(cc) Alan Grant
L'église fortifiée de Cristian/Grossau
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Après la chute du mur de Berlin, les Saxons de Transylvanie ont massivement émigré vers l’Allemagne. Désormais, la petite communauté ne compte plus que 80.000 membres, principalement des personnes âgées, qui tentent de sauvegarder une architecture et une culture pluriséculaires."(...)
PasséDepuis les années 80, une communauté qui vit dans le sud-ouest de la Transylvanie depuis le 12e siècle s’est évanouie, ne laissant derrière elle que les plus agés et ceux qui se sont mariés avec d’autres membres de la communauté.(...)
La vie était peu sûre pour les Saxons de Transylvanie. Pendant des siècles, le danger d’une attaque de l’Empire Ottoman les a forcés à fortifier leurs églises derrière de hauts murs de protection, qui ont survécu jusqu’à nos jours.
À l’intérieur de ces
forteresses, les Saxons on bâti des tours et des celliers pour entreposer du jambon en vue des sièges. Le cellier de Grossau est toujours là, bien que lorsque Hutter ouvre grand la lourde porte de bois, celle-ci ne donne plus que sur un cellier caverneux et vide depuis des lustres.
Et présent (cc) Alan Grant
Vue de Cristian/Grossau
Hutter sonne également les cloches d’une église qui est plus ou moins vide elle aussi. « Parfois, il n’y a pas plus de 15 personnes », a-t-il confié. « L’hiver, il peut y en avoir encore moins. » (...)
Dans les magasins et les auberges, se souvient Hutter, les Saxons s’assayaient d’un côté et les Roumains de l’autre.
Aujourd’hui, les plus influents dans le village ne sont ni les Saxons ni les Roumains. Ce sont les Roms.
Quand les Saxons ont quitté la Transylvanie dans les années 80 et 90, attirés par les lois allemandes offrant la citoyenneté immédiate aux personnes d’ascendance allemande, les Roms ont occupé leurs maisons vides.
Hutter se souvient des problèmes que cela a entraîné. Les anciens villageois de Grossau ont accusé les nouveaux venus de voler des outils, des portes et même des toits en entier. Mais la tempête s’est apaisée.
« Ils ne me dérangent pas », constate Hutter, faisant un signe de la main en direction d’un bar fréquenté par une jeune clientèle rom.
Des moments de l'histoire parfois controversés(...)
Tout le monde n’est pas nécessairement amer de la mort du monde saxon en Transylvanie. À Michelsberg, ou Cisnadioara en roumain, au sud de
Sibiu, l’église est encore plus jolie que celle de Grossau.
(cc)Alan Grant
Vue partielle de Cisnadioara/Michelsberg, département de Sibiu
(...)
Mais la grande quantité de symboles dans l’église en mémoire des soldats tombés à la guerre rappelle que l’histoire saxonne a eu aussi un côté plus sombre.
En effet, tous ne sont pas aussi émouvants que cette croix de bois en décomposition, érigée en souvenir d’un garçon de 17 ans, (...)
mort pendant la Première Guerre Mondiale.
Beaucoup sont dédiés à des hommes qui sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale en combattants pour l’armée allemande.
Le fait est qu’Hitler a trouvé beaucoup de recrues enthousiastes dans ces villages bucoliques, pourtant si loin du « Heimat ».
« C’est précisément le genre de chose dont je ne me soucie pas », lance une résidente allemande de Transylvanie en observant perplexe le plus grand des monuments de l’église de Michelsberg. « Ces gens sont trop conservateurs. Ils sont trop nationalistes pour moi. »
Sa réaction est probablement représentative de celle de nombreux Allemands modernes plutôt de centre-gauche, que la culture saxonne de Transsylvanie si pittoresque et si folklorique aux yeux des étrangers met un peu mal à l’aise, parce qu’elle évoque trop une Allemagne qu’ils préfèrent oublier.
Les Roumains s'en souviennentLes Roumains sont moins troublés par ces tristes souvenirs de l’histoire saxonne. Dans un garage de Sibiu, les mécaniciens se rappellent avec un mélange de fierté et de regrets leurs collègues saxons qui sont partis.
« C’étaient de bons gars qui travaillaient dur », racontent les Roumains, « ils pouvaient faire n’importe quoi ».
Certains sont restés en contact, des années après leur départ pour l’Allemagne.
Un patrimoine de plus en plus en vogueD’autre part, pour le dynamique Hôtel de Ville de Sibiu dirigé par le populaire maire saxon nommé
Klaus Johannis, le patrimoine saxon est simplement une bénédiction.
La ville a l’air d’un chantier de construction, alors que les ouvriers se dépêchent de dynamiter les vieux bâtiments (? -note d'Olahus), de repaver les rues et de réparer les murs de la ville en vue de l’échéance de janvier, quand Sibiu va devenir la
Capitale culturelle de l’Europe de 2007.
Les travaux de restauration comprennent la réinstallation de panneaux où l’on peut lire « Hermannstadt » sur les routes principales menant à la ville. Le bureau de tourisme regorge d’évocations nostalgiques de la vie des Saxons au bon vieux temps ainsi que de cartes des villages saxons.
Ironiquement, le patrimoine saxon n’a jamais été si en vogue, du moins certainement pas depuis les années 40, que quand les communistes ont commencé à gouverner la Roumanie.
Cependant, aucune campagne de promotion de pourra désormais stopper le lent déclin d’une communauté qui n’a pas d’héritiers.(...)"
(cc) A. Grant
Cisnadioara/Michelsberg
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(Traduction: