Budapest: un slogan "antiroumain" aux manifs

Selon le journal hongrois Népszabadsag, au manifs du 19 Septembre certains des maniféstants ont crié "nous te détestons, Roumanie de merde" (Utálunk szar Románia) (traduction par Olivier ici).

A rémarquer quand méme que ce type de manifestations haineuse n'est pas typique pour les hongrois - la principale formation extremiste hongroise-le "Parti pour la justice et la vie" (MIEP), n'a obtenu que 2% des voix aux élections législatives de 9 avril 2006, et n'a reussi entrer dans le parlement*.


Olahus


*Par contre, en Roumanie le PRM (Parti Grand Roumanie) avait emporté en 2004 13% des voix (en décroissance face aux ellection de 2000 - 20% (source)) Ce que n'est pas une preuve de l' "extremisme" des roumains vu que de nombreux electeurs du PRM sont des gens pauvres et decus qui trouve refuge dans le discours radical (voir meme immonde) du leader PRM contre la corruption et contre tous les partis au gouvernement depuis le debut des annes 1990.

Une possbile éxplication: les médias hongroises ont parlé d'un attaque "antihongrois" sur deux biciclistes d'Hongrie (Nagy Zoltan et Pasztor Viktor) qui a eu lieu le 4 septembre . DUNA TV, MTI, et MTV* ont tous parlé du cas, sans préciser que des trois atacateurs identifies par la police deux etaient roumains d'origine hongroise -Pomleyni Janos et Gombos Lorant, et d'une troisieme personne - Ioan Viorel Lengyel (roumain selon ses deux prenoms mais probablement aux origines hongroise selon le nom de famille) .

Source: le quotidien ziua

Je comprend bien la sensibilites des medias hongroises d'apres l'attaque de Slovaquie, mais ce type de rélatations tronclées ne font qu'instiguer les extremistes.

*chaine hongroise, a pas confondre avec la music televison.

olahus a écrit:

Selon le journal hongrois Népszabadsag, au manifs du 19 Septembre certains des maniféstants ont crié "nous te détestons, Roumanie de merde" (Utálunk szar Románia)

Je vois dans le même journal que le journal roumain Gândul dit "les vandales de Budapest trouvent qu'ils insultent le mieux leur pays s'ils le traitent de Roumanie" (leromániázzák). Dans le contexte de la manifestation ça me semble une meilleure explication: donc ça voulait dire "on te déteste Hongrie (socialiste) de merde", sous-entendu on veut une autre Hongrie. Alors il ne s'agissait pas des vrais Roumains, la Roumanie était juste une insulte pour un pays (comme par exemple "Balkans"): si c'est anti-roumain (ou anti-bulgare pour les Balkans) c'est à la façon des proverbes comme tu dis dans ton autre fil.
Gândul fait d'ailleurs ensuite une remarque intéressante sur les événements actuels à Budapest: "on a l'habitude de considérer la Hongrie comme une démocratie modèle [...] mais il a suffi d'un seul choc politique pour que le rideau "européen" se déchire" (c'est-à-dire que le pays n'est en fait pas plus proche des valeurs démocratiques de l'Union Européenne que la Roumanie)

olahus a écrit:

Une possbile éxplication: les médias hongroises ont parlé d'un attaque "antihongrois" sur deux biciclistes d'Hongrie (Nagy Zoltan et Pasztor Viktor) qui a eu lieu le 4 septembre . DUNA TV, MTI, et MTV* ont tous parlé du cas, sans préciser que des trois atacateurs identifies par la police deux etaient roumains d'origine hongroise

Népszabadság (le plus grand tirage en Hongrie) a dit que finalement c'était une "dispute de petits coqs au bord de la route" (országúti kakaskodás selon l'expression citée de Új Magyar Szó, journal hongrois de Roumanie) entre deux cyclistes de Hongrie et trois habitants d'un village frontalier à population surtout hongroise, qu'ils avaient traité (en hongrois) de "Roumains" (oláh-oztak: ils ont utilisé un mot ancien un peu péjoratif) - et je crois avoir vu dans un autre article que ces villageois avaient doublé les cyclistes trop près puis s'étaient arrêtés avec leur auto un peu plus loin pour ramasser des pastèques, d'où la querelle.
Le problème est plutôt que dès que les cyclistes ont passé la frontière ils se sont plaints d'avoir été agressés par des Roumains, ce qui a attiré immédiatement les médias. Comme dit le journal, "il suffisait d'un vent favorable, le climat politique pollué en Slovaquie" pour qu'on en fasse un événement politique...

-- Olivier

mérci beaucoup d'éclairer les choses, Olivier. L'incident avec les biciclistes, c'est tout comme je m'attendais.


Quant au slogan, j'ai trouvé l'article, voila ses titres

"Insulta suprema a manifestantilor la adresa Ungariei guvernate de cabinetul Gyurcsany:
"Ne este scarba , Romanie de rahat!""

"L'insulte suprème aux manifestants à l'adresse de la Hongrie gouvernée par le cabinet Gyurcsany
"On est écoeurés, Roumanie de merde""

pas sympa non plus, meme avec cette interpretation

mais les roumains ont aussi des pays qu'ils régardent avec mépris, alors faut pas juger.

Quand a l'article en ligné, j'ai été surpris par la réaction des lécteurs.
Appart les intevitables réactions extremistes des certains, d'autres accusent le journal de manipulation, extremisme, etc. Certains disent qu'il y a pas de liaison entre le titre et le contenu, doutent que ces paroles auraient pu jamais étre scandés ou comparent Cristian Tudor Popescu, le directeur du journal avec Vadim, le politicien extremiste
(comparaison plus que éxagerée, a mon avis)

olahus

Un peu sur le même thème roumano-hongrois, un article très ironique par un Transylvain dans Népszabadság:
Költözz Erdélybe! (Déménage pour venir en Transylvanie)

Citation :

És nem is oly rég, Pestia fő-fő irányítója a határon túli magyarokat kilóra próbálta átcsalogatni a magyar székesfővárosba. Kínai meg egyéb idegen söpredék helyett inkább magyarokkal tömködné a demográfiai likat. Senki sem mondja ki a söpredékes, idegenes dolgot, mert csúnya és politikai banánhéj, de melyik az a határon túli magyar, aki nem erre gondol?! Úgy elsőre. Akkor pedig tényleg: ha már felgyújtottátok, felperzseltétek az országotokat, gyertek szépen, meneküljetek hozzánk, a nyugiba. A Tündérkertbe, a nemzeti skanzenbe.

Il n'y a pas si longtemps que le grand-grand dirigeant de la Pestie [= pays imaginaire autour de (Buda)Pest] voulait attirer dans la grande capitale hongroise les Hongrois d'au-delà des frontières au kilo et à la tonne. Au lieu de la Chine et des autres déchets étrangers il boucherait plutôt avec des Hongrois le trou-trou démographique. Personne ne dit le truc des déchets et des étrangers parce que c'est pas beau et que c'est une peau de banane politique, mais quel est le Hongrois d'au-delà des frontières qui ne pense pas à ça?! et en premier. Et alors réellement, si vous avez mis le feu et passé à la flamme votre pays, venez gentiment vous réfugier chez nous dans le calme. Dans le Jardin des Fées, dans le musée folklorique national.

-- Olivier