Soirée thématique sur Arte, mardi 7 novembre à 20h40.
Protection reprochée...Sous protectorat de l'ONU depuis 1999, les kosovars réclament toujours leur indépendance. En vain. Seul progrès: ils ne sont plus massacrés.Enfin un documentaire clair sur la valse diplomatique présidant à la question de l'indépendance de
Kosovo (l'ONU doit prochainement présenter ses propositions quant au futur statut de la province serbe.)
Elisabeth Jonniaux filme, façon Ken Loach, un peuple laminé moralement, ficelé politiquement, ruiné économiquement. Elle montre avec une tranquille acuité comment la raison des Etats l'emporte sur le bien des Kosovars, en majorité albanais.
Ils survivent sous protectorat de l'ONU depuis 1999, après que l'OTAN eut mis fin aux exactions de Sloboda Milosevic dans la province. L'ex-président serbe, décédé en mars 2006, s'était fait élire en 1989 sur la promesse de supprimer l'autonomie du Kosovo.
Les Serbes considèrent ce territoire comme le berceau de la Serbie. Pour les Kosovars, c'est leur pays.
Ils en réclament l'indépendance au même titre que la Croatie ou le Monténegro.L'ONU et la communauté européenne n'en ont cure. Comme le précise E. Jonniaux, les objectifs de l'ONU en 1999 étaient clairs: "
Rétablir la démocratie, favoriser le développement économique du territoire et assurer la reconstruction des infrastructures essentielles."
En 1999, les Kosovars en liesse accueillent les troupes de l'OTAN, baptisées KFOR (Sünike pourrait nous en dire plus... NDE).
Sept ans plus tard, ils sont à cran. Pourtant, la Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo (Minuk) avait de belles intentions. Comment a-t-elle failli?
Ecoutons
Bernard Couchner, premier chef de la Minuk de 1999 à 2001:
"Dans notre budget, il y avait plus d'argent pour les fonctionnaires de l'ONU que pour les Kosovars. J'ai fait la quête dans toute l'Europe. Personne n'a sorti de fonds, même pas Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des Finances..." Peu à peu, la réalisatrice met au jour les dysfonctionnement... Non seulement les objectifs de l'ONU ne sont pas atteints, mais on comprend
que sa mission est de ne pas les atteindre Le pays doit être sous le boisseau. Il est dévitalisé.Ses richesses, comme le
charbon, sont exploitées par des entreprises européennes. Les responsables plaignent à l'image de l'Allemande
Peter Laux qui licencierait bien son petit monde et s'exaspère que les ouvriers soient protégés au prétexte qu'ils soubviennent aux premières nécessités de leur famille.
Pendant ce temps, 60% du Kosovo est au chômage et se désespère, comme
Ramiz Ukëhaxhaj. Il ne voit qu'un bénéfice au protectorat de l'ONU:
"On ne nous tue plus dans les rues" Pourquoi tant de tergiversations sur l'indépendance du
Kosovo?Ecoutons
Hubert Vedrine:"Il faut voir ce que cela entraînerait pour l'avenir de l'Europe. Ca pourrait ouvrir sur une grande Albanie, pays voisin. Puis sur l'éclatement de la Macédonie. Et que dira-t-on si les communautés de Bosnie-Herzégovine nous demandent un référandum par communauté" ! Peut-être, mais peut-on museler tout un pays au nom de la tranquillité de l'Europe?
source
Elöd