.
Le document affirme la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo.
Les Serbes considèrent cette province comme le berceau de leur nation.

Au moins 50% des électeurs inscrits devaient voter pour que le référendum soit valide.

Les 6,6 millions d'électeurs serbes, y compris les 100.000 vivant au Kosovo, ont pu voter . En revanche, les deux millions d'Albanais de la province, farouches partisans de l'indépendance, ont été exclus du scrutin, apparemment en raison de leur boycott dans le passé d'élections organisées sous les auspices de Belgrade.
Les albanophones qui constituent 90 % des Kosovars ont massivement boycotté le référendum. A Belgrade, des Serbes ont également boycotté cette consultation. Plusieurs petits partis d'opposition ont appelé ce week-end à signer une charte de liberté dénonçant la nouvelle constitution.

La nouvelle Constitution est destinée à remplacer celle de 1990, rédigée sous le régime autoritaire de Slobodan Milosevic.

Elle définit, pour la première fois depuis 1918, la Serbie comme un pays indépendant, après le démantèlement de la Yougoslavie achevé en mai dernier avec le départ du Monténégro.

Cette Constitution risque de représenter une embûche sérieuse pour la communauté internationale, qui garde officiellement l’objectif de doter le Kosovo de son nouveau statut d’ici la fin de l’année 2006.

Ce nouveau statut a de fortes chances d’être l’indépendance, mais Belgrade ne la reconnaîtra pas et continuera à considérer le Kosovo comme une province occupée. L’évolution du Kosovo dépend bien sûr d’un vote du Conseil de sécurité, où la Russie dispose du droit de veto, et pourrait choisir de retarder le processus. Cependant, en adoptant sa nouvelle Constitution, la Serbie complique sérieusement la tâche de la communauté internationale, car tout compromis avec Belgrade sera désormais très difficile. Les élections anticipées pourraient également se solder par une nouvelle progression de l’extrême droite, avec d’incalculables conséquences sur le plan intérieur et régional.

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caroslo a écrit:

Les Serbes considèrent cette province comme le berceau de leur nation.

Justement, qu'ils rendent le Kosovo indépendants, puis deviennent Kosovars

caroslo a écrit:

Les Serbes considèrent cette province comme le berceau de leur nation.

Il me semble que ce statut de berceau de la nation Serbe ne s'est affirmé que depuis la guerre du Kosovo. Il fait référence a une bataille, celle de Kosovo Polje (1389) qui d'une part est une défaite de la Serbie face aux Ottomans qui a ouvert la voie à son annexion (une disparition de la nation : quel beau berceau), d'autre part le royaume Serbe a été fondé au 9eme sciecle soit 500 ans avant ce "berceau".

Le véritable berceau de la Serbie serait plutôt la lutte entre Heraclius (empreur Byzantin) et le Avars.
Heraclius a incité des slaves à s'implanter dans cette partie des Balkans et à y fonder des royaumes dont la Serbie (et la Croatie).

Le Kosovo "berceau de la Serbie" n'est selon moi qu'un mythe de notre ami Milosevic.

Manu a écrit:

caroslo a écrit:

Les Serbes considèrent cette province comme le berceau de leur nation.

Il me semble que ce statut de berceau de la nation Serbe ne s'est affirmé que depuis la guerre du Kosovo. Il fait référence a une bataille, celle de Kosovo Polje (1389) qui d'une part est une défaite de la Serbie face aux Ottomans qui a ouvert la voie à son annexion (une disparition de la nation : quel beau berceau), d'autre part le royaume Serbe a été fondé au 9eme sciecle soit 500 ans avant ce "berceau".

Le véritable berceau de la Serbie serait plutôt la lutte entre Heraclius (empreur Byzantin) et le Avars.
Heraclius a incité des slaves à s'implanter dans cette partie des Balkans et à y fonder des royaumes dont la Serbie (et la Croatie).

Le Kosovo "berceau de la Serbie" n'est selon moi qu'un mythe de notre ami Milosevic.

Il y a quand meme de vieilles monasteres orthodoxes dans la région, et il me semble qu'avant la conquéte de la région par les turcs il y avait plus de serbes que d'albanais. Puis, se sont les albanais qui ont progressé numeriquement, et comme les aristocrates (d'abbord) albanais ont opté pour l'islam a fin d'avoir des priviléges, et peu a peu la région s'est albanisé et islamisé.
Je reprends de memoire ce que j'avais lu dans le livre de Tom Gallagher , "The Balkans in the New Millennium" (edition Roumaine disponible pour acheter ici)

Oui, il y a tout ça, je ne prétends pas que le Kosovo est plus Albanais que Serbe ni le contraire.
Je tiens seulement à préciser que le kosovo n'est en aucun cas le berceau de la Serbie comme certains nationalistes Serbes se sont plu à le faire croire (jusque dans l'enseignement question d'ancrer cette image).

Mais si on s'intéresse à ce petit bout de terre qu'est le Kosovo, il ne faut pas regarder que ce qui s'est passé justa avant la conquète Ottomane.
Malgé sa petite taille, le Kosovo a été depuis l'arrivée des indo-européens, un lieu de batailles, de conquètes et n'a jamais connu de longue périodes de stabilité. La population actuelle est descendante de peuples présents avant les indo-européens, de grecs, de thraces, d'avars, de slaves antérieurs aux Serbes puis d'autres slaves que sont les sebes (je suis sur que j'en oublie les trois-quarts). Vient s'ajouter à ce mélange éthnique, le problème religieux et on comprend pourquoi les kosovars ne se sentent pas serbes majoritairement.
Avant la conquète Ottomane, il y avait donc un melting-pot, pas seulement des Serbes et des Albanais, de plus les Serbes étaient là depuis peu (environ 200 ans). De nos jours, ça n'a pas changé sauf que ce melting-pot s'est unifié formant une population soit-disant albanaise (ce qui est un contre-sens historique) et que les nationalismes violents de la période Milosevic ont apporté leur part de xénophobie qui fait que ce territoire ne peut plus vivre rattaché à la Serbie.


Je vais quand-même nuancer mon propos précédent à propos de la battaille de Kosovo Polje : même si cette bataille n'a rien du berceau de la Serbie, elle reste une source d'un mythe serbe qui précise que le prince Lazar a choisi le royaume des cieux plutôt que de vivre sur terre ce qui explique sa mort lors de la bataille et la défaite qui s'en est suivie.
D'autres mythes parlant de l'héroïsme des serbes contre les Ottomans se rattachent à celui-ci (donc à cette bataille et donc au Kosovo). Il y a quand-même un lien fort entre la Serbie et le Kosovo. Mais pas de quoi parler de berceau.

caroslo a écrit:

Le pays se dote d’une nouvelle Constitution[...]
Le document affirme la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo.

Comment ça se fait que je ne sois surprise qu'à moitié???

Elöd

Puisqu'il subsiste une chaîne digne de ce nom dans le PAF, j'invite tous ceux que ça intéresse à regarder la soirée Théma KOSOVO sur ARTE mardi 07 novembre à partir de 20H40

Le programme :

Mardi 07 novembre 2006 à partir de 20h40
Kosovo : l'indépendance suspendue

Sept ans après la fin du conflit dans les Balkans, le statut du Kosovo n'est toujours pas fixé. Alors que l'antagonisme entre la majorité albanaise et la minorité serbe n'a rien perdu de sa violence, l'indépendance politique est-elle envisageable ? État des lieux.


20h40
Kosovo, mission inachevée
Documentaire (France, 2005, 46mn), ARTE F
Réalisateur: Elisabeth Jonniaux

Sur fond de crise politique, d'économie exsangue et de sentiments nationalistes croissants, rencontre avec une population kosovare excédée dont les conditions de vie ne cessent de se dégrader.
Plus d'informations


21h30
Deux villages au Kosovo
Documentaire (France, 2005, 51mn), ARTE F
Réalisateur: Alan Adelson

Portrait croisé de deux villages du Kosovo, l'un albanais et l'autre serbe, où les victimes du conflit ethnique continuent de hanter les esprits de part et d'autre.
Plus d'informations


22h20
Débat
Discussion (France, 2006, 20mn) ARTE F
Animé par Steffen Seibert

Les invités :

Joachim Rücker, Représentant spécial et Chef de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).

Georges-Marie Chenu, ancien ambassadeur de France en Croatie, membre du Comité Kosovo (fondé au début des années 90 à l'initiative de Musa Jupolli et d'Antoine Garapon en étroite collaboration avec la revue " Esprit "), co-auteur de plusieurs ouvrages sur les Balkans dont le dernier " La politique étrangère de la Croatie de son indépendance à 2006 " aux éditions Université Laval (Québec).

Et toujours avec ARTE, l'exposé de l'émission "le dessous des cartes" du 03 mai 2006

http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/le-dessous-des-cartes/392,CmC=1196958,CmPage=70.251900.392,CmPart=com.arte-tv.www,CmStyle=98674,view=introduction.html
Cliquer sur "Cartes" et faites défiler l'exposé.

Sujet : QUEL STATUT POUR LE KOSOVO mercredi 03 mai 2006
Allons-nous voir en 2006 la naissance d’un nouvel État en Europe ? Aujourd’hui sous tutelle internationale, le Kosovo, région de l’ex-Yougoslavie, pourrait bel et bien accéder à l’indépendance. Mais le Kosovo forme-t-il une nation ou n’est-il qu’une province de Serbie? Le Kosovo est aujourd’hui surtout un casse-tête pour la communauté internationale.



Y'a pas à dire, cette émission "le dessous des cartes" justifie à elle seule que je paye la redevance !
(Heureusement parceque l'ensemble des autres....)